Mémoire historique

Hommage chaleureux à Christian Fontaine et Jocelyn Calogine

31 mai 2007

Samedi dernier, le militant culturel sudiste Gaston Hoareau et un groupe d’amis ont organisé à Grands-Bois une soirée d’hommage au Père Christian Fontaine et à Jocelyn Calogine, disparus bien trop tôt il y a déjà quelques années et dont les engagements politiques, religieux et culturels ont profondément marqué leur époque.

Beaucoup d’émotion et de la chaleur ont marqué samedi soir la rencontre à l’église de Grands-Bois (Saint-Pierre) des amis et des familles de Christian Fontaine et de Jocelyn Calogine. L’hommage qui a été rendu à ces deux militants culturels et politiques a également été marqué par la grande diversité des participants, tous unis dans une même fidélité à leurs combats.
C’est ainsi que l’on a pu voir des prêtres comme le Père Roger Chapelle, curé de Grands-Bois, le Père Janick Fontaine, responsable de l’action catholique en milieu rural et ouvrier, le Père jésuite Stéphane Nicaise, animateur du Centre Saint-Ignace à Saint-Denis. Avec la chorale de la paroisse de Grands-Bois, ces trois prêtres ont concélébré une messe en l’honneur de Jocelyn Calogine, militant culturel et politique du quartier et pour leur collègue Christian Fontaine qui fut un prêtre engagé dans l’action sociale, politique, religieuse et culturelle avec des organisations comme le Groupe Témoignage Chrétien de La Réunion, le Parti communiste réunionnais, le Front culturel Sud etc.
Dans son homélie, le Père Fontaine a appelé les chrétiens à suivre l’exemple de ce prêtre qui a joué dans la pièce “L’Esclave” de Marc Kichenapanaïdou, qui a développé l’usage de la langue créole dans les églises et qui a combattu toutes les formes d’injustices.

« Notre devoir de mémoire »

La cérémonie religieuse a vu également la participation de Danyèl Waro et des Messagers du Gospel, venus du Port. Ces artistes ont ensuite participé au kabar sur le podium à côté de l’église avec de nombreux amis comme Patrice Treuthardt, François Saint-Omer, Dédé Payet, Jean-Marie Baret et la troupe Lansiv de Saint-Paul, Mickaël Talpo, Simon Lagarigue, son frère Yvrin et leur famille, Marie-Line Dijoux, Frédéric Joron, Daniel Singaïny...
La soirée fut également marquée par la présence d’autres compagnons de lutte de Christian Fontaine et Jocelyn Calogine, comme Marc Kichenapanaïdou, président du GRAHTER, Reynolds Michel, d’anciens militants syndicaux comme Maurice Labenne (CGTR) et Jean-Jacques Payet (CFDT), Élie et Gélita Hoarau, qui ont salué les participants et félicité les organisateurs de la soirée.
Parmi ces derniers, il faut citer Christian Saïbo, Jacky Riani et sa famille ainsi que la famille Calogine et d’anciens militants du Front culturel Sud. Pour sa part, Gaston Hoareau s’est félicité de la réussite de cette soirée, à laquelle ont participé plusieurs centaines de personnes. « Cela fait partie de notre devoir de mémoire, dit-il. Cela montre que le combat continue contre les injustices sociales et pour la promotion de l’identité culturelle réunionnaise. Nous voyons que les prêtres peuvent comme Christian Fontaine agir pour la justice, la solidarité entre les humains, défendre la culture créole. Avec Jocelyn Calogine, il a combattu pour un avenir meilleur pour La Réunion. Ils ont mis “an lèr” l’écriture créole à travers les fonnkèr ou la musique. Comme ces illustres Réunionnais, nous devons tous continuer à nous donner la main pour mener les combats au service de notre peuple ».
Car pour Gaston Hoareau, « il ne faut pas que dans l’Histoire de La Réunion, il manque un maillon ». Il ajoute : « la culture, c’est notre racine. Une personne ou un peuple sans mémoire historique n’ont pas d’avenir ».

J.-F. N - L. B.


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