Samedi matin, des sections du PCR et des descendants des Portois tués dans les événements de novembre 1942 se sont retrouvés aux abords du cimetière marin du Port pour une sobre cérémonie d’hommage aux acteurs de ce moment d’Histoire de notre île.
La Réunion n’a pas vécu longtemps sous le joug des lois du Maréchal Pétain. Néanmoins, leur application avait meurtri la société créole issue de la colonisation, en chassant par exemple de leur emploi des descendants d’engagés auxquels la Colonie n’avait pas accordé la nationalité française. La surveillance policière et la répression des syndicalistes ont également été des marques tangibles de la période 1940-42 à La Réunion (*).
Tous les ans, depuis des décennies, les communistes réunionnais gardent vivant le souvenir de ces événements. Patric Boitard, pour la section du Port, Jean-Yves Langenier, maire de la ville de 1995 à 2012, Elie Hoarau, président du PCR et Virgile Rustan, ancien secrétaire de la section PCR du Port, ont tour à tour rappelé l’importance de ces événements dans l’édification d’une société réunionnaise ouverte, libre et solidaire, et pour la transmission de ces valeurs aux jeunes générations qui – comme on le constate souvent – sont communément élevées dans l’ignorance de notre histoire commune.
Patric Boitard a initié cette commémoration en soulignant notamment le rôle des communistes réunionnais dans la transmission de cette histoire des luttes, dont ils ont été aussi, souvent, les principaux organisateurs.
Jean-Yves Langenier – dans un hommage à Eugène Rousse, qui a été un témoin passionné de ces événements et un infatigable passeur de mémoire – a fait un rappel des faits historiques dans leur déroulement, évoquant l’importance du rôle joué par Léon de Lépervanche, élu conseiller général du Port en 1937 et président de la puissante Fédération Réunionnaise du Travail (FRT), dans le soutien que la population portoise a apporté aux forces de la France libre.
Elie Hoarau a souligné l’importance du rôle joué par les communistes dans les avancées déterminantes pour le peuple réunionnais – l’affirmation et la reconnaissance de son identité, de la langue et de la culture réunionnaises – ainsi que dans la transmission de ces faits historiques. Il s’est réjoui de l’initiative de la section PCR du Port, félicitée pour la constance de son engagement dans cette commémoration.
Virgile Rustan a notamment souligné le rôle des « anonymes », aux côtés de ceux dont le nom reste attaché à l’Histoire : parmi tous les Portois qui ont répondu à l’appel de Léon de Lépervanche, ceux qui ont fait l’événement et lui ont survécu méritent d’être associés au même hommage que les défunts car eux aussi ont fait nos libertés d’aujourd’hui.
Les participants, accompagnés à la guitare par l’un des leurs, ont interprété des chants associés à ces événements, comme le Chant des Partisans et L’Internationale, sans oublier le Chiffon rouge, adopté depuis quelques décennies comme chant de ralliement des forces vives incorruptibles.
Entendant le Chant des Partisans, une passante qui se rendait au cimetière a soudain réveillé sa mémoire. « Ah ! ça… c’est un chant de la guerre ! » a-t-elle dit, entonnant à son tour le premier couplet, tandis qu’une femme âgée dépassait le petit attroupement en faisant un signe de croix !
Puis, tout le monde est entré dans l’enceinte du cimetière pour déposer une gerbe de fleurs sur chacune des tombes des trois victimes – Maurice Odon (33 ans), Mme Rebella née Diamonnie Bickni (34 ans) et Mme Boïna née Maria Razoumbo (21 ans) –, pour finir autour de la modeste tombe de Léon de Lépervanche (1907-1961), où une gerbe a également été déposée.
Puissent ces anciens inspirer toujours le respect pour ce qu’ils ont donné à La Réunion !
(*) J-F Sam-Long en fait le récit dans son roman « Pour les bravos de l’empire » (1987).
Correspondante
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