Hommage - Volet 2

1949, il y a 75 ans, Raymond Vergès

28 août 2024, par Paul Dennemont

Dans Témoignages du 26 août, nous avons publié un premier volet consacré au combat du Dr Raymond Vergès contre la répression et la fraude électorale, à la Réunion. La validation, le 25 janvier 1949, de son élection à l’Assemblée du 10 novembre 1946, grossièrement truquées …

Voici un second extrait de l’ouvrage d’Eugène Rousse – Raymond Vergès, père fondateur de la Réunion moderne - édité à l’occasion du 50e anniversaire de la disparition de l’ancien député de la réunionnais, sur le même sujet. Les faits se déroulant toujours en 1949, une année particulièrement importante dans la vie du Dr Vergès.

« …Cette lutte des communistes et autres démocrates réunionnais contre la fraude connait un temps fort lors de l’important scrutin qui se déroule à Saint-Louis le 20 mars 1949. Une élection qui arrive après la dissolution arbitraire du conseil municipal de cette commune, dirigée depuis le 27 mai 1945 par le communiste Hyppolite Piot. Le jour de l’élection – précédée d’une campagne à laquelle participe très activement le député réunionnais Raymond Vergès – ce dernier fait la tournée des bureaux de vote, qui sont constitués pour la plupart irrégulièrement.

A Saint-Louis, Raymond Vergès fait face aux mitraillettes

Au bureau centralisateur de l’hôtel de ville, le 1er bureau, le Dr Vergès apprend que le président a donné l’ordre aux gendarmes, légionnaires et autres militaires venus de la caserne Lambert de Saint-Denis, de refouler les électeurs à 5OO mètres de la mairie, au-delà de la ravine du Gol. Ce qui, évidemment donne lieu à de violentes protestations et à de sanglants affrontements.

Constatant que jeeps et chenillettes foncent sur des groupes d’électeurs se tenant sur la route nationale à la hauteur de l’hôpital local, le député revêt son écharpe tricolore et se place en tête de la foule.

S’adressant à l’adjudant qui commande une des jeeps, il le somme de s’arrêter et de faire baisser les mitraillettes. Pendant ce temps, un légionnaire debout dans une jeep crie à tue-tête : « je tue 10 , je tue 20… ! ».

Informé du climat de tension extrême qui règne à Saint-Louis, le préfet Paul Demange, qui avait dépêché sur les lieux ses plus proches collaborateurs, ordonne le transfert de toutes les urnes au Palais de Justice de Saint-Denis … ».

A suivre.
Paul Dennemont

Parti communiste réunionnais PCR

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