Hier au cimetière paysager du Port

Le dernier adieu à Laurence Vergès

7 novembre 2012, par Céline Tabou

Lors de la cérémonie empreinte d’émotion hier après-midi au cimetière paysager du Port, voici quelques paroles de militants ou d’amis venus accompagner Laurence Vergès jusqu’à sa dernière demeure.

 Propos recueillis par Céline Tabou 


• Virgile Rustan

« Elle ne cherchait pas à être devant les caméras, ni au-devant de la scène »

J’ai connu Laurence Vergès dans les années 1965 avec sa Volkswagen beige, quand Paul était dans la clandestinité. J’ai toujours admiré son courage pendant cette période, elle venait au siège syndical pour tenir des meetings, je l’ai côtoyé quand elle était candidate dans le canton de La Montagne, au Bas de la Rivière (Saint Denis). J’ai eu alors le privilège de faire des portes à portes et du tractage avec elle. C’était une femme de courage, vive dans la simplicité. Elle ne cherchait pas à être devant les caméras, ni au-devant de la scène. Pendant cette campagne, on a admiré son courage, sa gentillesse, sa modestie. C’était une belle campagne, elle avait mis en ballottage son opposant. Son implication à l’Union des Femmes de La Réunion était remarquable, son engagement pour faire en sorte que les femmes s’émancipent et prennent le chemin de la lutte. Avec Isnelle Amelin, Laurence a mené aux côtés des femmes, les luttes pour la sécurité sociale, la santé et l’éducation, mais aussi la résistance contre la fraude, la lutte en solidarité avec les peuples, notamment la bataille contre l’apartheid. Mon souhait est que s’élèvent d’autres Laurence Vergès.


• Clémence Moutalou

« J’ai toujours admiré son courage et sa détermination »

J’ai connu Laurence Vergès lorsque j’étais jeune, j’étais membre de l’Union des Femmes de La Réunion et j’avais côtoyé toutes ces femmes qui avaient créé cette organisation, comme Isnelle Amelin. Lors des réunions, j’étais la plus jeune, j’étais admirative et impressionnée par ces femmes qui luttaient. J’ai toujours admiré son courage et sa détermination.


• Jacqueline Guidon

« Elle était toujours à l’écoute et gentille, je ne l’oublierais jamais »

Je l’ai côtoyée pendant 23 ans, l’annonce de son décès m’a peinée. Elle a beaucoup compté pour moi, elle était toujours à l’écoute et gentille, je ne l’oublierais jamais. Je souhaite dire toutes mes condoléances à la famille.


• Roselyne Sinien

« Que paix est son âme. Car ici bas, on n’oubliera jamais ce que tu as fait »

Toutes condoléances à la famille, et à Laurence Vergès qui a tant lutté pour les femmes et au sein de l’UFR. Dans l’au-delà, il fallait une femme comme elle pour faire le même travail que ce qu’elle a fait, ici, sur cette terre. Que paix est son âme. Car ici bas, on n’oubliera jamais ce que tu as fait.


• Yvon Arlebourget

« C’était une femme simple et discrète, appréciée de tout le monde »

Toutes mes condoléances, ma sœur a milité au côté de Laurence Vergès, à l’UFR. Je me souviens d’une femme d’une très grande gentillesse, je l’ai côtoyé en réunion lorsque Pierre était petit. C’était une femme simple et discrète, appréciée de tout le monde.


• Christian Maillot

« On a perdu une grande camarade, mais la lutte continue »

Je l’ai connue quand j’étais jeune à Saint-Denis, elle tenait une librairie, rue Jules Auber à Saint-Denis. C’était mon chemin chaque jour pour aller travailler. J’observais souvent sa vitrine et cette belle femme. Je connaissais son beau-père, Raymond Vergès qui allait tous les matins travailler. Ce sont de vieux souvenirs, mais j’ai au cours de toutes ces années pu voir le combat de Paul Vergès. Le soir, où Paul Vergès a gagné les élections contre Macé, on lui avait saboté ces élections, suite à la fraude. Elle a toujours été à ses côtés. C’était une femme de courage qui a toujours fait pour le peuple réunionnais. On a perdu une grande camarade, mais la lutte continue.


• Marcel Noël

« Je félicite Laurence Vergès pour le courage qu’elle a eu pour élever ses enfants et en même temps militer »

Je félicite Laurence Vergès pour le courage qu’elle a eu pour élever ses enfants et en même temps militer pour tous les Réunionnais. Je la félicite vraiment pour ce courage avec tout mon cœur, car elle a créé pour le peuple réunionnais. Je l’ai connu dans les années 1950, après son arrivée puis avec son époux. Mon dernier souvenir est une rencontre au Bazar de Saint-Denis, je l’ai aidé à descendre l’escalier, elle m’a remercié, ce fut un moment chaleureux magnifique, surtout par son sourire.


