Hier à la veillée

Hommages à Laurence Vergès

6 novembre 2012


• Roland Robert

« C’était une vraie camarade »

J’ai de nombreux souvenirs de Laurence. Je l’ai connu dans les années 1950, j’étais un de ses clients dans la librairie qu’elle tenait à Saint-Denis. J’allais acheter des livres là-bas et on savait qu’on rencontrait des camarades, comme Raymond Vergès, qui était alors député. Je l’ai connu ensuite à Témoignages, quand j’y travaillais. Il y avait un comité de rédaction, j’en faisais partie et on travaillait ensemble. C’était une femme qu’une simplicité, qui ne voulait pas se mettre en avant, elle faisait un travail de militante extraordinaire. Même en étant femme de député, sénateur, président de Région, maire, elle n’a jamais cherché à se mettre en avant. C’était une vraie camarade. Je me souviens quand Paul avait été laissé pour mort à Saint-Denis, elle était là, puis lors de la clandestinité, elle a su s’occuper de Témoignages et de sa famille. Elle est devenue réunionnaise. On avait des relations de camaraderie et de fraternité.


• Brigitte Malet

« On peut saluer la femme, avec un grand « F » qu’elle représente »

Laurence Vergès représente pour moi une femme de l’ombre, mais de l’ombre jaillit la lumière. Elle est une femme qui a milité et s’est battue tout au long de sa vie. Elle a tenu pendant des années une famille, une maison et accompagné un grand homme comme Paul Vergès, on peut saluer la femme, avec un grand « F » qu’elle représente.


• Suf Mamode

« Je retiens la combattante qu’elle a été »

Je retiens la combattante qu’elle a été. La militante qui à pas de velours, a suivi tous les combats de son époux. Elle a été à la pointe des combats, elle a apporté son aide et tendu la main pour des causes justes et cela jusqu’au bout.


• Jean-Yves Sinimalé

« Elle a passé toute sa vie à combattre pour La Réunion »

D’après l’histoire, Laurence Vergès était une grande dame, qui a beaucoup bataillé, notamment pour les femmes. Elle a été à l’origine de l’Union des Femmes de La Réunion et a mené tous les combats politiques auprès des femmes. Elle a passé toute sa vie à combattre pour La Réunion malgré le fait qu’elle ne soit pas d’origine réunionnaise. Elle a combattu contre les injustices et su faire avancer La Réunion.


• Marie-Luc Boyer, dit Jean-Jo

« Je sais qu’elle a été une grande militante au service de La Réunion »

Personnellement, je n’ai pas connu Laurence Vergès mais depuis l’annonce de son décès j’apprends qui elle était. C’est dommage qu’il faille attendre que quelqu’un décède pour connaître sa vie et son histoire. Je sais qu’elle a été une grande militante au service de La Réunion.


•Thérèse Rica

« Laurence Vergès était une femme modeste. »

Laurence Vergès était une femme modeste. Elle représente la femme libre à La Réunion. Elle est un exemple à prendre pour tout le monde.


• Sabine Bourane

« Un modèle pour toutes les femmes réunionnaises »

Je l’ai croisé une fois à la radio KOI, lorsque j’étais animatrice. Elle était une femme discrète, mais surtout un modèle pour toutes les femmes réunionnaises. Quand on voit la famille Vergès, on croit qu’ils ne sont pas accessibles, alors qu’il était simple de parler avec Laurence.


• Mohamed Maoihibou, président de la Mosquée comorienne du Port

« Elle a été une guide parce que le chemin qu’elle a parcouru nous a éclairés »

Nous devons tous profiter de l’expérience de la défunte, en tant que mère, elle a été notre mère à tous. Elle a été une guide parce que le chemin qu’elle a parcouru nous a éclairés et particulièrement pour la lutte des femmes au sein de la société réunionnaise. Nous pensons et croyons que son souvenir restera toujours gravé dans nos mémoires, comme un modèle de persévérance. Malgré nos chemins difficiles, elle s’est battue pour les résultats que l’on connaît aujourd’hui surtout pour la lutte des femmes.


• Julie Pontalba

« Elle représente la femme qui se bat auprès des personnes les plus démunies »

Je n’ai pas eu la chance de la connaître comme d’autre camarade. Elle représente la femme, militante, qui se bat auprès des personnes les plus démunies et pour La Réunion. Je suis présente ce soir en signe de solidarité envers Paul Vergès et sa famille.


