Hommage à Daniel Pavageau

Dernier adieu des Réunionnais

15 septembre 2005

Hier au Funerarium de Sainte-Clotilde, plus de trois cents personnes se sont pressées pour un dernier adieu chargé d’émotion à Daniel Pavageau, directeur de la SEDRE et ancien co-fondateur et directeur de la SEMADER.

La foule rassemblée hier dans la salle d’adieu du Funerarium était aussi diverse que dense, et répandue jusqu’à la plate-forme extérieure. Comme tous ne pouvaient entrer, des chaises apportées par la Région ont été installées à l’extérieur, avec une sonorisation. Beaucoup sont restés debout. Plus de trois cents personnes se sont pressées pour un dernier adieu. Parmi elles, beaucoup de collaborateurs de la SEMADER, anciens ou nouveaux, la plupart de ceux passés, à un moment ou à un autre, par la maison que dirigeait Daniel Pavageau entre 1985 et 2001.
Avec eux, beaucoup de partenaires de la construction : des maîtres d’ouvrage, des bureaux d’études, des architectes... Les organismes financeurs des opérations de logement social étaient également représentés - Caisse des Dépôts, ADI, CAF... Quelques maires, notamment du TCO mais aussi de l’Est, assez peu de notables - mais de tous bords politiques - et beaucoup de professionnels, dont certains - beaucoup même - étaient devenus des amis. Beaucoup d’amis. C’est là un des traits les plus remarquables de la personnalité de Daniel Pavageau : sa capacité à susciter des fidélités indéfectibles chez ses collaborateurs et à créer avec ses partenaires, réguliers ou occasionnels, de telles relations de confiance qu’elles débouchent souvent sur des camaraderies ou des amitiés au long cours.
En témoignait hier, par exemple, la quarantaine de gerbes et couronnes envoyées - certaines, sans signature - par les anciens compagnons de route. Elles sont allées remplir la chambre funéraire, en attendant d’être répandues devant et derrière l’autel. Il y en avait partout.
Au cours de la cérémonie religieuse, le père Recollet a exalté quelques-uns des traits les plus marquants du passage de Daniel Pavageau parmi nous : sa capacité à rassembler, son talent de bâtisseur - de logements bien sûr, mais d’abord d’équipes humaines formées au travail en commun. Les logements vont rester, l’esprit d’équipe aussi.

La SR21, son bébé

La veille, un de ceux qui l’ont bien connu racontait à un groupe que "Daniel Pavageau a agi en vrai Réunionnais". Cet ami pensait que Daniel était intimement convaincu d’être un Réunnionais parmi d’autres, "même si certains ne pourront jamais le considérer commel tel", a-t-il ajouté. La douleur est grande de le voir partir, mais son œuvre reste ici et il appartient désormais aux Réunionnais de la faire s’étendre et prospérer.
Comme le disait le message de la "famille de la SR21" envoyé avec un bouquet de roses rouges : "Daniel, nous ferons grandir ton dernier bébé" (la SR21 elle-même - Ndlr).
La cérémonie a été empreinte de beaucoup d’émotion. La tristesse était sur tous les visages. Dans la chapelle, beaucoup n’ont pu retenir leurs pleurs, lorsqu’après avoir déposé des fleurs sur le cercueil ouvert, ils ont vu le corps emporté par les employés du Funerarium.
Daniel Pavageau s’en va aujourd’hui. Ainsi en a décidé sa famille. Quelques messages - parmi ceux qui ont noirci sur plus de trois pages le cahier placé sur un pupitre à l’entrée de la salle - s’étonnent ou se désolent, sans discuter ce choix, à l’idée d’imaginer Daniel loin de La Réunion.
La mort n’est-elle pas toujours un exil ?

P. David


Daniel Pavageau inhumé en Vendée

Le cercueil emportant Daniel Pavageau quitte l’île aujourd’hui. Destination Machecoule, en Vendée (à quelques kilomètres de Nantes), où Daniel Pavageau sera inhumé mercredi 21 septembre, après-midi. La famille s’envolera lundi pour la Vendée ; les uns reviendront, les autres pas. Ou alors pas tout de suite.
Il aurait eu 59 ans le 1er octobre prochain.


Messages de condoléances

o Marc Kichenapanaïdou, Membre du Conseil d’Administration du Conseil de Développement du T.C.O, Vice-Président

Daniel Pavageau : une perte pour notre île

Habitant à La Saline depuis près de 10 ans, j’ai créé l’Antenne Ouest du G.R.A.H.TER (Groupe de recherches sur l’archéologie et l’histoire de la terre réunionnaise) et c’est à ce titre que le Directeur général du T.C.O. (Territoire de la côte ouest), Monsieur Christian Papoussamy, m’a contacté pour faire partie du Conseil d’Administration du T.C.O. il y a bientôt trois ans. Monsieur Daniel Pavageau a été élu président du Conseil de Développement. Cette association a été mise en place pour faire des propositions au Conseil communautaire du T.C.O. Nous avons eu beaucoup de réunions de travail sous la présidence de Monsieur Daniel Pavageau. J’ai toujours apprécié sa bonne humeur, son sens pratique d’écoute des uns et des autres. Aucun membre du Conseil d’Administration n’était oublié. Il savait même écouter des longs discours... et faire rapidement la synthèse pour repartir sur de nouvelles bases.
La dernière lettre que j’ai reçue de lui était datée du 29 août 2005. Nous devions discuter du projet culturel de l’Ouest, entre autres de la fiche d’action “Mémoire et patrimoine”.
Il nous proposait de nous voir ce mardi 13 septembre à 16 heures, dans les locaux du T.C.O.. Le destin en a décidé autrement. La réunion a été annulée.
Je pense sincèrement que le Conseil de développement du T.C.O. vient de perdre un bon président. Il laisse un vide certain, qui sera difficilement comblé.
À sa famille, je présente mes sincères condoléances.

o Commune de Sainte-Suzanne

Un passionné, un grand aménageur

C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Monsieur Daniel Pavageau. En tant que maire de Sainte-Suzanne, j’ai eu à plusieurs reprises l’occasion de travailler avec lui notamment dans le cadre du SIVOMR.
Daniel Pavageau était avant tout un passionné, un homme doté d’une grande vision de développement et un grand aménageur. La ville de Sainte-Suzanne lui doit beaucoup.
En mon nom personnel et au nom de mon Conseil municipal de Sainte-Suzanne, j’adresse mes condoléances à toute la famille de Monsieur Pavageau ainsi qu’à tous ses collègues de la SEDRE.


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