Hommage à Guy Ducoloné

1er septembre 2008

Ce lundi 1er septembre auront lieu à Issy les Moulineaux les obsèques de Guy Ducoloné.

Tout au long d’une vie de 88 ans, Guy Ducoloné a été un exemple de courage, d’engagement, de fidélité et de dévouement à la lutte pour une société plus juste.
Engagé dès l’âge de 15 ans dans l’action militante syndicale (CGT) et politique (PCF), il échappe aux Allemands et revient à Paris pour y assumer la responsabilité de la Jeunesse communiste dans la Résistance. Arrêté, emprisonné à la Santé puis à Fresnes, il endure la torture sans donner le moindre renseignement. Après deux tentatives d’évasion, il est déporté à Buchenwald.
En avril 1945, avec tous les déportés valides, il participe à la libération du camp en capturant une centaine de gardiens.
De retour à Paris, il devient peu après Secrétaire général de l’organisation des jeunes communistes et fait la connaissance de Paul et Jacques Vergès.
Par une cruelle ironie de l’Histoire, à la suite d’une provocation montée de toute pièce, il sera de nouveau incarcéré à Fresnes sous une fausse accusation. Au terme de 11 mois d’emprisonnement, un non-lieu total sera prononcé et Guy Ducoloné libéré.

Pour nous, à La Réunion, Guy Ducoloné fut celui qui, à l’Assemblée nationale, de 1964 à 1986, sera la voix des Réunionnais. Durant toute la période où, par la fraude et la violence physique, le PCR sera privé de députés, c’est Guy Ducoloné qui se fera le très attentif défenseur des luttes réunionnaises.

Les plus anciens d’entre nous se souviennent encore de Guy Ducoloné qui, alors que les voyages étaient extrêmement longs, pénibles et coûteux, venait à La Réunion à l’occasion de scrutins pour courageusement faire face aux fraudeurs et témoigner ensuite à l’Assemblée nationale de toutes ces exactions alors niées par les autorités préfectorales et judiciaires.

Et tous les anciens se souviennent aussi qu’en dépit des dangers encourus, Guy Ducoloné savait trouver le mot juste, le trait d’esprit qui permettait, pour un moment, d’apaiser les tensions.

Enfin, nos vétérans ont gardé le souvenir d’un homme d’une immense modestie, toujours soucieux d’apprendre et animé de la passion de faire triompher la cause des plus défavorisés tout en tentant de comprendre les motivations profondes de ceux qui s’opposaient à son idéal.

Militant déterminé, Guy Ducoloné a toujours su éviter l’écueil du sectarisme. À la lumière de son engagement constant et de cette capacité à rassembler, il a été une illustration vivante du poème d’Aragon “La Rose et le Réséda” :

« Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas

« Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat 

« Fou qui songe à ses querelles au cœur du commun combat »

À sa famille, ses amis, à Marie-George Buffet et tous ses camarades du PCF, le Parti Communiste Réunionnais présente ses très sincères condoléances.

Élie Hoarau
Secrétaire général du PCR


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