•Reynolds Michel

« C’était une femme de courage qui rayonnait de simplicité et d’amour »

C’était une femme de courage qui rayonnait de simplicité et d’amour. Elle nous a laissé un témoignage de vie qui est un appel à rester debout, au côté du peuple réunionnais. Son témoignage est un appel à l’espérance.


• Brigitte Croisier

« Il y avait un élan vital extraordinaire en elle »

J’ai milité au côté de Laurence à l’UFR, au PCR et ensuite on s’occupait des pages Femme à Témoignages, on réalisait des portraits de femme. Dans les années 1990, on a constitué une commission culture à Témoignages, on a eu à ces moments là, des instants forts parce que l’on a pu recevoir Jorge Amado, auteur brésilien, Maryse Condé, André Brink et d’autres auteurs, philosophes et scientifiques. C’étaient des moments forts, on leur faisait visiter La Réunion, on organisait des conférences avec les lycéens… Ce que je retiens d’elle, sa spontanéité, sa vivacité, sa modestie, sa générosité, sa peur de déranger tout le temps et puis lorsqu’il fallait faire les choses, elle les faisait sans se plaindre. Il y avait un élan vital extraordinaire en elle.


• Eric Parlier, membre de l’Alliance Réunionnaise Contre la Pauvreté

« Elle est un modèle pour tous les jeunes et les femmes qui aujourd’hui continuent la lutte qu’elle a commencée »

Je tiens à exprimer toutes mes condoléances à la famille. La Réunion a perdu une grande dame, elle est un modèle pour tous les jeunes et les femmes qui aujourd’hui continuent la lutte qu’elle a commencée. C’est une partie de l’Histoire qui s’en va avec elle.


• Gélita Hoarau

« Laurence était dans l’être, le faire et égale à elle-même, une femme souriante »

Ma première rencontre avec Laurence, j’avais 18 ans. A cette époque, j’étais engagée au FAJR, j’ai par la suite décidé de prendre ma carte du parti. Lors de mes premières réunions à l’Union des Femmes de La Réunion, ce qui m’a surtout frappée c’est sa douceur, son écoute, et tout de suite sa ténacité, sa combativité. Je la connais depuis plus de 35 ans, je l’ai connu de tous les combats. De nombreuses femmes nous racontaient ses combats et ce à quoi elles aspiraient : une vie meilleure, la justice, la liberté. Laurence, à chaque moment, avait le mot qu’il fallait pour faire face aux doutes, mais aussi à la violence. On se donnait mutuellement du courage. Laurence était là pour m’encourager, avec peu de mots, mais elle a toujours été très présente. J’ai aussi les souvenirs de ma mère qui me racontait la vie de Paul et Laurence. Durant la clandestinité, elle a dû faire face à tout, cela m’a donné du courage. Dès son arrivée à La Réunion, elle a épousé le combat du peuple réunionnais, la liberté, l’émancipation. Elle est une force de courage et d’admiration, mais aussi une femme d’une grande modestie. Elle n’a jamais été devant les caméras ou les appareils photos. Laurence était dans l’être, le faire et égale à elle-même, une femme souriante.


• Annie Darencourt

« C’était une femme joyeuse, souriante et gentille »

En janvier 1973, j’avais fait une demande d’emploi à la mairie du Port, car je faisais une formation de commis de mairie. La mairie m’avait répondu qu’il n’avait pas de poste pour moi, mais que Témoignages recherchait du monde. C’est ainsi que j’ai rencontré Laurence. J’ai travaillé à Témoignages jusqu’en fin 1974 puis je suis allée travailler auprès de Bruni Payet. C’est grâce à Laurence et Paul Vergès que j’ai commencé à faire mes premiers pas dans la vie professionnelle. Laurence a toujours été très simple. C’est notre Laurence, on l’aime pour elle et non parce qu’elle est la femme de Paul Vergès. Elle a su créer sa personnalité, elle avait son caractère. Dans les années 1990/91, à Paris il y avait des soirées avec Alain Lorraine, à ces occasions Laurence demandait toujours comment allait mes enfants. C’était une femme joyeuse, souriante et gentille.


