Obsèques hier de notre regretté camarade

Décès de Jean-Paul Ciret : hommage de la famille

27 décembre 2021

Lors de la cérémonie d’adieu hier, deux filles de Jean-Paul Ciret ont lu un texte emprunt d’émotion.

Nous sommes là aujourd’hui pour rendre un dernier hommage à notre père, mari, parent, ami, camarade Jean-Paul Ciret.

Le 24 décembre, sa vie s’est brutalement arrêtée alors qu’il se préparait à réveillonner en famille.

Si vous êtes là aujourd’hui, c’est que vous avez eu la chance de côtoyer notre père à un moment de son parcours et que sa profonde gentillesse ainsi que son altruisme vous ont marqués.

Au-delà de son rôle de père et de mari aimant toujours dévoué, notre père a participé au sein de ses combats politiques avec le PCR à défendre toutes les formes d’injustice sociale et ce dès les années 70, lorsque l’oppression étatique à la Réunion était à son apogée. Ainsi, à ses côtés, lors de meetings ou de manifestations, il nous a transmis ses valeurs d’humanité, de justice et de solidarité.

Notre père qui a toujours été guidé par son cœur et son honneur a été un militant de l’ombre qui servait avant tout les autres et une cause commune. Il a été tout au long de sa vie fidèle à ses idées et à ses principes. En cela, il aura notre admiration éternelle.

Dans le cadre de son métier, de professeur d’histoire et de géographie (au lycée Leconte de Lisle, Amiral Bouvet puis Sarda Garriga) il contribue à éveiller chez ses élèves leur sens critique et élargir leur connaissance du monde.

Nous avons une pensée pour ses élèves et collègues avec qui il a partagé une grande partie de sa vie.

Il a su insuffler à de nombreux élèves le goût d’apprendre et la curiosité de découvrir notre île à travers son histoire, les hauts lieux du marronnage, en les amenant grâce à sa passion à sillonner les sentiers les plus escarpés de l’île. C’était le Club Randonnée du lycée Sarda Garriga, cher à ses souvenirs.

Cet amour de la montagne, il l’a partagé avec nous et il coule dans nos veines. Escalade, randonnée, course, nos parcours sportifs t’ont rendu fier.

Depuis sa retraite en 2004, il a très vite dû devenir aidant familial pour s’occuper de notre mère, ce qu’il a fait avec une attention et une patience sans faille. Il a pu mesurer la difficulté de prendre soin d’une personne dépendante, ce qui l’a poussé à s’investir au sein de l’association du Père Favron de Saint-Benoît. Aussi, il joue aussi son rôle de conseil afin d’améliorer l’accueil et la prise en charge des personnes handicapées dans les institutions.

Toujours prompt à s’indigner devant toute forme d’injustice ou de violence, il avait ces dernières années, mené des combats au sein du CEVIF et participait régulièrement à des marches blanches organisées contre les violences intrafamiliales ou faites aux femmes, dénonçant les failles de notre système judiciaire, suite notamment à la fin tragique du petit Mathéo.

Tout au long de sa vie qu’il a passée majoritairement à la Réunion, il n’a jamais arrêté de suivre de près ou de loin l’actualité politique de notre île. Un temps très actif pour le journal Témoignages, où il n’a eu cesse de dénoncer les abus, les fraudes et les exactions commises à Saint-André, il continuait à donner son éclairage sur une actualité réunionnaise dont il avait une fine connaissance.

Pour tous ceux et celles qui l’ont connu, il restera à jamais un homme simple, humble, généreux, altruiste et honnête. Son sourire, sa bienveillance et son humour taquin seront pour toujours dans nos cœurs. Ces dernières années, il portait un amour inconditionnel à ses chiens, chez qui il trouvait réconfort et compagnie. Certains l’ont peut-être croisé tout heureux en promenade, cela le ravivait.

Nous avons une pensée pour notre sœur Gwénaëlle, sa sœur Chantal, son frère Loïc et ses proches de Métropole pour qui il avait une entière affection et à qui il portait, malgré la distance, tout son amour.

Aujourd’hui est le temps du recueillement, de la douleur et de la peine mais le moment venu, nous tâcherons de faire triompher la justice pour que le fautif de cet accident qui a fauché la vie de notre Père ne soit pas impuni.

Tu aurais sûrement pensé là d’où tu es : « j’ai survécu à tout mais pas à la connerie humaine ».

Papa, à travers tout ce que tu nous as appris et transmis, ton combat pour un monde meilleur vivra à travers nous, tes enfants, petits-enfants, tes proches et amis. « Parce qu’une société moderne est une société résolument solidaire », nous continuerons à tracer ta voie vers un monde plus sensible aux autres et à la nature. Parce que ton bonheur passait par le bonheur des autres, nous continuerons à tendre des mains comme tu nous l’as montré. Parce que tu étais tombé amoureux de la Réunion et de ses habitants, nous nous efforcerons de l’élever.

Papa, nous t’aimons profondément et te souhaitons de nous reposer en paix.

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Messages

  • Il n’y a pas mieux que la famille pour décrire un être cher.La première fois que j’ai connu Jean-Paul CIRET, ce fut au début des années 1970 , au lycée du Butor, lui en tant que professeur, moi en tant qu’élève. Un grand Monsieur nous a quittés. Condoléances attristées à sa famille.


Témoignages - 80e année


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