Ancien président de l’AKFM et frère de lutte des progressistes réunionnais

Le Pasteur Richard Andriamanjato nous a quittés

24 mai 2013, par Manuel Marchal

Le 15 mai dernier à Paris, le Pasteur Andriamanjato est décédé soudainement à la représentation de Madagascar à l’UNESCO. Ancien président de l’AKFM, Richard Andriamanjato a œuvré pour son pays. Sa dépouille est arrivée hier à Antananarivo. Son inhumation est prévue dimanche.

Paul Vergès et le Pasteur Richard Andriamanjato, lors du 4e Congrès de l’AKFM en 1967. Une illustration des luttes solidaires de nos deux peuples.

Après Gisèle Rabesahala, ancienne secrétaire générale de l’AKFM, c’est un autre monument de l’histoire politique de Madagascar qui s’en est allé : le Pasteur Richard Andriamanjato s’est éteint le 15 mai dernier à Paris à l’âge de 83 ans. Son corps a été rapatrié hier à Antananarivo. La veillée a lieu à l’église FJKM d’Ambohitantely et l’inhumation dans le caveau familial se déroulera dimanche.

Tout au long de sa vie, le Pasteur Andriamanjato avait concilié son ministère religieux et l’engagement politique. Car s’il fut président du Conseil des églises d’Afrique, le Pasteur était en même temps un progressiste convaincu, dirigeant d’un parti politique cible de la répression. Il a participé à la conférence de Bandung en 1955, acte de naissance du Tiers-Monde, aux côtés de l’Indien Nehru, de l’Égyptien Nasser, et du Chinois Zhou Enlaï.

Trois ans plus tard, en 1958, il est, avec Gisèle Rabesahala, un des fondateurs du Parti du congrès de l’indépendance de Madagascar. L’année suivante, il devient maire de la capitale Antananarivo. Avec le syndicaliste réunionnais Francis Sautron, maire de Diego Suarez, il était un des élus de l’opposition les plus connus.

Durant son parcours politique, il devint président de l’Assemblée nationale de 1993 à 1998. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1996 sous l’étiquette de l’AKFM-Renouveau, il fut ensuite battu aux législatives de 1998 à Antananarivo. Il cessa alors d’exercer des responsabilités d’élu.

Malgré tout, il est resté engagé dans la lutte.

Ses combats politiques des années 60 l’ont rendu célèbre. Il était en effet le dirigeant de l’AKFM, le principal parti d’opposition au président Tsiranana. Comme le PCR à La Réunion, l’AKFM était combattu par la fraude électorale et la répression. Mais cela n’empêchait pas l’AKFM de se renforcer et d’être reconnue par le pouvoir comme une force politique. C’est ainsi que lors du 4e congrès de l’AKFM, et cela malgré les divergences, le président Tsiranana avait invité les dirigeants de l’AKFM et les représentants de délégations étrangères à participer à ses côtés à la célébration du 1er mai 1967.

Manuel Marchal

« Laisser le peuple malgache choisir librement son Président »

Une manifestation a été organisée hier à Tsaramasay. Elle s’oppose à la pression de la communauté internationale pour le retrait de trois candidats à la présidentielle : Andry Rajoelina, Lalao Ravalomamana et Didier Ratsiraka.

« Nous n’acceptons pas que les “vazaha” [étrangers] désignent notre Président. Nous luttons pour notre souveraineté », a scandé Morel, un des orateurs durant le rassemblement. « Nous exigeons la non-ingérence internationale », a-t-il ajouté. 
La déclaration de Morel reflète le discours tenu lors du meeting. Des banderoles critiquant la communauté internationale, en particulier l’Union européenne et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont été déployées sur les lieux. Il en est de même de la réclamation d’un droit de vote des électeurs « pour élire notre président ». 

Le communiqué du Pro­gramme des Nations unies pour le développement (PNUD) fait part que des manifestants sont « issus de diverses associations de la société civile travaillant au niveau de base dont notamment de l’Association Fafisoa, l’Association Avotra, l’Association Miray Aina et l’Association Gasy Tanora Mira », selon les dires de ces derniers. 
Toujours selon le communiqué du PNUD, les manifestants réclament, entre autres, dans leur lettre, « à la communauté internationale de ne pas suspendre le financement des élections afin de pouvoir respecter le calendrier électoral établi ». Celui-ci rapporte la demande lancée à la communauté internationale pour que cette dernière arrête de faire pression et « laisser le peuple malgache choisir librement son Président ». 

(Source "l’Express")
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