
Assemblée générale de la section PCR de Sainte Suzanne
2 juillet, parC’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
Hommage d’une lectrice
5 juillet 2011
Voici une contribution parue dans “L’Express de Madagascar” et dans “Madagate”.
Gisèle Rabesahala s’est éteinte le 27 juin 2011, après 65 ans de luttes incessantes, pour la défense de la cause de l’indépendance de Madagascar et des détenus et condamnés pour la revendiquer, pour l’amélioration des conditions d’existence des Malgaches, dominés, exploités, réduits au silence, pour la préservation et l’épanouissement de la culture et de l’identité malgaches.
En tant qu’historienne travaillant sur la décolonisation à Madagascar et sur la Première et la Deuxième République, et ayant milité à ses côtés, à mon humble niveau, au Fifanampiana Malagasy, je me dois de rendre hommage à cette personnalité hors pair, à ce mouvement du nationalisme malgache, reconnu sur le plan international pour son combat contre l’exploitation de l’Homme par l’Homme, pour l’avènement d’une société plus juste, et pour la paix, que fut incontestablement Gisèle Rabesahala.
Si ses origines ancestrales peuvent la prédestiner à un combat politique noble — elle est issue d’un des éminents conseillers du roi Andrianampoinimerina —, son milieu familial immédiat aurait pu la conduire à mener une existence bien tranquille dans le giron de la culture française et du pouvoir colonial. Elle a pris l’option de militer pour la cause de l’indépendance de son pays et pour la fin de l’exploitation coloniale endurée par les Malgaches. Dès 1946, alors qu’elle n’avait que 17 ans et munie du diplôme du Brevet élémentaire (dont le niveau est sans commune mesure avec celui de la classe de Troisième ultérieure), elle fréquente, avec sa sœur ainée, le Groupe d’études communistes (GEC), dont la formation dispensée marquera à jamais la future militante.
Dans cette période du début de la décolonisation dans les Territoires d’Outre-mer français, elle se range du côté des nationalistes malgaches qui revendiquent l’indépendance du pays. C’est ainsi que, par suite de l’insurrection de 1947 et de l’arrestation des trois députés malgaches issus du Mouvement démocratique pour la Rénovation malgache (CMDRM), elle devient la secrétaire des avocats français venus défendre la cause des parlementaires au Grand Procès d’Andafiavaratra (juillet-octobre 1948). Le tribunal prononce six condamnations à mort, dont deux concernent les députés Joseph Raseta et Joseph Ravoahangy, plusieurs à la prison à perpétuité, et à 10 à 20 ans. D’autres procès à travers le pays se tiennent jusque dans les années 1950, à l’issue desquels des nationalistes, insurgés ou non, encourent de lourdes peines, et les exécutions capitales se poursuivent jusqu’en 1954.
A. L’équipe des Communisants dans la lutte pour les détenus politiques et leurs familles
La répression policière, qui sévit dans l’ensemble du pays dès qu’est déclenchée l’insurrection, fin mars 1947, jette en prison bon nombre de militants nationalistes, dissout le MDRM et les sociétés secrètes, JINA et PANAMA, rétablit la censure de la presse malgache ; les revendications politiques des indépendantistes doivent être modérées. Au lieu de réclamer l’indépendance, même progressive, bon nombre de ceux-ci se replient sur l’évocation du statut d’État libre dans l’Union française. Par contre, l’équipe des Communisants, animée en autres par Gisèle Rabesahala, et où se regroupent des militants syndicalistes de la Confédération générale du travail (CGT), des membres du GEC, des journalistes de Gauche, continue à réclamer l’indépendance de Madagascar par le biais de négociations avec les vrais représentants du peuple français. Leurs organes porte-parole, Fraternité – Fihavanana, puis Tenimiera, Lalam-baovao … bravent courageusement la censure, et la surveillance policière.
C’est dans cette ambiance lourde de la répression consécutive à la répression de l’insurrection de 1947 que Gisèle Rabesahala et ses compagnons de lutte fondent le Fifanampiana Malagasy (Comité de Solidarité de Madagascar) le 3 mai 1950. Le Fifanampiana Malagasy milite en faveur de « toutes les victimes de répressions politiques, et de catastrophes naturelles », selon son statut. Grâce aux journaux cités ci-dessus, et à l’organe du Comité, le Fifanampiana, Gisèle Rabesahala et l’équipe des Communisants revendiquent la révision du Procès des parlementaires, puis l’amnistie des condamnés consécutifs à l’insurrection. Bénéficiant de la solidarité internationale des forces politiques anti-impérialistes, et de l’aide de nombreux bienfaiteurs malgaches anonymes, elle revendique le statut de détenus politiques pour ces prisonniers et s’occupe de leurs familles, par le biais des nombreuses sections du Comité disséminées à travers le pays, malgré les menaces proférées par le pouvoir colonial. Le Comité plaide aussi la cause des condamnés et celle de l’indépendance de Madagascar en faisant signer des pétitions envoyées ensuite au Président de la République française par l’intermédiaire des élus de la Gauche française de l’Assemblée nationale.