• Bruni Payet

« Quand je l’ai rencontrée de nouveau avec Paul, ils étaient pour moi mes Zarboutan » Zarboutan »

J’ai des décennies de souvenirs qui partent avec elle. J’ai connu Laurence à Paris quand on travaillait à l’ancienne section coloniale du parti communiste français. J’ai depuis apprécié ses qualités de militante, j’étais alors jeune adhérent du PCF. Quand je l’ai rencontré de nouveau avec Paul, ils étaient pour moi mes Zarboutan. C’est avec une profonde tristesse que je viens ce soir pour participer à sa veillée, en son honneur. Quand j’ai eu l’occasion de la voir dimanche, je l’ai trouvé belle, rajeunie, elle avait le visage d’une jeune fille. Elle m’a rassurée, car à mon âge c’est un moment inévitable.


• Patricia Coutandy

« Vous avez accompagné le peuple réunionnais dans toutes les batailles »

Laurence, te voilà aller rejoindre les autres camarades, Isnelle, Laurent, Thérèse... dans l’au-delà, au panthéon de celles et de ceux qui ont mené la lutte. Chaque vie réunionnaise, d’aujourd’hui et de demain, sait ce qu’elle doit à votre sacrifice. Vous qui avez choisi de faire de votre foyer, le foyer et le berceau de tant de luttes pour l’émancipation de la femme et du peuple réunionnais.

Vous avez toujours fait face avec force et courage à l’oppression et à la médisance, animée de convictions toujours plus fortes que la répression coloniale. Bien sûr, les familles réunionnaises, les militantes et militants "la entouré", ont soutenu le combat dans la fraternité parce qu’ensemb’ nous té partage cet idéal de peuple libre et kapab d’entreprendre son destin. 

Alors que rien ne vous a été épargné, ainsi qu’à votre famille, jamais vous n’avez cédé au découragement. Vous avez accompagné avec dignité Paul Vergès et le peuple réunionnais dans toutes les batailles, jusqu’à mener et faire grandir le mouvement féministe ici et dans l’océan Indien. 

Il n’y avait pas de tâches militantes plus importantes qu’une autre, dans les manifestations, au stylo pour "Témoignages" ou dans l’organisation des évènements, ne cherchant pas les honneurs, vous avez été une ouvrière de tous les instants. Comment expliquer un tel don de soi, la vie militante est parfois emplie de tragédie et de mépris ?... 

Il n’y a que l’amour inconditionnel pour La Réunion et pour notre peuple pour justifier d’un tel dévouement, nous vous disons merci. Arrive cet instant où vous rendre hommage, c’est aussi faire vivre le message de toute une vie, aucun progrès n’a été un cadeau, les avancées s’acquièrent dans la mobilisation et dans la lutte, rien n’est définitivement acquis... Vous rendre hommage, c’est alors perpétuer cet esprit de résistance, cette motivation à construire une société plus juste. 

Merci pour tout, camarade Laurence.


• Michel Séraphine

Un « engagement actif au sein de l’UFR et du PCR »

Avec la disparition de Laurence Vergès, notre parti perd l’une de ses plus ferventes militantes pour la démocratie, pour la liberté, pour la justice sociale, pour la cause des femmes et des plus démunis, pour l’égalité et la fraternité entre les peuples. Ce combat qu’elle a commencé au PCF, notamment dans les forces de la résistance, elle le poursuivit ici à La Réunion à travers son engagement actif au sein de l’UFR et du PCR.

J’ai eu l’honneur de faire connaissance avec la famille Vergès vers la fin des années 60 alors que j’étais encore un tout jeune militant. Ces liens de camaraderie au départ, se sont transformés en une solide amitié au fil des luttes que nous avons partagées.

J’ai toujours eu un profond respect et une grande admiration pour Laurence dont la vie a été consacrée au service du peuple réunionnais. Son parcours est celui d’une battante, d’une femme d’honneur et de conviction, sincère et humaine, courageuse et digne devant les épreuves que la vie ne lui a pas épargnées. Seule la maladie aura eu raison de sa détermination.

Dans ces moments de grande douleur, mes pensées se tournent entièrement vers Paul, Pierre, Claude, Françoise, tous les petits-enfants et proches de la famille Vergès. Je tiens à leur transmettre l’expression de mon soutien fraternel et amical.

Laurence Vergès

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