Le programme politique de la réconciliation

7 décembre 2013

Dans son discours du 13 février 1990, deux jours après sa libération, Nelson Mandela expose son programme politique : la lutte armée sans concession tant que l’apartheid est toujours en place, et déjà l’appel à la réconciliation pour que tous les Sud-Africains construisent ensemble le même pays : « j’appelle tous ceux qui ont collaboré avec le système d’apartheid à rejoindre nos rangs ».

13 février 1990, deux jours après sa libération, Nelson Mandela annonce son programme à plus de 100.000 personnes rassemblées au stade Soccer-city de Soweto : la réconciliation.

« La discipline et la loyauté sont les forces capables de nous libérer et je n’ai pas le moindre doute que vous êtes capables de vous comporter comme des gens disposés à apporter leur contribution à la solution des problèmes auxquels nous avons à faire face ».

« Je vous salue, mes frères, mes sœurs et mes enfants, au nom de la lutte héroïque de notre peuple qui aboutira à l’établissement d’une société libre, et j’appuie la revendication qui vise à faire (de Soweto et de Johannesburg) une ville ouverte. Cet objectif doit faire partie de notre lutte ».

« La lutte armée doit se poursuivre aussi longtemps que le système d’apartheid reste en place et notre combat doit être intensifié sur tous les fronts. Mais l’intolérable violence au sein de la communauté noire elle-même doit cesser. J’appelle tous les habitants de la province du Natal, de quelque bord qu’ils soient, à s’unir ».

« J’ai été choqué par les statistiques de la criminalité. Je dois insister sur la nécessité d’éliminer le niveau actuel de cette criminalité ».

« J’en appelle à tous pour qu’il soit mis fin à la violence absurde et je condamne aussi les actes de violence commis par certains secteurs des forces de l’ordre contre des manifestants pacifiques. J’invite la police à renoncer à l’apartheid et à se joindre à notre marche vers une Afrique du Sud nouvelle où vous pourrez servir le peuple ».

« La crise de l’enseignement dans les écoles noires est une crise politique découlant du fait que nous n’avons pas le droit de vote. Le champ de l’enseignement tout entier entre dans le cadre de notre combat. Mais les étudiants doivent retourner à l’école et s’atteler au travail ».

« La politique des nationalisations et de la redistribution des richesses vise à faire participer les travailleurs noirs à cette richesse dont ils ont été exclus. Notre peuple a besoin de vrais logements et non pas de ghettos tels que Soweto » (ovation).

« L’apartheid a freiné la croissance économique et conduit à une inflation qui mine le pouvoir financier des Noirs comme des Blancs. Seule une démocratie de participation peut y mettre fin. J’appelle tous les travailleurs, noirs et blancs, à rejoindre les rangs du COSATU (Congrès des syndicats d’Afrique du Sud, majoritairement noir) ».

« J’appelle tous ceux qui ont collaboré avec le système d’apartheid à rejoindre nos rangs. Personne ne sera exclu de notre mouvement à condition qu’il renonce à l’apartheid et qu’il accepte d’œuvrer avec nous en faveur d’une Afrique du Sud démocratique fondée sur le principe d’une personne, une voix dans un système unifié de suffrage universel ».

« L’ANC et moi-même sommes opposés à toute domination noire, de même que nous avons toujours été opposés à la domination blanche. Mais nous devons clairement faire preuve, vis-à-vis de cette communauté blanche, de notre bonne foi ».

Nelson Mandela

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