En Guinée Bissau

« C’est un baobab qui s’effondre »

21 avril 2008

L’Afrique et sa diaspora perdent leur porte-flambeau, Aimé Césaire, selon le recteur de l’Université de Bissau.
La disparition d’Aimé Césaire, qui vient de s’éteindre à l’âge de 94 ans, constitue une perte inestimable pour l’Homme noir, faisant ainsi perdre à l’Afrique et sa diaspora l’un de leurs plus illustres fils qui s’est battu, toute sa durant, pour la reconnaissance des droits et de la dignité des Noirs, a déclaré à APA, au cours d’un entretien, Fafali Koudawo, Recteur de l’Université Colinas de Boé de Bissau.
« C’est une page qui se ferme. Aimé Césaire était le dernier des trois géants de la Négritude, à savoir Léon Gontran Damas et Léopold Sédar Senghor. Avec sa disparition, l’Afrique et sa diaspora perdent ainsi leur porte-flambeau. Aimé Césaire a consacré toute sa vie durant au combat pour la reconnaissance des droits et de la dignité de l’homme noir », a-t-il déclaré.
Selon Fafali Koudawo, Aimé Césaire était celui qui reliait encore l’homme noir à une époque que l’on croirait révolue, mais qui ne l’est pas encore puisque, selon lui, le combat pour la dignité des Africains et de leurs frères injustement arrachés à leurs terres pour d’autres continents continue.
« Aujourd’hui, notre défi est d’avoir le droit de vivre comme nos semblables et de ne pas occuper des places subalternes pendant que d’autres vivent comme des hommes du 21ème siècle. Le combat, aujourd’hui, c’est celui de la reconnaissance de notre droit au bonheur et d’éviter la marginalisation dans laquelle certains cherchent encore à nous confiner comme des sous-hommes », dit-il.
Pour Fali Gassama, fonctionnaire en service au bureau des Nations-Unies à Bissau, « c’est un baobab qui s’effondre. La mort d’Aimé Césaire est une grande perte pour l’Afrique et pour tous les hommes épris de paix et de justice. Car son combat va au-delà de la défense du seul homme noir. Son combat était pour la défense de la justice, du droit à la dignité humaine et de l’égalité entre les races », précise-t-il.

Aimé Césaire

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