Lucien Biedinger

Continuons ensemble les combats de Jacques Vergès contre le colonialisme, le racisme, la pauvreté et donc pour la justice et la liberté

19 août 2013

Certes, le décès de Jacques Vergès ce 15 août 2013 m’a notamment ému parce que je ne pourrai jamais oublier qu’il a effectué de 1942 à 1945, en tant que résistant anti-nazi, le même parcours que mon père au sein de la 1ère Armée Française des Forces Françaises Libres. Du Maroc à l’Allemagne, en passant par l’Algérie, la Tunisie, l’Italie et la France, ils ont ainsi contribué aux côtés de sœurs et frères Africains, Maghrébins etc. — mais aussi des Réunionnais comme l’ambulancière Marguerite Jauzelon — à libérer ces pays du système fasciste.

Mais ce sont aussi et surtout tous les autres combats menés tout au long de sa vie par Jacques Vergès qui suscitent de l’émotion et des réflexions sur les enseignements à tirer d’un tel témoignage. En effet, la meilleure façon de lui rendre hommage n’est-elle pas de voir le plus largement possible comment continuer à lutter dans le sens qu’il nous a indiqué ?

D’ailleurs, si les médias dominants mettent l’accent sur le fait que Jacques Vergès était une personne « controversée », ils confirment — de fait — que ses multiples engagements durant plus de 70 ans allaient à l’encontre des intérêts des classes dominantes. Et donc que cela gênait les conservateurs, qui n’ont cessé de le dénigrer, comme ils le font à l’égard de son frère Paul.

De fait, ce militant de la « défense de rupture » restera un grand Réunionnais, qui a marqué notre Histoire et celle de l’humanité en mettant ses grandes qualités intellectuelles et son dévouement exemplaire au service du peuple réunionnais et des peuples du monde entier. En effet, il a consacré toute sa vie à défendre les grandes causes humaines comme la vérité et la justice, en dénonçant notamment « l’apartheid judiciaire », où « c’est dans l’intérêt des riches que la Justice s’active, pas dans celui des pauvres, des marginaux », comme il le dit dans son livre "Malheur aux pauvres" (mars 2006).

Voilà pourquoi, si nous voulons rester réellement fidèles à Jacques Vergès, notre devoir est de continuer ensemble ses combats contre le colonialisme, le racisme, la pauvreté et donc pour la justice et la liberté.

Lucien Biedinger,
Le Port

Jacques Vergès

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus