Saint-Denis

Hommage à Eugène Tiber

6 février 2006

Vendredi dernier, “Témoignages” a annoncé avec peine le décès d’Eugène Tiber (et non Tibère comme écrit par erreur). Décès survenu la veille à l’âge de 86 ans, des suites d’une longue maladie.
Après les obsèques célébrées vendredi, nous voudrions rendre hommage à cet homme, qui fut un fidèle militant de la section communiste de Saint-Denis, aux côtés de son épouse Hermina.
Eugène Tiber est né le 4 août 1919 à Saint-Pierre. Après l’école, il a travaillé comme ouvrier sur des propriétés agricoles du Sud de l’île. Puis il effectue son service militaire à Saint-Denis à l’âge de 19 ans.
C’est ensuite à Saint-Denis qu’il exerce plusieurs métiers aux Ponts et Chaussées, à l’Hôpital Félix Guyon comme peintre, puis fabriquant et vendeur de barriques, puis garçon de salle chez le docteur Ho-Takan, puis garçon de course chez le docteur Pokoy. Ces différentes professions furent parfois entrecoupées par des périodes de chômage.
Finalement, il devient pendant 22 ans livreur de bouteilles de gaz à Primagaz et à la SICOB, et pendant 15 ans livreur chez Mogalia avant de partir en préretraite à l’âge de 55 ans, en 1974. Il a été plusieurs fois délégué syndical CGTR durant sa vie professionnelle.
Sur le plan familial, Eugène Tiber a vécu un premier mariage, au cours duquel il a eu trois enfants. Après le décès de son épouse et après quinze ans de vie commune avec Hermina Fargeot, elle-même mère d’une petite fille, Roseline, ils se marient en 1966. Ils recueilleront quatre enfants : Wilhenmine, Cyrille, Gilberte, une nièce d’Eugène, et Georgette, une nièce d’Hermina ; cette nièce, épouse Simbringa, est elle-même décédée vendredi dernier.

Fidèle aux “pères” de la loi de 46

Politiquement, Eugène Tiber est resté durant toute sa vie fidèle à ses engagements au service de son peuple en soutenant le mouvement communiste. Il parlait souvent avec émotion et attachement aux responsables de ce mouvement, depuis ceux qui ont disparu jusqu’à ceux d’aujourd’hui. Et Hermina Tiber de citer le docteur Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, “pères” de la loi d’égalité du 19 mars 1946, Isnelle Amelin, Claudine Saramito, Alicia Mazaka, Bernadette Léger, Alice Pévérelly, Aliette Gauvin, Roger Bourdageau, Pierre Rossolin, Paul Foucher, Joseph Quasimodo...
"Malgré toutes les difficultés et les épreuves qu’il a connues tout au long de sa vie, il ne s’est jamais plaint mais il a toujours lutté pour défendre ses idées pour faire avancer La Réunion", nous a dit Hermina. "Il est toujours resté fier de son engagement et il aimait bien la vie", ajoute son épouse qui "regrette le départ d’un bon mari".
Eugène Tiber fait partie de ces Réunionnais debout, dévoués à la cause de leur peuple, militants aussi efficaces que discrets. Ce sont les vrais trésors du peuple réunionnais car ce sont eux qui portent haut le drapeau de leur pays en résistant à toutes les formes d’injustice et d’oppression.
La section communiste de Saint-Denis et “Témoignages” renouvellent leurs condoléances fraternelles à Hermina, à Wilhenmine, à Cyrille, à Mme et M. René Sangoumian, à leurs proches et à toute la famille plongée dans le deuil à deux reprises la semaine dernière.

L. B.,
avec Maurice Soubou


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