Témoignages - Journal fondé le 5 mai 1944
par le Dr Raymond Vergès

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Jean-Marcel Courteaud, militant portois

lundi 1er septembre 2008


En 1981, Jean-Marcel Courteaud fait valoir son droit au congé bonifié auprès de l’administration des PTT. Ce voyage est pour lui le retour au pays tant attendu.


A peine le pied posé sur sa terre réunionnaise, il va au Port retrouver ses camarades, et pose ses valises chez son frère Serge Courteaud, journaliste à "Témoignages".
Dans la continuité des luttes menées dans l’émigration réunionnaise en France, Jean-Marcel plonge tout de suite dans le bain politique et syndical.

Jean-Marcel Courteaud

Il participe activement à la bataille et jette toutes ses forces dans celle pour l’Egalité. Il répond toujours présent pour aider ses camarades de la CGTR Ports et Docks à rédiger un tract, à organiser une réunion. Modeste et discret, Jean-Marcel ne se met jamais en avant, mais fait partager à ses camarades ses analyses pertinentes et ne perd pas l’occasion de donner des appréciations susceptibles de faire avancer la cause.
Il profite de ces moments libres pour parcourir l’île qui lui a tant manqué. Il fait de nombreuses randonnées dans les Hauts, à la rencontre du peuple réunionnais. Il se passionne pour la faune et la flore du pays.
C’est dans cette période qu’il est embauché à "Témoignages" comme journaliste. Il a la responsabilité du secrétariat de Rédaction et assure tardivement chaque jour le montage des pages de notre journal pendant des années.

Jean-Marcel Courteaud, directeur de "Témoignages"

Quelques années plus tard, il succède à Jacky Sarpédon à la Direction de publication de "Témoignages" en 1991. Jusqu’à son décès, il a assumé cette responsabilité.
Et comme tous les autres directeurs du journal fondé le 5 mai 1944 par le Docteur Raymond Vergès, il sera la cible de la répression. Convoqué devant la justice à de multiples reprises pour répondre d’écrits publiés dans le journal, il a su toujours faire face avec détachement, convaincu que ces articles étaient des outils de la cause du développement du pays. En raison de ces poursuites, il prit la décision lui-même de réduire son salaire. Il a même endossé plusieurs années la responsabilité de la gérance de "Témoignages" avec la discrétion et le désintéressement qui le caractérisaient. Cela ne l’empêchait pas de prendre la plume lui-même. Ardent militant de la langue créole, Jean-Marcel était l’auteur quotidien du billet de Justin, et aussi de l’éditorial. Il avait également la responsabilité des pages Monde. Ceci ajouté à celle du montage explique qu’il passait le plus clair de son temps à "Témoignages". Et quand sa mission était finie, il allait encore à la rencontre des acteurs de notre culture, tout comme Laurent Vergès. Jean-Marcel sera d’ailleurs très touché par la disparition brutale de son camarade.
Cette culture, il la vivait pleinement à travers les kabars, mais aussi son goût pour la cuisine et les plantes de notre pays.
Ces deux dernières années, il était encore pleinement engagé dans une bataille politique marquée par d’importantes échéances pour le pays. Et c’est un militant actif, directeur du journal "Témoignages", qui nous a quittés avant-hier.
De sa vie, beaucoup d’enseignements sont à tirer. Mais avant tout, Jean-Marcel Courteaud est là pour nous montrer qu’en ce 21ème siècle, des Réunionnais sont capables de tout donner pour faire avancer la cause de leur pays. Au moment où La Réunion doit relever des défis considérables dans de nombreux domaines, nous aurons toujours besoin de militants tels que Jean-Marcel Courteaud. Et nous ne pouvons que souhaiter que d’autres Jean-Marcel se lèvent pour amplifier son combat : la cause de tous les Réunionnais épris de justice, de démocratie et d’amour pour leur pays, La Réunion.


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