B. Gisèle Rabesahala : fondatrice de partis, élue de Gauche (à partir de 1956) et ministre
Avec la Loi-cadre de Gaston Defferre, en juin 1956, prélude à l’autonomie des TOM, une ambiance de liberté permet à la presse de s’exprimer, tandis que des partis politiques sont fondés en vue d’élections au suffrage universel pour la mise en place de structures politiques nouvelles. C’est ainsi qu’émerge l’Union du peuple malgache (UPM) fondée par Gisèle Rabesahala et l’équipe des Communisants en septembre 1956, dont des sections se créent rapidement dans le pays grâce au réseau du Comité. C’est ainsi que lors des premières élections consécutives à la Loi-cadre, en novembre 1956, Gisèle Rabesahala est élue membre du Conseil municipal de Tananarive, avec d’autres militants de son équipe. A Diégo-Suarez, le maire élu provient de l’UPM. Les luttes pour l’indépendance et pour un ordre politique et social plus favorable aux intérêts des Malgaches, notamment lors des élections provinciales de mars 1957, voient le succès de candidats du groupe des Communisants malgré une ambiance anticommuniste persistante dans le pays.
C’est dans ce contexte que se tient le Congrès de Tamatave, les 2-3-4 mai 1958, qui réunit 10 partis, dont l’UPM, en vue de la mise en commun des revendications concernant l’indépendance du pays. Gisèle Rabesahala joue un rôle de premier plan lors de cette réunion, qui se prononce pour une République démocratique et unitaire : préserver l’unité nationale de Madagascar contre les prétentions régionalistes et fédéralistes de la Droite conservatrice malgache qui veut maintenir la prépondérance des intérêts coloniaux. C’est en toute logique que Gisèle Rabesahala présente au Bureau permanent du Congrès de Tamatave, et l’UPM, fait voter pour le “Non” au référendum de septembre 1958 qui signifie l’accès immédiat à l’indépendance du pays. Le “Non” obtient la majorité des suffrages des votants à Tananarive. Du Congrès de Tamatave nait, en novembre 1958, le Parti du Congrès de l’Indépendance de Madagascar (AKFM), dont Gisèle Rabesahala devient la Secrétaire générale jusqu’en 1989.
Après la poursuite des luttes politiques, dans l’opposition, sous la Première République, afin que « Vienne la liberté », pour la défense des intérêts du peuple malgache qui continue d’être exploité par les forces néocoloniales, la place de l’AKFM et de sa secrétaire générale se retrouve au pouvoir dans la Deuxième République. Avec la Révolution nationale démocratique et l’application des principes du Livre Rouge, Gisèle Rabesahala devient Ministre de l’Art et de la Culture révolutionnaires de 1977 à 1989, ce qui lui permet de préserver la culture malgache des influences extérieures, de favoriser son épanouissement et de veiller sur le patrimoine culturel et matériel malgache.
C. Gisèle Rabesahala : la lutte continue
Pendant ce temps-là, et depuis que Madagascar a retrouvé sa souveraineté, en 1960, le Fifanampiana Malagasy poursuit, jusqu’à nos jours, ses luttes pour l’amélioration des conditions d’existence des Malgaches. Elle œuvre aussi dans le domaine social, par la fondation d’écoles, de dispensaires dans le pays profond, d’un Centre de Soins et de Santé dans la capitale. Elle continue aussi son combat contre la pauvreté et vient au secours des victimes des catastrophes naturelles. Elle continue aussi à militer pour maintenir vivante la mémoire des insurgés de 1947 et de leur idéal national chez les citoyens malgaches.
D. Une militante hardie infatigable, intransigeante sur les principes
Une jeune Malgache qui ose se lever pour s’opposer au pouvoir colonial en 1947 ! Une jeune Malgache qui réclame l’indépendance de son pays, et qui s’allie aux communistes français et internationaux ! Une jeune Malgache qui « fait de la politique » : pour ses compatriotes, c’est « milinginlingy », c’est se hasarder dans une activité qui ne convient pas au « fanaka malemy », au sexe faible. La femme ne doit exister, ni s’exprimer que dans la sphère du privé. Gisèle Rabesahala a bravé toutes ces difficultés, tous ces préjugés, et elle a toujours réussi dans ses combats, grâce à son charisme, sa capacité d’organisation. Elle a toujours forcé l’estime et l’admiration, non seulement de ses compagnons de lutte, mais aussi de ses adversaires, malgaches et étrangers, grâce à sa fidélité, à ses idéaux de nationalisme, de justice, d’équité et de paix, et à sa persévérance. Militer à ses côtés, c’est aussi être sûr d’être écouté, de recevoir des propositions d’actions concrètes et d’être soutenu. Femme de principe, elle doit rester un modèle pour les hommes politiques malgaches de tous les temps, ses idéaux restent valables quels que soient les changements de contexte politique. Tout citoyen malgache devrait prendre leçon sur ses principes politiques, civiques et moraux.
Gisèle Rabesahala nous quitte. Mais elle laisse un héritage précieux pour les Malgaches et pour les forces démocratiques du monde entier.
Lucile Rabearimanana
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