Le grand poète palestinien Mahmoud Darwich est mort

11 août 2008

Considéré comme l’un des plus grands poètes arabes, il s’est éteint à 67 ans dans un hôpital aux Etats-Unis à la suite d’une intervention chirurgicale à coeur ouvert. Trois jours de deuil national ont été décrétés pour lui rendre hommage. Il a témoigné de l’expérience palestinienne de l’exil, de l’occupation et de la lutte des Palestiniens pour l’indépendance.

« Le miroir de la société palestinienne »

« Il sentait le pouls des Palestiniens et le traduisait en belle poésie. Il était le miroir de la société palestinienne », a commenté Ali Qleibo, conférencier à l’Université Al Qods de Jérusalem. Sa poésie sentait « l’impossible facile », la capacité à traduire le récit des Palestiniens en un langage simple et évocateur, à rompre avec une tradition lourde d’émotions et de rythmiques, en vogue chez les autres poètes arabes.

Mahmoud Darwich dénonçait l’occupation israélienne des territoires palestiniens mais aussi les combats entre Hamas et Fatah, une « tentative publique de suicide ». Il a nourri le rêve d’un Etat palestinien, contribué à forger une identité nationale palestinienne et élaboré la déclaration d’indépendance, lue symboliquement par Yasser Arafat en 1988, alors président de l’Organisation de Libération de la Palestine, lors de la proclamation depuis Alger d’un Etat palestinien.
Pour la députée palestinienne Hanane Achraoui, « il a débuté comme un poète de la résistance puis est devenu un poète de la conscience. Il incarnait le meilleur des Palestiniens. Même lorsqu’il est devenu une icône, il n’a jamais perdu son sens de l’humanité. Nous avons perdu une partie de notre être ».

En 2000, le ministre israélien de l’Education, Yossi Sarid, a suggéré d’intégrer certains des poèmes de Darwich dans le programme du secondaire, à propos du conflit israélo-palestinien. Mais le Premier ministre Ehud Barak s’y est opposé, arguant du fait qu’Israël n’était pas encore prêt à intégrer ses idées dans le système scolaire.

Une vie une oeuvre

Mahmoud Darwich, né le 13 mars 1941 à Al-Birwah, en Galilée, en Palestine sous mandat britannique), est une des figures de proue de la poésie palestinienne. Il est décédé le 9 août 2008 dans un hôpital du Texas (États-Unis).
Profondément engagé dans la lutte de son peuple, il n’a pour autant jamais cessé d’espérer la paix et sa renommée dépasse largement les frontières de son pays. Il est le président de l’Union des écrivains palestiniens. Il a publié plus de vingt volumes de poésie, sept livres en prose et a été rédacteur de plusieurs publications, comme "Al-jadid" (Le nouveau), "Al-fajr" (L’aube), "Shu’un filistiniyya" (Affaires palestiniennes) et "Al-Karmel" . Il est reconnu internationalement pour sa poésie qui se concentre sur sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu de multiples récompenses et il a été publié dans au moins vingt-deux langues.
Dans les années 1960, Darwish a rejoint le Parti Communiste d’Israël, la Rakah, mais il est plus connu pour son engagement au sein de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP). Élu membre du comité exécutif de l’OLP en 1987, il quitte l’organisation en 1993 pour protester contre les accords d’Oslo. Après plus de 30 ans de vie en exil, il peut rentrer sous conditions en Palestine, où il s’installe à Ramallah.


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