Dernier hommage hier à un militant disparu

Julien Ramin : une vie au service de son pays et de son parti

19 octobre 2018

Hier ont eu lieu les obsèques de Julien Ramin en présence notamment d’Élie Hoarau, président du PCR, de Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et de nombreuses personnes qui sont venues rendre hommage au militant disparu et soutenir la famille de Julien Ramin dans cette épreuve difficile.

Julien Ramin à la tribune du 7e Congrès du PCR en 2010.

Julien Ramin est né le 1er juillet 1932 ; il est l’aîné d’une famille de douze enfants ; il s’est construit à la force du courage et des valeurs qu’il a acquis depuis son enfance ; au moment de sa disparition, disons qu’il a eu une vie professionnelle, syndicale, cultuelle, culturelle, sportive et politique bien remplie.

Très jeune, Julien est bercé par la culture indienne dans laquelle évolue ses grands parents, tous originaires de l’Inde. C’est avec fierté qu’il parle du plus ancien temple Vishnu de La Réunion, implanté à la Saline. Toute sa vie, il a œuvré pour une pratique religieuse hindouiste bien comprise et en prise avec l’histoire réunionnaise riche de ses composantes. À travers l’association Maharashtra, il a apporté la solidarité des Réunionnais dans plusieurs projets après des catastrophes naturelles en Inde, en Chine, dans les Mascareignes ou même en France. C’était un esprit ouvert qui a su mobiliser la générosité réunionnaise en faveur des victimes du tremblement de terre dans le Gujarat musulman. Il serait fastidieux de lister ses interventions. Notons qu’il a travaillé de concert avec la Croix Rouge.

Personnalité politique

Son père a souhaité qu’il aille à l’école et se construise un avenir différent de celui de la plantation. Tous les jours, il faisait le trajet à pieds de Grand-Bois à Saint Pierre, soit 6 à 8 kilomètres. Après les cours complémentaires, faute de moyens pour aller au seul lycée situé à Saint-Denis, le parcours scolaire laissa place au service militaire qu’il effectua à Madagascar et à la vie professionnelle qui le conduisit à embrasser une carrière complète à la Poste où il termina comme agent principal d’administration.

Julien est surtout connu comme personnalité politique. Il était de tous les principaux combats du Parti Communiste Réunionnais, depuis sa création en 1959. Rares sont les camarades qui pouvaient mener la lutte sur l’ensemble de l’île et se faire élire dans de nombreux endroits.

Campagnes à Saint-Pierre et à Saint-Paul

En 1967, il est élu secrétaire de la section communiste de Saint Pierre au 2e Congrès du Parti. Il participa à la prise de la Mairie avec Élie Hoarau, et il assumera le poste de premier adjoint de 1983 à 1995. A ce titre, il anima un programme de villes jumelées avec nos voisins de la zone Océan Indien. Il sera élu Conseiller Général de Grand-Bois, Montvert et Terre Sainte en 1982, 1988 et 1994.

A la demande du parti, il va renforcer l’équipe de Paul Vergès dans la perspective municipale à Saint Paul ; il est élu Conseiller général de la Saline, en 1998. Au Département, Julien a été un élu très actif et efficace durant plusieurs mandats. Membre de la première expérience intercommunalité avec le SIVOMR, il a eu à assumer la présidence de la première expérience de société mixte de transport, la SEMITTEL, les fameux « bus fleuris » qui ont fait entrer le transport collectif dans la modernité. Ce panorama de vie locale ne serait pas complet sans mentionner la passion de Julien pour le football, en particulier à la direction de la Jeunesse Sportive Saint-Pierroise.

Acteur historique

Julien avait une grande confiance dans le PCR et il craignait pour son avenir, en particulier après la disparition de Paul Vergès à qui il vouait une grande admiration comme dirigeant. Il se rappelle en particulier de l’épisode où, en 1968, à Moscou il avait vu Paul Vergès s’opposer à l’analyse conduisant à l’invasion de Prague. Paul lui a demandé de retourner précipitamment à La Réunion, de remettre une lettre demandant la réunion du Bureau Politique et de faire adopter un communiqué condamnant le coup de force que les Soviétiques préparaient en Tchécoslovaquie. L’Histoire a donné raison au PCR. Pour l’anecdote, il a été arrêté à sa descente d’avion, puis relâché dans la nuit, sous la pression des camarades.

La maladie l’avait tenu éloigné de la vie militante active, mais il a toujours eu un regard intéressé sur la vie politique. Tous ceux et toutes celles qui l’ont connu et côtoyé dans ses derniers instants mesurent le vide qu’il laisse.


Cérémonie très émouvante
Les obsèques de Julien Ramin se sont déroulées hier après-midi au centre funéraire de Saint-Pierre à la Ligne Paradis. De nombreuses personnes étaient venues transmettre leurs condoléances à la famille du militant disparu. Au cours de la cérémonie, Élie Hoarau, président du PCR est intervenu pour rappeler toute l’implication de Julien Ramin dans les luttes pour la cause du progrès du peuple réunionnais. Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre, a également pris la parole pour rendre hommage à Julien Ramin. La famille de Julien Ramin s’est également exprimée pour saluer la mémoire de leur parent défunt.
Dans une édition prochaine, nous reviendrons sur l’intervention d’Élie Hoarau.

Message de Paul Bérenger
Dans son intervention, Élie Hoarau a souligné que Paul Bérenger, dirigeant du Mouvement militant mauricien, l’a appelé dans la matinée. Paul Bérenger a présenté à la famille ses condoléances, ainsi qu’au PCR.

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