
Turbulence à la Mairie de Saint-André
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6 août 2007
Hier ont eu lieu à Champ Bornes, les obsèques de Philippe Dacamaret dont le décès est survenu vendredi. Par le discours que nous reproduisons ici, Eric Fruteau a rendu un dernier hommage à cet ancien militant PCR de la section de Saint-André.
Tu avais juste un an de moins que Laurent.
C’est par là que je veux commencer en évoquant ta mémoire. Cette image saisissante pour nous tous, tes camarades de lutte, de te voir, toi, cette véritable force de la nature, ne pouvant retenir tes larmes de chagrin lorsque, le 12 octobre 1988, Laurent nous a quittés. Et voici que - 19 ans plus tard - nous sommes de nouveau plongés dans le désarroi et le chagrin d’un deuil tout aussi imprévisible.
Infatigable Philippe ! Telle était l’image que tout le monde avait de toi. Seuls tes proches, Chantal ton épouse, Anne-Gaëlle, Sylvain et Aurore, tes enfants, pouvaient savoir que tu ne t’arrêtais de travailler, de militer qu’après avoir épuisé toute ton énergie au service des autres.
Inépuisable, disponible, efficace et d’une modestie à toute épreuve.
Raconter tout ce qu’en 24 années de vie réunionnaise tu as entrepris est une mission impossible à réaliser dans les quelques minutes qui me sont imparties pour te rendre hommage.
Tu représentes, mon cher camarade, l’exemple même du citoyen accompli. Tout au long de cette vie trop courte, tu as su conjuguer - jour après jour - les exigences découlant de ta vocation de médecin à celles d’un militantisme syndical, politique et associatif. Et toujours dans le même temps, tu trouvais le moyen d’être en éveil sur tous les aspects de la vie sociale, être curieux de tout, d’assimiler les nouvelles technologies et d’en faire le meilleur usage au profit des buts sanitaires, humanitaires et politiques, que tu t’étais fixés.
Partout où tu décelais un manque, une absence, tu ne pouvais te contenter de simplement le signaler ou le commenter. Si tu savais l’existence d’un outil, tu le mettais en œuvre, sinon, tu mobilisais toutes les énergies - à commencer par la tienne - pour créer un nouvel outil et je veux parler ici, par exemple, de la plateforme d’intervention régionale pour l’Océan Indien, la PIROI.
Toujours, tu as situé ton action dans un cadre réunionnais et régional. Et parce que tu respectais profondément les êtres et leur identité, jamais tu ne t’es satisfait de l’idée qu’il suffisait d’importer une structure, une technique pour la calquer sur une culture différente : tu disais que le respect comme l’efficacité exigeaient de toujours prendre en compte le vécu des gens et leur conception de la vie.
Dans ta perception même des luttes politiques, tu tenais à explorer toutes les dimensions de l’âme réunionnaise. Chacun de nous t’avons entendu, à un moment ou à un autre, demander quelle place nous faisions dans nos analyses à la dimension magique qui, dans notre île, imprègne les consciences. Ou encore, lorsqu’après avoir reçu et soigné des jeunes en souffrance, tu nous demandais de nous interroger nous-mêmes sur ce qui pousse une part importante de notre jeunesse, à adopter ce qu’on appelle des « conduites à risques ». Pourquoi une telle mise en danger de soi - qui peut aussi mettre autrui en danger - mais qui est d’abord la mise en danger du jeune lui-même par lui-même ?
Pour toi, pas question de se contenter du train-train, des explications toutes faites, des idées en prêt-à-porter. Sans cesse tu interrogeais la vie et c’est dans cette volonté de déchiffrer l’avenir que tu puisais la force de bousculer le confort des routines, de NOS routines. C’est en cela que tu ressemblais si fort à Laurent. Comme lui, tu n’as jamais fonctionné à l’économie, jamais tu n’as calculé. Jamais tu ne te tenais au premier rang, jamais, sauf quand il fallait faire face au danger et même dans ces conditions, jamais tu n’as cédé à la tentation d’user de cette force dont t’avait pourtant doté la nature.
Mon cher Philippe,
dans la lettre qu’il a adressée à Chantal, Anne-Gaëlle, Sylvain et Aurore, Élie Hoarau rappelle ce propos de Paul Vergès : « Je crois que la première chose, exceptionnelle à La Réunion, la grande chance des Réunionnais, leur chance immense, réside dans le fait que leurs ancêtres ont tous été des étrangers à la première génération. Quand le caractère étranger de telle ou telle personne est mis en cause, on insulte un de ses propres ancêtres parce qu’il aura été exactement dans ce cas, dans cette île, vis à vis de l’un de ses prédécesseurs » et il ajoute souvent que dans un peuple en formation comme le nôtre : « C’est à celui qui arrive qu’il incombe de devenir un Réunionnais ».
Chère Chantal, Chers Aurore, Anne-Gaëlle et Sylvain,
Chers amis et camarades,
Cher Philippe,
Certes, nous pleurons aujourd’hui, ton départ si brutal et le manque que nous ressentons toutes et tous. Mais c’est avec fierté qu’ensemble nous allons confier à cette terre de La Réunion le corps de celui qui, par la destinée qu’il s’est forgée au service de son ile, a su devenir un authentique Réunionnais.
À nous, militants humanitaires, associatifs, syndicaux, culturels ou politiques, à nous ta famille, tes amis, tes camarades, de faire prospérer cet idéal humaniste pour lequel tu t’es dévoué sans compter et que tu nous lègues aujourd’hui et grâce auquel tu continues de vivre en chacun de nous.
Du fond du cœur, merci Philippe.
Merci Chantal de nous avoir permis de lui rendre hommage.
Nous t’adressons, à toi et à sa Maman ainsi qu’à tes enfants, de nouveau nos très sincères condoléances. Courage, vous pouvez compter sur nous !
Éric Fruteau
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Messages
25 juillet 2008, 08:10, par Un ami de la famille
Bientôt un an que notre ami Philippe est décédé. Il est toujours resté dans nos coeurs, en tout cas il est dans le miens, tous les jours.
Ayez une petite pensée pour lui ou qu’ils soient, et pour ceux qui sont restés, aussi.