Huguette Bello rend hommage au chantre de la négritude

19 avril 2008

Le Maire de Saint-Paul a réagi jeudi soir à la mort d’Aimé Césaire et publié cet hommage.

La mort d’Aimé Césaire me touche profondément. Poète, essayiste, réanimateur et animateur passionné de la négritude, homme politique, pamphlétaire, il fut tout cela à la fois. Cette vie multiple, pourtant, fut d’un seul tenant, comme un grand pont d’une seule portée lancé sur le drame du monde.

En Aimé Césaire, le génie poétique était déjà action. Ce qu’il nommait changeait. Lui rendre hommage, c’est poursuivre son mouvement, accompagner le geste de son esprit, s’identifier comme lui à la douleur humaine pour l’aider à se transcender. Je souhaite que des occasions soient fournies aux Réunionnais, et surtout aux jeunes, d’étudier et de méditer son message.

« Jamais l’Occident, écrivait-il dans le “Discours sur le colonialisme”, dans le temps même où il se gargarise le plus du mot, n’a été plus éloigné de pouvoir assumer les exigences d’un humanisme vrai, de pouvoir vivre l’humanisme vrai, l’humanisme à la mesure du monde. » Ces lignes ont bientôt soixante ans. Elles gardent, hélas, leur actualité. Elles nous indiquent encore le chemin.

Césaire a été le pourfendeur infatigable de l’assimilation des cultures et des peuples. Comme il le disait magnifiquement, il entendait conduire les cultures « hors des jours étrangers ». Non pas pour les isoler ni pour les enfermer en elles-mêmes. Pour leur permettre de faire entendre leur voix dans le concert universel, pour qu’elles enrichissent l’harmonie.

Au nom des Saint-Paulois et en mon nom propre, je présente à ses proches et aux Martiniquais mes condoléances attristées.

Aimé Césaire

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus