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11 janvier 2011
Marcel Soubou, homme engagé
« J’ai eu un choc terrible en apprenant la mort de Marcel Soubou. Je ne pouvais y croire. J’ai bien connu Marcel à Paris. Dans la fin des années 1970, il est venu vivre dans l’appartement que nous partagions à plusieurs dans le 17ème arrondissement. Nous formions alors une “communauté”, nom donné à un groupe de jeunes femmes et jeunes hommes qui avaient décidé de vivre en communauté selon des règles et des principes élaborés ensemble et soumis à un débat régulier.
Nous = des Réunionnaises, des Réunionnais, une Algérienne, des hexagonaux. L’appartement n’était pas très grand, mais il y passait des gens venus de partout. Un ami algérien avait peint sur un des murs de la pièce commune une vue de la Casbah d’Alger à la manière de Paul Klee. Marcel nous y a rejoint et dès lors a participé avec grâce et bonhomie aux joies, conflits et aléas de la vie en communauté, aux fêtes mémorables, aux nuits passées à refaire le monde, aux repas pris en commun, aux préparations à des manifestations contre la guerre impérialiste au Vietnam, contre le racisme, contre le BUMIDOM… Il regardait d’un œil ironique les hommes de la communauté se débattre face aux revendications des jeunes femmes acquises aux idées féministes qui agitaient alors la société française : partage des tâches domestiques, remise en cause du machisme, de l’oppression masculine… Les débats étaient vifs. Marcel était féministe, mais sans ostentation.
Nous sommes allés soutenir les paysans du Larzac contre le projet d’installer un camp militaire. Nous sommes allés soutenir les ouvriers de Lip à Besançon. Nous allions sur les marchés à Paris distribuer des tracts pour la contraception et l’avortement libres et gratuits, contre le racisme, contre les violences policières.
Je me souviens de la préparation des repas pour le stand du PCR à la Fête de l’Huma, les kilos d’oignons à éplucher, de haricots et de riz à cuire, de poulets à découper, de saucisses à faire revenir… dans les cantines d’une municipalité communiste en banlieue.
Ensuite, c’était la tenue du stand, les plaisirs de la fête, la joie des rencontres dans le village international, les immigrés réunionnais qui venaient raconter leurs espoirs et leurs luttes. Je me souviens aussi des bals de l’UGTRF, de la capacité de Marcel à calmer des jeunes hommes à l’esprit surchauffé par le rhum et qui laissaient éclater leurs frustrations dans des bagarres entre eux. Marcel les écoutait avec patience et leur parlait. Un jour, nous sommes allés à Crouy sur Ourcq protester contre les programmes d’insertion organisés par le BUMIDOM pour les jeunes femmes des Outre-mers, programmes qui consistaient à leur apprendre à « servir ».
Je me souviens de Marcel à la manifestation devant le Conseil d’État en soutien aux grévistes de la faim contre l’Ordonnance Debré, demandant son abrogation. Je me souviens de Marcel aux rencontres entre Antillais, Guyanais et Réunionnais élaborant des plates-formes communes de revendications. Puis la communauté s’est dispersée, l’immeuble de l’appartement détruit.
J’ai retrouvé Marcel dans un groupe formé autour de Réunionnaises et Réunionnais, avec notamment Laurent Vergès et Jean-Marcel Courteaud, tous deux décédés depuis. Comme nous voulions valoriser la culture réunionnaise, un groupe de maloya s’est formé. Nous avons continué à rassembler des témoignages de jeunes Réunionnais, que nous avons publiés dans “Combat réunionnais”, le journal de l’UGTRF. Nous avons sillonné la France pour rencontrer les associations de Réunionnais.
Marcel avait un profond amour pour son peuple, mais il n’idéalisait pas la société réunionnaise. Comme pour nombre d’entre nous, vivre dans l’hexagone a aussi été une émancipation, libéré de la paranoïa insulaire, des ladi lafé, de l’envie et de la jalousie, du patriarcat dans les familles, de la surveillance sociétale des faits et des gestes de chacun. Il avait conscience des contradictions de la société, de son conformisme, du conflit qui souvent divise chaque Réunionnais pris entre son désir d’affirmer sa réunionnité et son désir d’assimilation, de se fondre dans une francité fantasmatique. Il ne supportait pas la paresse intellectuelle, lisait énormément et savait repérer les mensonges de ses adversaires.
Dans toutes ces actions, Marcel s’est révélé un homme d’engagement, un homme de parole, d’une grande droiture. Un fait se dégage : quand nous vivions en communauté, une de nos amies, Algérienne, eut besoin d’un geste de protection contre une menace d’expulsion. Marcel se proposa immédiatement. L’amie ne fut pas expulsée. Marcel ne s’est jamais vanté de ce geste qui témoignait de la vérité de son engagement : on ne fait pas quelque chose pour se faire valoir, mais pour être fidèle à ses principes. Tous les militants ne peuvent en dire autant. Marcel Soubou fut un homme engagé. Je lui rends ici un hommage respectueux. »
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