Douleur, compassion et réflexion

25 août 2008

Une grande douleur, la plus grande peut-être est la perte d’un enfant. Enterrer le fils, la fille qu’on a porté, chéri, protégé, soigné est la pire des souffrances pour une mère et un père. Anthony Rivière est mort à 21 ans loin de chez lui, sur une terre qui lui était étrangère, dans des conditions dramatiques. Il devait venir pour Noël en permission, hélas, il est retourné dans son pays natal dans un cercueil. Triste retour pour un si jeune homme. Beaucoup de discours ont été prononcés, beaucoup de choses ont été dites et nous tous, éprouvons beaucoup de compassion pour les familles endeuillées qui ne verront plus jamais,sauf en photo, leurs fils. Faire le deuil, continuer à vivre malgré le chagrin, voilà ce qui attend les parents d’Anthony et ceux de ses compagnons tués comme lui le 18 août.
Mais la douleur, la compassion, le recueillement ne doivent pas empêcher la réflexion. Il nous faut comprendre ce qui se passe en Afghanistan, nous avons tendance à oublier qu’il y a la guerre là-bas, en Irak également et des Français y sont envoyés pour se battre. Tout d’abord cette décision d’envois de troupes a été prise unilatéralement par le Président Sarkozy sans consultation des députés, sans véritable concertation et explications aux Français. Il paraît qu’en Septembre ce sujet sera abordé à l’Assemblée Nationale, nous verrons ce que diront nos parlementaires et comment ils voteront.
On nous dit que l’engagement en Afghanistan est indispensable dans la lutte contre le terrorisme. Le Président Bush est un va-t’en guerre obstiné, les soldats Américains sont envoyés en Irak et en Afghanistan depuis les attentats de Septembre 2001. On les voit à la télé avec des équipements ultra lourds, tenues et engins de guerre et cependant les attentats là-bas ne cessent de se multiplier, les bombardements des alliés font ce qu’on appelle cyniquement des dommages collatéraux sur les populations civiles qui vivent dans des conditions épouvantables, les femmes sont les grandes oubliées des projets et continuent à être des fantômes en noir qui n’ont droit ni à l’instruction ni à la santé, les intérêts pétroliers sont omni présents et la connivence de Bush avec l’industrie de l’armement est connue publiquement. Alors ne répétons pas mécaniquement "mort pour la patrie". Cette phrase que l’on retrouve sur tous les monuments aux morts de France pouvait s’appliquer aux résistants dont Guy Mocquet, eux luttaient contre un envahisseur nazi mais les soldats envoyés à Kaboul ne mènent pas une guerre pour leur propre libération, ils sont dans un pays dont ils ignorent tout et ne participent pas à une évolution libératrice des populations locales. Oui nous devons tous nous demander pourquoi des militaires, des civils meurent tous les jours dans une région du monde qui est dévastée par des conflits depuis trop longtemps. N’oublions pas que les Talibans, ennemis d’aujourd’hui des alliés étaient les soutiens de ces mêmes gouvernements pendant l’occupation soviétique de l’Afghanistan. N’ayons pas la mémoire courte, nos médias ne sont pas là pour nous aider à la rafraîchir, bien au contraire car nos oublis favorisent le lavage de cerveau médiatique. Lors de l’émouvante cérémonie à des manifestations pour la paix, en France contre la guerre d’Algérie, ici contre les guerres en Irak... Trop d’innocents sont tués pour des intérêts financiers,pour le monopole des pipe-line de pétrole, pour des luttes de pouvoir, des stratégies de domination. Nous devons tous réclamer la paix, que les enfants puissent aller à l’école, que les femmes puissent s’affranchir de tutelles séculaires, que chacun puisse en toute liberté se sentir heureux de participer à la vie économique de son pays.
Artisan de la paix, c’est un bel objectif. Nous vivons tous sur la même terre, le même ciel est au-dessus de nos têtes. Quand sera-t’il débarrassé de tout nuage guerrier ?


Marie-Hélène Berne


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus