Décès de Joseph Maurice Grondin à Sainte-Suzanne

Jusqu’au bout pour son petit train…

17 mars 2010

C’est une figure populaire de Sainte-Suzanne, un ancien travailleur du chemin de fer, une mémoire vive de l’histoire du ti train lontan qui vient de disparaître. Joseph Maurice Grondin (88 ans) est décédé dimanche des suites d’une maladie.

Travailleur infatigable, Joseph Maurice Grondin aura consacré de nombreuses années de sa vie au chemin de fer réunionnais. Il était passionné par le ti train lontan. Bernard Batou, journaliste écrivain, lui avait consacré plusieurs reportages dans le magazine municipal “Vanille” et dans ses ouvrages “Mémwar gramoun” et “Cheminots La Réunion”.

« Le chemin de fer, le ti train a marqué sa vie et il en parlait avec beaucoup de fierté mais aussi de nostalgie. Il passait des heures et des heures à raconter son travail de cheminot, des anecdotes, l’importance du ti train dans l’économie de La Réunion. Joseph Maurice Grondin représentait une véritable mémoire vivante et son rêve c’était de voir à La Réunion la création d’un Musée du Chemin de Fer »,
déclare Bernard Batou.

Dans le livre “Cheminots La Réunion”, Joseph Maurice Grondin déclarait : « Regardez les anciennes gares du chemin de fer, ce sont de beaux bâtiments de l’époque qui ont été pour la plupart restaurés de façon moderne pour souvent abriter des services municipaux. Des vestiges ont été jetés, abandonnés, c’est dommage pour La Réunion, pour notre histoire. Le chemin de fer a marqué l’histoire de La Réunion. Moi je pense qu’il faut à tout prix ouvrir un Musée du Chemin de Fer pour faire le lien entre le passé et le présent. Les jeunes aujourd’hui ne connaissent même pas l’histoire du petit train, ce n’est pas normal. Alors qu’on parle déjà du projet Tram-train… J’estime qu’on a également oublié ceux qui ont construit le C.F.R., les travailleurs, les anciens cheminots, il n’en reste plus beaucoup. Il y a quelque temps, j’ai essayé de prendre contact avec un ancien collègue du C.F.R., j’ai pu avoir son contact sur le Tévelave. Sa fille m’a répondu et m’a déclaré que son père était malade, n’avait plus de mémoire. Cela m’a fait quelque chose. J’ai bien connu également Victor Langenier, nous avons travaillé ensemble au Chemin de Fer. On s’appelait souvent, on était resté de très bons amis. C’était quelqu’un que j’appréciais beaucoup, un homme intègre, correct, je l’appelais « Totor ». Il faut faire revivre cette histoire qui appartient à nous tous, à tous les Réunionnais. Moi j’essaye souvent d’en parler à mes enfants et petits-enfants. L’école a également un grand rôle à jouer dans ce domaine. Il faut arrêter de détruire ce qui fait notre richesse, notre patrimoine historique et culturel, tout ce qui fait notre fierté. Au contraire, il faut valoriser tous nos atouts culturels et historiques. On ne peut pas oublier le ti train lontan ».

« Joseph Maurice Grondin nous laisse des témoignages d’une grande richesse et le souvenir d’un homme fier d’avoir contribué à faire vivre l’histoire du chemin de fer, l’histoire de notre île. J’adresse toutes mes condoléances à sa femme, ses enfants et toute sa famille. C’est un grand monsieur qui nous quitte »,
déclare Maurice Gironcel avec beaucoup d’émotion.

Joseph Maurice Grondin repose au cimentière de Sainte-Vivienne.

Bernard Batou


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