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Sainte-Rose
24 juin 2008, par
A l’aube de sa 83ème année, Jérôme Lusinier vient de nous quitter. Retour sur la vie exemplaire d’un militant syndical et politique, toujours en avant dans les luttes malgré la violence de la répression. Dimanche à Sainte-Rose, de nombreuses personnes sont venues l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure.
Né en 1925, Jérôme Lusinier était arrière-arrière petit-fils d’esclave, fils d’engagé. Dans un ouvrage paru en 2002, Marc Kichenapanaïdou du GRAHTER rend hommage à la vie de ce militant exemplaire. Il est né dans une famille de six frères et deux sœurs qui sont mortes très jeunes. Pendant ses onze ans de scolarité, il marchait tous les jours trois kilomètres. Il obtint son Certificat d’études. A 15 ans, il commence à travailler dans l’agriculture. La culture de la canne arrive en 1946, au lendemain de la guerre qui a rimé, comme pour la plupart des Réunionnais, avec les privations et le rationnement. 1946, c’est aussi l’année où le statut colonial est aboli. Pour Jérôme Lusinier, « le fait que La Réunion devienne un département français nous a fait rêver et nous a donné beaucoup d’espoir ».
Jérôme Lusinier était connu aussi comme charpentier. Il a construit 110 maisons dans les quatre coins à Sainte-Rose, Saint-Leu, La Possession, Le Port, Saint-Denis et Sainte-Marie.
En 1960, il adhère au PCR et créé la section de Sainte-Rose.
A partir de 1963, il s’engage aussi dans la lutte syndicale. En 1965, c’est aussi l’année où il est tête de liste face au candidat de la préfecture, Dominique Sauget. Pour avoir lutté contre la fraude, il a été en prison (voir encadré).
Tout au long d’une vie militante très active, Jérôme Lusinier n’a pas ménagé ses efforts pour faire avancer le progrès de son pays. Il est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, et ses obsèques ont eu lieu dimanche. Une foule nombreuse est venue dimanche lui rendre hommage. Un témoignage à la hauteur du combat exemplaire mené par Jérôme Lusinier tout au long de sa vie. Jérôme Lusinier est un exemple pour notre jeunesse, pour tous les Réunionnais, et comme l’a rappelé Elie Hoarau, sa disparition est une grande perte pour le Parti communiste réunionnais.
M.M.
« C’est comme cela que nous avons fini par être libérés »
Dans le livre publié par le GRAHTER, Jérôme Lusinier relate la répression qu’il a subi en 1965 : trois mois de prison pour avoir dénoncé la fraude. Extrait du dialogue entre Jérôme Lusinier et Marc Kichenapanaïdou.
Jérôme Lusinier : « Un mois après les élections, nous avions décidé de réunir le syndicat pour expliquer notre défaite. Comme il y avait aussi la fraude pour la campagne sucrière, ça avait déjà commencé à bouger. Je débutais justement à Bois-Rouge et je me chargeais des cannes des gros planteurs et ils ne voulaient surtout pas que les petits planteurs fassent comme eux, car ils avaient réclamé le versement de leurs indemnités. Alors il y a eu des bagarres à la Ravine Creuse. On avait installé des camions, de façon à ce que les gens ne renversent pas les camions de cannes. Il y a eu une manifestation monstre de 1.500 personnes venues de toute l’île qui allait de Bras-Panon jusqu’à Sainte-Rose. »
Marc Kichenapanaïdou : Combien de temps êtes-vous resté en prison ?
Jérôme Lusinier : « Trois mois. Et tout le monde a été perquisitionné, les camarades Panon, Saingany, puis on a arrêté le camarade Mardin parce que lui, il était notre commissionnaire, il portait du vin quand nous avions besoin de boire... Un bon petit camarade, qu’on appelait "le serviteur". Nous sommes entrés en prison le premier jour du mois d’août 1965 et nous en sommes sortis fin octobre. C’était finalement le non-lieu. Parmi nous, Mardaye qui a eu quatre mois pour fausse déclaration. Il y avait aussi le pauvre Grondin..., les autres ils étaient 6 ou 7 jugés pour la même affaire (...) Nous ne sommes pas restés les bras croisés en prison. Pendant trois mois sous la peur et les menaces, nous ne cessions de nous révolter, de signer des pétitions, des cartes, réclamant une confrontation avec le directeur. C’est comme cela que nous avons fini par être libérés. »
Une perte immense pour le PCR
Lors de son intervention au cours des obsèques de Jérôme Lusinier, Elie Hoarau, secrétaire général du Parti communiste réunionnais, a rendu hommage au militant, au combattant et au résistant.
