Hommages à Aliette Gauvin

Élie Hoarau : ’Aliette, le Parti communiste réunionnais te dit

4 mai 2005

“Témoignages” revient aujourd’hui sur la cérémonie des adieux qui a eu lieu avant-hier à la cathédrale de Saint-Denis lors des obsèques d’Aliette Gauvin. Nous publions ci-après le texte de l’hommage funèbre prononcé par Élie Hoarau au nom du Parti communiste réunionnais et un extrait du discours d’Huguette Bello, présidente de l’UFR.

(page 7)

Je parle d’Aliette en tant que membre d’un même parti. De ce parti qu’elle a toujours soutenu et qu’elle a enrichi par sa présence.
Aliette, c’était la révoltée permanente contre toutes les injustices, la rebelle face aux causes de toutes les misères du monde. Elle le disait haut et fort en toutes circonstances, quoi que cela puisse lui coûter.
Elle le disait à sa manière, de cette manière qui la caractérisait et qui faisait qu’on l’aimait, et qui souvent n’avait pas grand-chose à voir avec une quelconque retenue. Mais elle le disait avec une telle spontanéité et une telle générosité que souvent elle entraînait l’adhésion.
La générosité, la conviction, ont toujours guidé son action. Et jamais, Aliette n’a demandé (je le dis et je tiens à le dire car c’était exemplaire) jamais, Aliette n’a demandé et encore moins exigé une quelconque contrepartie. Aliette ne marchandait pas sa générosité.
C’est sans doute pour cela, notamment, qu’elle bénéficiait d’une grande estime de la part de chacun et de chacune d’entre nous. Avoir l’estime unanime, sans jamais céder le moindre pouce de nos convictions est une qualité que l’on rencontre rarement.
Au nom de mes camarades, en mon nom personnel, je tiens à dire à ses proches, que nous partageons leur douleur : à son mari Robert, ses enfants et petits-enfants, à ses frères, Claude, Roger, Michel, à ses sœurs et leur famille, à toute sa famille.
Claude, à notre demande ou spontanément, nous donnait toujours de ses nouvelles. Mais ces derniers temps, lorsqu’il nous en parlait, il avait du mal à dissimuler ses sanglots. Nous étions tristes car nous devinions la suite.
À vous qui l’avez aimé avec tant de force, sachez que vous n’étiez pas les seuls à l’aimer. Nous aussi au parti, on l’aimait, Aliette. Et nous sommes nombreux et nombreuses à vous le dire maintenant par ma voix.
Vous perdez une mère, une épouse, une sœur, une parente, nous perdons une amie, une militante, une camarade, qui savait nous conforter dans nos convictions, qui savait nous encourager dans notre action par son exemple personnel.
Aujourd’hui, Aliette nous quitte, nous sommes très tristes. Mais je ne peux pas m’empêcher de dire que nous avons eu de la chance d’avoir eu à nos côtés une femme de cette qualité. C’est une fierté pour notre parti.
Ainsi, pour cette raison, je voudrais lui dire au nom de ce parti, du Parti communiste réunionnais, qu’elle revendiquait avec fierté et avec force, être le sien, au nom de ton parti Aliette, je te dis merci. Merci ma camarade.


Huguette Bello : "Cette abnégation, qui était l’une de tes plus grandes qualités"

Très chère Aliette, notre amie, notre sœur, (...) nous voici, au milieu de la foule de tes amis, autour de toi assemblées, nous militantes de l’Union des femmes réunionnaises mais aussi militantes du parti dont tu étais, ces deux organisations pour lesquelles, tu t’es dévouée corps et âme et auxquelles tu es restée jusqu’au bout fidèle, on le sait, comme bon nombre de nous le sont également.
Nous sommes là autour de toi assemblées afin de t’exprimer nos remerciements, t’exprimer notre reconnaissance pour le travail accompli dans nos rangs en faveur notamment de la cause des femmes. Celle en premier lieu des femmes de notre île.
Et la part de travail que tu as réalisée pour défendre cette cause, nous en prendrons bientôt toute la mesure avec le manque que, dans nos rangs, nous allons ressentir au fil des jours du fait de ton absence.
Aliette, notre sœur, maintenant, c’est au nom de l’UFR que je te parle. De ton UFR, cette UFR qui, à bien des égards, t’appartient. Et c’est pour moi l’occasion de te dire une fois encore, au nom de toutes les nôtres - et en m’inclinant - ce qu’elle te doit.
Tu auras souvent, par tes initiatives, tes suggestions et tes conseils, contribué avec nous à l’inspirer dans sa démarche et son fonctionnement, à la soutenir dans les moments de doute, à l’aider quand il le fallait à retrouver son chemin, sinon à la remodeler, à la consolider, à la relancer pour faire d’elle cette organisation aux milliers de militantes et de sympathisantes que tu connais.
Cette organisation de femmes qui demeure placée sous la marque originelle d’Isnelle Amelin et qui, à travers notre action commune, bénéficie dans l’opinion - ce dont tu te réjouissais souvent - d’un large courant d’estime.
Ce travail, inestimable quote-part s’il en est, tu l’auras mené dans la réserve et la discrétion, dans le dévouement et avec cette abnégation qui était l’une des plus grandes marques et qualités. (...)


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