Le poète est mort, vive le poète !

23 avril 2008

Aimé Césaire est mort après une longue agonie. Il a bercé, il a révolutionné tant de consciences des générations 60. Poète mondialement célèbre, il joua un rôle considérable dans la prise de conscience des intellectuels d’Afrique, des Caraïbes et dans le monde. Elu pendant près de 50 ans comme maire et député, il occupa une place de premier plan dans le débat politique aussi bien aux Caraïbes qu’en France métropolitaine.

Homme de théâtre, j’ai apprécié “Tempête” de Shakespeare adapté pour un théâtre noir par Aimé Césaire ; puis, “Une saison au Congo”, pièce de théâtre en trois actes sur le Congo de Patrice Lumumba, homme politique assassiné.

C’est, avec son ami Sédar Senghor, qu’il donna une force à la notion de négritude. Il a fait avancer la cause des noirs. Il n’y a pas un responsable politique français qui passait par la Martinique qui ne souhaitait pas le rencontrer. Il avait toujours un accueil chaleureux, même s’il ne partageait pas leur opinion politique.

Qui n’a pas lu “Cahier d’un retour au pays natal” qui fut refusé par un éditeur de l’époque ? Seuls quelques fragments parurent dans la revue “Volonté”. Et pourtant c’est là qu’il exprime toute sa foi dans la lutte contre l’esclavage persistante sur les noirs d’Amérique et du monde entier. Il a fallu attendre 1945 pour que “Cahier d’un retour au pays natal” soit publié avec la préface d’André Breton.

Il publia plus d’une vingtaine d’œuvres. Certaines de ces œuvres ont été traduites en anglais, en allemand, en italien, en polonais, en arabe, en suédois et en japonais.

Son enveloppe humaine sera enterrée d’ici quelques jours... mais son esprit, ses écrits seront éternellement présents.
Le poète est mort, vive le poète !

Marc Kichenapanaïdou

Aimé Césaire

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