Toute sa vie a été exemplaire, malgré les difficultés, a dit en substance Elie Hoarau. Son engagement syndical et politique sans faille lui a valu la répression, lorsqu’il a dénoncé la fraude de Dominique Sauger en 1965, a rappelé Elie Hoarau.
Le secrétaire général du PCR a souligné que Jérôme Lusinier, descendant d’esclave, a dû supporter les brimades des gros propriétaires. Jérôme Lusinier a pris conscience de la nécessité de lutter, il s’est battu pour les autres, a déclaré avec force Elie Hoarau.
Le secrétaire général du PCR rend également hommage à Jérôme Lusinier, le charpentier, qui a construit sa maison de sa main sans l’aide de personne.
Jérôme Lusinier était apprécié de toute la population de Sainte-Rose. Si sa famille perd un père, un mari ou un parent, « le parti perd une personne de très grande valeur ».
L’hommage d’un enfant de Sainte-Rose à un autre enfant de Sainte-Rose
Au cours de son discours, Brunon Mamindy-Pajany, maire de Sainte-Rose, a placé son intervention sous le signe d’« un hommage du cœur d’un enfant de Sainte-Rose à un autre enfant de Sainte-Rose ».
Bruno Mamindy-Pajany évoque une famille unie qui a permis à Jérôme Lusinier « de réussir sa vie professionnelle et de mener une vie exceptionnelle tant au niveau politique, syndical que culturel ». Le maire a rendu hommage au fondateur de la section communiste de Sainte-Rose, et au syndicaliste conduit en prison par la répression. Aux côtés d’Ary Payet, « il participa à la grande victoire de 1983 aux municipales et deviendra adjoint au maire jusqu’en 1989 », a rappelé Bruno Mamindy-Pajany, « en 2001, il s’est engagé à mes côtés pour un changement à Sainte-Rose ».
« Camarade Jérôme était celui qui fut le premier à célébrer le 20 décembre à Sainte-Rose alors que c’était interdit », a souligné le maire de la commune, « il était à l’origine des fouilles archéologiques à Sainte-Rose ».
« Son souhait de transmettre aux générations futures un patrimoine culturel et la vraie histoire de son île est un engagement que nous prenons tous aujourd’hui », conclut Bruno Mamindy-Pajany.
Message de Paul Vergès suite à la disparition de Jérôme Lusinier
Dans un communiqué publié hier, le président de la Région rend hommage à Jérôme Lusinier.
Tous les camarades de lutte de Jérôme Lusinier et toute la population de Sainte-Rose ont appris avec tristesse sa disparition. C’est en effet un Réunionnais exemplaire qui vient de nous quitter.
Issu de conditions très modestes, il a travaillé durant une grande partie de sa vie comme charpentier et la construction de nombreuses maisons lui avait donné le renom d’un travailleur exemplaire.
Ses préoccupations sociales et politiques l’ont amené dès le début de son engagement à rallier la lutte de Raymond Vergès puis du Parti Communiste Réunionnais, et il a été l’exemple de plus de 60 ans de fidélité à son engagement. Extrêmement ouvert à tous, il a été en même temps un exemple de fermeté dans ses convictions politiques.
Malgré toutes les difficultés que l’on peut deviner, il a effectué des recherches et a abouti à retrouver ses ancêtres qui ont vécu l’esclavage. Il en retirait une légitime fierté. C’est un homme complet qui nous a quittés. Sa femme et ses enfants ne doivent pas seulement éprouver une grande tristesse mais aussi un sentiment de grande fierté d’avoir vécu avec un compatriote qui a fait honneur à La Réunion.
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