Maurice Gironcel rend hommage à Roland Robert : 

« La meilleure façon de servir son peuple était de rester fidèle au Parti Communiste Réunionnais »

30 avril 2018

Hier, à l’initiative de sa famille, un hommage a été rendu à Roland Robert à l’occasion du 4e anniversaire de la disparition du dirigeant communiste. La cérémonie avait lieu au cimetière de La Possession, devant la tombe de Roland Robert. Son fils Philippe Robert a accueilli le public présent. Parmi les personnes qui avaient répondu à l’invitation se trouvait notamment Elie Hoarau, président du PCR. Philippe Robert a ensuite invité le secrétaire général du PCR, Maurice Gironcel, a prendre la parole. Son discours est reproduit ci-après. Puis une minute de silence a précédé le dépôt de plusieurs bouquets sur la tombe de l’ancien maire de La Possession. Philippe Robert a conclu la cérémonie en rappelant l’attachement des Possessionnais à Roland Robert, ancien que la passion pour le football de l’ancien dirigeant.

Roland Robert au 7e Congrès du PCR à Saint-Louis en 2010.

« Il y a maintenant 4 ans, le 29 avril 2014, disparaissait notre camarade, regretté, Roland Robert.
Permettez-moi, tout d’abord, de saluer son épouse Mireille, ses filles Valérie et Julie, son fils Philippe et toute sa famille pour qui la disparition de Roland est une lourde perte. Encore plus quand ce mari, ce père, a eu un parcours de vie exceptionnel.
Je n’en dirai pas plus : je laisse ici Roland à sa famille, sa famille qui connaît l’affection que le Parti Communiste Réunionnais porte à Roland Robert.
Sans transition, je voudrais évoquer sa famille politique.

Engagement dès la jeunesse

Le PCR a perdu un de ses plus illustres militants et dirigeants. Engagé dès son plus jeune âge, il est un des fondateurs de l’Organisation démocratique de la jeunesse réunionnaise (ODJR).
Son action militante lui a valu de subir la répression du pouvoir. Jeune enseignant, il est une des victimes de l’Ordonnance scélérate du 15 octobre 1960, dite ordonnance Michel Debré.
Exilé en France, il continue le combat et participe à la fondation de l’Union générale des travailleurs réunionnais en France (UGTRF). Malgré une décision de tribunal en faveur de son retour, Roland Robert sera injustement maintenu en exil. Il ne reviendra à La Réunion qu’à la fin des années 1960.
Il reprend aussitôt ses activités militantes à La Réunion au sein du PCR en devenant l’un de ses responsables et en animant notamment des mouvements de jeunesse.

Intervention de Maurice Gironcel lors de la cérémonie hier au cimetière de La Possession.

Un bâtisseur

En 1971, le PCR présente sa candidature à La Possession. Comme Paul Vergès au Port, il est élu maire et permet à La Possession de participer à la grande victoire des forces démocratiques dans tout le pays.
Roland est parti brutalement et il nous a laissé un important héritage. On ne reste pas 42 ans à la direction d’une municipalité par hasard !
Roland Robert fut un bâtisseur. Il a fallu tout créer : écoles, réseau d’eau potable, réseau d’assainissement, routes, logements sociaux, nouveaux quartiers…
C’est sous son impulsion que la ville de La Possession s’est transformée et qu’elle est devenue une des plus attrayantes de l’île. C’est d’ailleurs sous son impulsion que l’opération cœur de ville actuelle a été initiée.
La Commune de la Possession portera longtemps la marque Roland Robert.

Pionnier de la coopération

Avec d’autres collègues, Roland Robert fut également un des pionniers de l’intercommunalité qui avait pris son essor avec la création du SIVOMR au début des années 1980. Il a aussi joué un rôle important dans l’ACCDOM (Association des communes et collectivités d’Outre-mer) en tant que Président durant plusieurs années.
C’est tout naturellement que plus tard Roland Robert est devenu le président de l’Association des maires de La Réunion, apprécié de tous ses collègues, au-delà des clivages politiques.
Pionniers de la coopération décentralisée, il a été également l’un des responsables imminent de l’association, « Cité Unies » au bureau des villes jumelées du Monde.
J’ai d’ailleurs le souvenir d’une photo de Roland Robert dans son bureau serrant la main d’un grand dirigeant de la cause Palestinienne, Yasser Arafat.

Renforcer l’unité du Parti

Roland Robert a donné toute sa vie pour son peuple de la Possession mais aussi de toute La Réunion.
Il a toujours considéré que la meilleure façon de servir son peuple était de rester fidèle au Parti Communiste Réunionnais. Droit dans ses idées, il a toujours refusé les arrangements derrière la cuisine et les combines dans le dos du peuple.
C’est l’exemple d’un militant et d’un responsable politique qui s’est mis au service de l’intérêt général jusqu’à son dernier souffle.
Dans son long parcours, il a connu tant la répression la plus dure, que les honneurs dus à ses responsabilités. C’est une des leçons qu’il nous laisse et qui restera dans la mémoire de nous tous.
C’est probablement pour tout cela et bien d’autres que c’était quelqu’un de très estimé de tout l’échiquier politique.
Que sa vie exemplaire nous serve de leçon, en particulier pour renforcer l’unité du Parti contre celles et ceux qui tentent d’utiliser une certaine légitimité électorale pour diviser les Réunionnais.
Voyez-vous Mesdames et Messieurs, amis et camarades, dans un message il est difficile d’en dire plus. Continuons à cultiver la mémoire de Roland ! Faisons vivre son œuvre !
Ainsi, nous resterons toujours fidèles à ces valeurs et principes. Il n’est certes plus là physiquement, mais sa ligne de conduite doit être connu et valorisée de tous.
Au nom du Parti communiste réunionnais, et en nom personnel, je vous remercie beaucoup pour votre attention. »

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