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Contre les violences institutionnelles
2 février 2008
Nous commémorons ces jours-ci le 60ème anniversaire de l’assassinat du Mahatma Gandhi, à New-Delhi, le 30 janvier 1948, et c’est l’occasion, peut-être, d’approfondir la réflexion sur un des messages les plus importants qu’il ait légués aux générations d’humains : la désobéissance civile et le principe de non violence dans l’opposition à un monde violent.
La violence dans l’Histoire procède des institutions, dès lors que les pouvoirs ne sont pas équilibrés et les droits des citoyens pas suffisamment protégés. Affirmer cela, c’est écarter la thèse selon laquelle la violence serait “inhérente” à l’espèce humaine. D’une part, parce qu’il y a des humains qui ont apporté la preuve du contraire - Gandhi et Mandela en sont deux exemples proches parmi les plus probants ; d’autre part, parce que si c’était vrai, le fait de s’organiser en société aurait dû permettre à l’humanité d’en finir avec la violence animale. Or, il n’en est rien. Il faut donc supposer que c’est dans le fonctionnement injuste des institutions et des différents pouvoirs que réside, pour l’essentiel, la source des violences auxquelles l’immense majorité de l’humanité est encore assujettie.
Des sources de violence pérenne
Des pouvoirs violents ont jalonné l’histoire et toute la difficulté est d’opposer à cette violence institutionnelle la force de la non-violence et la possibilité d’une alternative... qui ne se transforme pas à son tour en violence dès lors que sa légitimité la ferait accéder au pouvoir.
Les exemples de violence institutionnelle sont malheureusement légions, tout au long de l’Histoire. Assimiler la critique de certains citoyens à de l’activité “anti-patriotique” et les poursuivre au nom d’une “atteinte à la sûreté de l’Etat” est une source de violence qui n’a aucune raison de s’éteindre puisqu’elle prive une société des transformations qui pourraient lui être apportées par l’exercice libre de la critique.
De très nombreux exemples sont apportés par l’Histoire des Etats-Unis, où les luttes sociales et syndicales sont réputées pour être très violentes. Cette violence n’aurait-elle pas pour cause, précisément, l’absence (au sens d’une impossibilité systémique radicale, et pas parce que personne n’y penserait) d’une véritable alternative politique ?
Il y a eu, dans l’histoire des E-U, des institutions dont le rôle était de faire la chasse à ceux qui critiquaient les travers de la société américaine, quelle que soit la source philosophique de leurs critiques, en les assimilant à des traîtres.
Rappelons que c’est aussi ce qu’a fait Michel Debré, ici même, lorsqu’il a voulu faire comparaître Paul Vergès pour “atteinte à la Sûreté de l’Etat” : il assimilait une alternative critique, qui prenait pourtant sa source à la Constitution française, à de l’activité séditieuse qualifiée d’“anti-française”. C’est une violence institutionnelle, qui a mis à mal la séparation des pouvoirs politique et judiciaire pour combattre une aspiration née dans le champ politique comme une alternative.
Le chômage - qui est d’abord une violence économique - peut devenir une source de violence sociale inextinguible si les pouvoirs politiques n’introduisent aucun contrepoids, aucune alternative, à cette violence d’origine économique, à plus forte raison s’ils la confortent.
Dictature contre participations citoyennes
Mais retournons aux Etats-Unis, dont le rôle autoproclamé de “gendarme mondial” invite à s’interroger sur la viabilité du modèle social qui a produit le “mode de vie” donné en exemple à toute la planète. Le monde présent donne le spectacle d’un vaste champ de ruines où s’exercent sans contrepoids des violences institutionnelles de toutes natures. L’OMC, à moins qu’elle se démocratise, est sur la pente de la violence institutionnelle qui consiste à imposer des règles, dictées au monde par un groupe de pays dominants, sans considération des conséquences induites. Le FMI et la Banque Mondiale ont imposé aux pays les plus pauvres des « ajustements structurels » qui ont été à l’origine de violences sociales nombreuses et durables. Que deviendra l’Europe si les lobbies qui influencent ses élites parviennent à imposer un “Traité simplifié” pourtant largement rejeté ?
Depuis la Guerre froide, c’est-à-dire au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’armée américaine est sur la plupart des conflits et, s’il lui est arrivé de prendre de bonnes roustes, elle a plus souvent réduit les pays “cibles” à un état de délabrement générateur de toutes sortes de violences.
Dans les années 60-70, les citoyens américains - hommes et femmes - qui s’opposaient à la guerre du Vietnam ont été poursuivis et incarcérés comme « ennemis de l’intérieur » au nom d’une loi de 1950, dite “Loi sur la sécurité intérieure” (Internal Security Act), connue aussi sous le nom de loi Mac Carran, dont l’article 2 autorisait le président des Etats-Unis, sans l’approbation du Congrès, à décider si un événement était ou non un acte d’insurrection et à déclarer l’état d’urgence. Il pouvait alors faire appréhender et incarcérer n’importe qui, sans avoir à apporter de preuve, sur le seul soupçon que cette personne pourrait ultérieurement commettre des actes de “sabotage”. Les personnes arrêtées dans l’application de cette loi ne pouvaient pas être mises en liberté sous caution, et étaient incarcérées sans qu’aucune preuve du moindre délit ait été apportée.
Amalgames et fomentation de la violence
La Commission de la Chambre sur les activités anti-américaines (House Committee on Un-American activities, aussi appelée HUAC) qui a sévi aux Etats-Unis entre 1938 et 1975 a pourchassé aussi bien des hauts fonctionnaires, accusés d’espionnage, comme Alger Hiss en 1948, que des artistes hollywoodiens, quelquefois accusés d’espionnage. Le climat qu’elle a fait régner a obligé Charlie Chaplin à fuir les Etats-Unis. Mais beaucoup d’autres, des jeunes contestataires notamment, sont morts ou ont payé de fortes peines de prison leurs aspirations à la justice. La HUAC a constamment assimilé les critiques des injustices sociales - les luttes des Noirs pour les droits civiques, le sort des immigrés du Sud, le refus de la guerre, etc... - à de l’anti-américanisme. Un peu comme d’autres ne supportent pas d’entendre critiquer l’Etat d’Israël sans crier à l’anti-sémitisme. Ces sortes d’amalgames nourrissent toutes les violences institutionnelles.
Cette forme de violence appelle la violence, et cela se vérifie avec la formation de tous ces groupes armés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine - mujahiddin, FARC, Talibans, groupes du Tchad, du Nord Kivu... - qui ne sont pas, pour la plupart, des “terroristes”, quoi qu’en disent les tenants de la violence institutionnelle. Mais pris dans la nasse des trafiquants d’armes de la planète, ils n’ont qu’une chance infime de pouvoir imposer une fin du conflit... par les armes. Les Zapatistes l’ont bien compris.
Cela montre qu’il devient urgent de mettre en avant des formes de luttes auxquelles, jusqu’ici, ceux et celles qui aspirent à la justice et à une transformation de leur situation guidée par cette justice, n’ont peut-être pas prêté assez attention, endormis que nous sommes tous par des formes démocratiques - formellement démocratiques -, mais vidées de sens et d’un véritable enjeu de justice.
Ce 60ème anniversaire de la mort de Gandhi est une invitation à interroger et résoudre autrement les conflits de la planète.
P. David
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