Décès d’un militant de la première heure du Parti communiste réunionnais

Hommage à Emile Séraphin

28 avril 2021, par Manuel Marchal

Dimanche dernier s’est éteint Emile Séraphin à l’âge de 91 ans. Il était un des militants de la première heure du Parti communiste réunionnais. Sa disparition est l’occasion de rappeler tous ce que les Réunionnais doivent aux combats de cette génération à laquelle appartenait Emile Séraphin, qui a vécu sous le régime colonial et qui a agit pour améliorer les conditions de vie des plus démunis.

La disparition d’Emile Séraphin est celle d’un zarboutan. Il nous a quittés entourés par sa famille, dimanche dernier à Bellemène. Agé de 91 ans, Emile Séraphin est né à l’époque de la colonisation. Il appartient à la génération des fondateurs du Parti communiste réunionnais en 1959 et est donc un des acteurs des transformations de ces 60 dernières années.

Tout comme Paul Vergès, Bruny Payet et tant d’autres, il a connu la misère qui était imposée à la grande majorité de la population. En dehors des cités où les plus pauvres s’entassaient dans des bidonvilles, c’était la case en paille qui était alors le logement de beaucoup de Réunionnais. Quel contraste avec la situation actuelle, mais n’oublions pas que tous les changements n’allaient pas de soi, il a fallu lutter pour améliorer la situation des plus démunis.

Car si la fin du statut colonial signifiait normalement l’égalité, la départementalisation n’avait pas cet objectif. La Réunion restait en 1959 un des pays les plus pauvres du monde, avec un ration alimentaire par habitant inférieure à Madagascar, à la Corée qui sortait d’une guerre effroyable et à la plupart des autres pays. Il était nécessaire de renverser l’ordre établi, c’est la tâche que se fixa le PCR.
Il fallait du courage pour militer dans ces années. La répression faisait courir le risque de voir s’aggraver une situation déjà difficile, quand elle ne condamnait pas des militants à de la prison. Il fallait faire face à la violence et à l’impunité de ses auteurs.

Toutes ces luttes ont permis une amélioration de la situation des plus démunis. Les cases en paille ont disparu, les bidonvilles ont été quasiment éradiqués, l’accès aux soins et aux médicaments n’est plus réservé à une minorité, l’eau et l’électricité sont présentes dans les logements.

Ces ainés lèguent une Réunion où la situation des plus démunis s’est améliorée grâce à un filet de protection sociale universelle. Aux générations plus jeunes de poursuivre ce combat en relevant les défis de La Réunion actuelle. Tout le chemin parcouru grâce aux combats de la génération d’Emile Séraphin doit être poursuivi car nos aînés ne se sont pas trompés sur l’analyse fondamentale : renforcer le Parti communiste réunionnais, outil de libération du peuple réunionnais.

M.M.

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