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3 décembre 2019, par
Nous avons la grande tristesse d’apprendre le décès d’Eugène Rousse, un militant de la connaissance de l’histoire réunionnaise. La veillée mortuaire se tient ce 3 décembre à la ZUP du Port. Voici un texte de Brigitte Croisier rendant hommage à Eugène Rousse.
Il était né dans une famille de 13 enfants le 5 mars 1928 à Saint-Denis (La Montagne), déclaré à la mairie sous le prénom de Paul, qui laissa la place à Eugène quand il fut hébergé à la suite de l’incendie de la paillote de ses parents par une famille qui comptait déjà un petit Paul en son sein.
Grâce à son papa facteur qu’il accompagnait dans ses tournées, il s’intéressa très tôt à l’actualité qui inspirait les titres des journaux distribués et il écoutait d’une oreille attentive les conversations de son père aux convictions progressistes.
Au moment de choisir une voie professionnelle, il passe le concours d’entrée à l’École normale qu’il réussit en juin 1945, seul garçon parmi 12 filles. Il part se former à Aix-en-Provence. À son retour à La Réunion, le vice-recteur Hippolyte Foucque lui propose plusieurs postes : Eugène Rousse choisit Le Port où il fera toute sa carrière.
C’est en pleine grève des dockers et des cheminots, en octobre 1950, qu’il commence à enseigner et s’engage dans les batailles syndicales, un engagement auquel il sera fidèle toute sa vie.
En effet, il se syndique dès le lycée et, quand il se raconte, il affirme « j’étais un syndicaliste, je ne dirais pas de premier plan, mais j’ai travaillé beaucoup pour le syndicat acceptant de nombreuses responsabilités et cela très tôt. » (entretien avec B. Croisier, 2008). Il parcourt l’île avec Raymond Mondon, directeur de l’école de garçons du Port et qui fut élu député avec Paul Vergès en 1956. Il est co-fondateur du courant « École réunionnaise » au sein du SNI (Syndicat national des instituteurs), création qui provoque des manifestations d’hostilité révélatrices d’une époque où l’usage du mot “Réunionnais” était perçu comme une menace de séparatisme. Enfin, ultime signe de son lien avec le syndicalisme, son dernier ouvrage, écrit dans des conditions difficiles dues à son état de santé, est consacré à Bruny Payet, la vie d’un lutteur infatigable.
Son engagement fut aussi politique : élu sur la liste conduite par Paul Vergès en 1971, il aura été conseiller municipal du Port jusqu’en 2008.
Outre son engagement syndical et politique, il se sera énormément investi dans la restitution du passé par un travail rigoureux où ce qui pourrait passer pour un détail est vérifié minutieusement à plusieurs sources pour être transmis dans une exactitude irréprochable. Ses thèmes de recherche sont parfois liés à des épisodes qu’il a lui-même vécus ou des personnages qu’il a côtoyés. il s’agit souvent d’hommages, ce qui n’exclut pas l’objectivité. Ainsi Raymond Mondon (1972, 1992), Victor Schœlcher qu’il admirait (1994), Théodore Drouhet (1995), Léon de Lépervanche (2007), Raymond Vergès, père fondateur de La Réunion moderne, (2007) sont des biographies publiées sous le titre Hommage à…, souvent à l’occasion de la commémoration d’une disparition ou d’un événement marquant.
Dans un autre registre, il s’est affronté à la question Qui a tué Alexis de Villeneuve ? (2000).
En lien avec son engagement syndical et politique, il a publié 3 tomes intitulés Combat des Réunionnais pour la liberté (1993, 1994), chronique où il reconstitue les luttes des Réunionnais.es depuis la Seconde Guerre mondiale, et, en particulier, contre les fraudes électorales et les violences de ce qu’on a appelé les « années Debré ».
L’histoire du Port lui a inspiré 4 tomes (La commune du Port a 100 ans, (1995, 1996,1997, 2000) ainsi que Le 50e anniversaire de la libération de la ville du Port le 28 novembre 1942. Une ville du Port qui a compté pour lui, puisqu’il y enseigna les sciences et y fut conseiller municipal pendant 37 ans. Choqué que peu de monde connaisse à quel personnage correspond le nom des rues et qui est représenté dans les statues de la ville, il tint à corriger cette méconnaissance de l’histoire, il s’en faisait un devoir, collecteur et passeur de mémoire exigeant.
Si son champ d’exploration est dominé par l’histoire de La Réunion et celle du Port, il a aussi évoqué l’histoire malgache et l’insurrection de 1947.
Il faut ajouter à cette bibliographie les nombreux “papiers” envoyés à la presse pour rappeler tel événement jugé important ou pour faire connaître une figure oubliée. En effet, il était important pour lui d’évoquer et de restituer le parcours de telle ou telle personne dont le souvenir public s’était estompé, mais dont l’action, aussi discrète fût-elle, avait eu son importance. C’était sa façon à lui d’exprimer sa gratitude à celles et ceux qui aiment la Réunion et qui se sont investis dans la défense de ses droits. Il a mené ce travail jusqu’au bout avec une détermination qui n’a jamais été entamée par ses soucis de santé, comme s’il accomplissait là une mission.
Ce devoir de transmission mené avec obstination et rigueur lui valut le prix Zarboutan nout kiltir 2008 décerné par la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR), ainsi qu’à Daniel Honoré, René Payet et Daniel Singaïny, la même année.
Là finissent 92 ans d’une vie vouée à un travail de restitution concrète, précise, détaillée, circonstanciée, d’événements et de personnages historiques appartenant pour la plupart au XXe siècle. Tel est le trésor qu’il laisse à La Réunion. Qu’il en soit remercié !
Brigitte Croisier
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