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Le dernier hommage par Françoise Vergès à sa mère
7 novembre 2012
Françoise Vergès a conclu les prises de parole par un message d’adieu chargé d’émotion. Les coeurs se sont serrés, lorsque Françoise a dit les derniers mots avant que Laurence ne rejoigne sa dernière demeure.
À notre très chère mère,
à notre très chère grand-mère,
à notre très chère arrière grand-mère,
Notre douleur serait bien médiocre si nous pouvions la dépeindre.
Cette douleur est immense. Elle est aussi unique à chacun de nous et nous la portons seuls, chacun d’entre nous.
Nous n’entendrons plus ta voix ni ton rire et ce sera « une douleur sur une douleur, une absence sur une absence . »
Nous n’aurons plus ton oreille bienveillante pour recueillir nos peines et se réjouir de nos joies.
Tu ne seras plus là pour calmer nos afflictions et pour sécher nos larmes.
Tu ne seras plus là pour partager nos bonheurs.
Nous devons apprendre à vivre sans toi.
Sans toi, nous ne serions pas ce que nous sommes.
Tu nous as enseigné tant de choses.
Tu as mis en nous l’amour de la littérature. Nous t’avons toujours vu un livre à la main. Tu nous a appris combien la littérature est indispensable, combien elle sait faire parler les êtres humains, fouiller leurs cœurs et leurs âmes, et évoquer des mondes. La littérature, tu nous l’a appris, aide à aller au-delà de soi, elle est un recours à la solitude et à la douleur. Elle fait rêver et espérer.
Tu as mis en nous l’amour du cinéma. Enfants, tu nous as emmenés dans les seuls ciné-clubs qui existaient alors à Saint-Denis et tu nous as fait découvrir les cinémas du monde.
Tu as mis en nous l’amour de la musique.
Tu as mis en nous l’amour de l’art, celui des peuples et celui des grands artistes.
Tu as mis en nous l’amour du beau qui est dans les objets de rien comme dans les grands monuments.
Tu nous as fait voyager, très tôt, pour nous faire comprendre qu’il y a des mondes, que partout l’incroyable capacité humaine à créer du beau est présente, mais aussi que partout les êtres humains se confrontent aux mêmes —la naissance, l’amour, l’amitié— et aux mêmes peurs —la perte, la mort, la haine—.
Tu nous as appris que partout y a des puissants et des faibles et qu’il faut être du côté des faibles, car « sans eux, la terre ne serait pas la terre » .
Tu nous as appris à être révoltés par les injustices, par l’arrogance des puissants, à refuser la lâcheté et la soumission.
Ton formidable courage, formidable car il n’avait pas besoin d’être exhibé, fut une grande leçon. Jamais tu ne courbas la tête.
Tu savais les êtres humains soumis aux mêmes passions et aux mêmes sentiments.
Tu jugeais les actes et non les personnes. Tu as connu tant de trahisons, tant de mensonges et pourtant, rien n’a entamé ta générosité. Tu as toujours voulu rappeler les gestes de solidarité. Et si tu savais les êtres humains capables du meilleur comme du pire, c’était le meilleur que tu avais choisi de reconnaître.
L’envie et la jalousie, ces sentiments qui empoisonnent les cœurs, t’étaient totalement étrangers. Tu n’étais pourtant pas sans colères. L’avidité jamais rassasiée pour les artifices du pouvoir, le désir de briller et de paraître à la fois t’étonnaient et te révoltaient.
Ta générosité, tous nos amis, tous nos amours, peuvent en témoigner. Notre maison leur était toujours ouverte. Ils ont gardé de toi l’image d’une femme vivante et riante. Désormais, ils pourront dire : « Je n’ai jamais vu une personne absente être si vive dans tous les cœurs . »
Ta curiosité toujours en éveil fut une grande leçon, et tu nous as appris à être humble devant la diversité du monde.
Grâce à toi, nous avons appris à être ouverts à tous, à écouter et à entendre, à être attentifs aux bruissements du monde, aux chuchotements des voix, à être aussi capables de rêver, de regarder les nuages, de prendre la mesure du monde.
L’élégance était ton mode d’être au monde.
Petits, vous nous avez emmenés, notre père et toi, partout dans l’île, et, grâce à vous, nous avons découvert La Réunion et son peuple.
Cette terre qui t’était étrangère, tu l’as faite tienne et c’est souvent à travers ton regard, tes paroles, tes récits, que nous avons appris à aimer son peuple, son histoire et sa culture.
Tu nous fais aimer la vie.
Tu nous as appris qu’elle était précieuse.
Ton amour si solide, si pur, nous a enveloppés de sa confiance et il nous a ancrés.
Avec notre père, vous nous avez donné tout ce à quoi des enfants, des petits enfants et des arrières petits enfants peuvent rêver : apprendre à être libres, indépendants, et droits.
Que ces vers de Baudelaire t’accompagnent dans ton dernier voyage :
« Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir ! »
Pars, Pars, très chère mère, en cette journée.
Pars, Pars en paix.
Adieu, Adieu.
Françoise Vergès
Au nom de toute la famille.
(Citations de Madame de Sévigné et d’Aimé Césaire)
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