• Martial Turpin

« Elle était effacée, pas dans le sens négatif du terme, mais efficace et très engagée »

Je l’ai vue plusieurs fois lors de réunion, je retiens une femme discrète. Elle était effacée, pas dans le sens négatif du terme, mais efficace et très engagée. Elle avait à cœur La Réunion, alors qu’elle n’était pas originaire et a défendu coûte que coûte le peuple réunionnais. Ce qui est formidable, car elle n’est pas née à La Réunion, mais s’est toujours engagée. Ce que je retiens surtout c’est une femme exemplaire et efficace dans l’ombre, sans jamais se mettre en avant. Elle a fait un travail formidable, on ne la voyait jamais en première loge, c’est ce qui était remarquable.


• Michel Lagourgue

« Elle avait une grande humanité »

J’ai connu Laurence lors de meetings, elle a toujours été présente. Elle avait une grande humanité et une ouverture envers toute personne quelque que soit les origines sociales. De plus, elle était toujours à l’écoute des autres.


• Younous Omarjee

« Elle était toujours très bienveillante, à l’écoute et sachant toujours trouver les mots »

Son départ me bouleverse parce que Laurence m’a accompagnée à chaque étape de ma vie d’adulte et politique. Elle avait beaucoup d’affection pour moi et moi pour elle. Elle était de ce point de vue très généreuse. Elle était toujours très bienveillante, à l’écoute et sachant toujours trouver les mots pour rassurer mes inquiétudes que je pouvais avoir en tant que jeune collaborateur de Paul Vergès. Laurence Vergès était toujours là quelque soit le lieu. Souvent, je me tournais vers elle pour avoir un conseil. Aussi bien de Bruxelles que de Paris, en tant qu’épouse de Paul Vergès, elle a toujours marqué pour sa gentillesse et sa grande culture. Je suis venue aujourd’hui avec de nombreux messages de soutien et de condoléances à transmettre à la famille.


• Jean-Hugues Savigny

« Sa contribution a amélioré la condition humaine »

Je suis venu apporter mon soutien à la famille et aux militants. Je suis venue saluer la mémoire de Laurence Vergès pour sa contribution à améliorer la condition humaine à La Réunion, avec toute la discrétion qui la caractérise.


• Cyril Lebon

« J’ai toujours vu une femme intelligente et épanouie »

Laurence Vergès était une grande dame, je l’ai rencontré à plusieurs reprises, j’ai toujours vu une femme intelligente et épanouie. C’est une perte pour La Réunion, pour le PCR, pour son mari et sa famille. Le PVR s’associe à la douleur de la famille.


• Gilbert Ramin

« Je retiens de Laurence qu’elle ne se mettait jamais en colère »



J’ai rencontré Laurence en 1966 à la Fête de l’Humanité, nous tenions un stand "Témoignages". J’étais à l’époque à l’UGTRF (Union générale des Travailleurs Réunionnais en France), créé par Roland Robert, Gervais Barré, et d’autres camarades. On avait créé en parallèle le Cercle d’Étude Marxiste Anticolonial de La Réunion. On a reçu Paul lors qu’il est sorti de prison, on l’a accueilli. Ce que je retiens de Laurence est qu’elle ne se mettait jamais en colère. Si on faisait des erreurs ou disaient des choses qui ne lui plaisaient pas, elle ne te reprenait pas publiquement, mais discutait avec toi pour te faire part de son désaccord. Elle expliquait toujours, c’était sa manière, elle ne criait pas. Jamais de colère.


• Georges Gauvin

Laurence, fam kouraj, san forsé, natirèlman

Na dmoun, kisoi an nésan, kisoi par zot lédikasyon, kisoi par manyèr zot la travèrs bann difikilté la vi, i gingn konm in don. Laurence lété konmsa : èl l’avé in don. In don pou rès sinp épi modèst, angajé dan la lite... L’èr in pé partou nana bonpé domoun shoviy gonflé, l’èr na dmoun na l’orgèy i vo pa la pène, lé bon ni rapèl souvnir Laurence Vergès, in moun sinp, in moun modèst, in militan dévoué pou la koz nout pèp rényoné.

El la frékante demoun inportan : demoun la fé listoir dan zot péi. El la konète bann gran révolisyonèr. El la fé vnir La Rényon bann zèkrivin, bann filozof, bann savan... El la viv dan lantouraz la lite, épi dann la lite, pars demoun sa famiy té angajé dann konba. El la zoué so rol-la, in rol inportan, konmsi pou èl sa lété in kékshoz natirèl... Laurence, pou moin, lété konmsa. In fam kouraj konm lo poèt Alain Lorraine noré di, in fam kouraj san forsé, natirèlman.


• Ivan Hoarau

« Laurence Vergès était une femme militante »

Je suis présent aujourd’hui pour apporter mon soutien à la famille, mais aussi exprimer les condoléances de la CGTR envers la famille, car Laurence Vergès était une femme militante. En tant que militante, la CGTR a été interpellée par les luttes qu’elle a menées au sein du PCR et de l’UFR. Une grande dame, militante, qui était discrète et qui savait où aller. Personnellement, je l’ai un peu connue, j’ai grandi, si l’on peut dire, avec Françoise et Pierre. Je les connais. Je me rappelle de sa Volkswagen beige, Laurence était une femme calme, agréable, qui ne se mettait jamais en colère. Une femme posée, une militante.

Propos recueillis par Céline Tabou

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