
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Hommage
23 janvier 2006
o Jean-Yves Langenier
"Claude, un communiste passionnément réunionnais"
Voici le texte intégral du discours prononcé samedi après-midi par Jean-Yves Langenier au nom du Comité central du Parti communiste réunionnais en hommage à Claude Le Toullec. Dans cette allocution comme dans celles de Guy Éthève et de Pierre Vergès, les intertitres sont de “Témoignages”.
Parents, amis, camarades, nous sommes réunis aujourd’hui pour rendre hommage à Claude Le Toullec.
Nous nous retrouvons dans ce lieu, la Halle des manifestations, où il est si souvent venu en compagnie de ses camarades pour témoigner de sa foi en un monde plus juste et plus libre.
Nous nous retrouvons dans cette ville du Port où il est né, où il a grandi ; dans cette ville qu’il aimait et qui est sienne.
C’est donc un Portois qui a fait honneur à sa ville et, au-delà, un Réunionnais fidèle à ses convictions et à ses engagements que je voudrais évoquer.
Les Le Toullec et le 19 mars 46
Parler de Claude, c’est tout à la fois parler d’une lignée de Réunionnais, de Portois dont la vie et les engagements sont étroitement mêlés aux luttes syndicales et politiques qui ont façonné La Réunion d’aujourd’hui.
Parler de Claude, c’est remonter loin dans la vie de notre cité. C’est parler de ces batailles dont nous nous apprêtons à commémorer l’un des aboutissements d’importance : la loi du 19 mars 1946, date à laquelle fut aboli le statut colonial.
À ces luttes, ayant débouché sur cette étape décisive pour La Réunion, le nom des Le Toullec est également rattaché.
Un nom porté avec honneur
En ce qui me concerne, parler de Claude Le Toullec m’amène à remonter loin dans ma propre vie, car, avant d’être camarade de parti, Claude fut un camarade lékol.
Nos deux familles étaient domiciliées dans le même quartier du centre de la ville du Port. C’est pourquoi, de l’école primaire jusqu’au collège, nous avons fréquenté le même établissement.
Claude était entouré de nombreux frères et sœurs. Le couple Marthe et André Le Toullec a eu onze enfants : Maryvonne, Claude, Paule, Daniel, Jo, Maryse, Serge, Annick, Micheline et les dernières, des jumelles, Marthe et Martine. Ces multiples branches n’ont pas omis de bourgeonner à leur tour et nous voici aujourd’hui réunis avec nombre de ces descendants afin de rendre hommage à l’un d’entre eux, Claude, qui, sa vie durant, a porté avec honneur ce nom de Le Toullec.
Toujours calme
À l’issue du secondaire, au gré de nos études respectives et de nos séjours en France chacun a suivi sa voie sans pour autant se perdre de vue.
Et puis, parce que nous partagions les mêmes convictions, nos chemins de luttes et de fraternité se sont à nouveau croisés au sein de notre parti et des institutions dont la gestion nous a été confiée.
Dans ces luttes militantes pour bâtir l’avenir de La Réunion, dans ces activités de gestion, celles et ceux ayant milité, travaillé avec notre ami sont unanimes à dire que Claude était un communiste passionnément réunionnais.
Sourire aux lèvres, ne se défaisant jamais d’un humour qui lui permettait de dédramatiser bien des situations, toujours calme du fait de convictions fermement établies, profondément ancrées dans tout son être.
Un héritage
C’était un Réunionnais communiste attentif aux combats menés dans le monde pour le même idéal. Le commandante Che Guevara étant son héros, Claude portait avec une sereine fierté ce tee-shirt rouge marqué du visage du Che et qui l’a accompagné jusqu’à son départ. Il avait été profondément heureux de réaliser l’un de ses rêves : aller à Cuba à la rencontre du peuple cubain.
Inutile donc de se poser la question, sa couleur préférée était le rouge.
Ses convictions communistes relevaient de son choix personnel, certes, mais ainsi que nous l’avons déjà évoqué, pour lui comme pour nombre d’entre nous rassemblés aujourd’hui, on pourrait presque parler d’hérédité ou d’héritage, tant nous avons conscience, lui comme nous tous, d’avoir la charge de faire fructifier un prestigieux patrimoine de luttes constitué pierre à pierre par nos parents.
La tradition se poursuit
La famille Le Toullec est représentative de ces familles, portoises en l’occurrence, qu’on peut dire grandes, non seulement par le nombre, mais par la qualité de leur participation au destin collectif de La Réunion.
Et la tradition se poursuit puisque son frère Serge fut conseiller municipal au Port, sa sœur Paule, est actuellement conseillère municipale et particulièrement active dans l’action sociale et associative, sans parler des autres membres de cette famille que chacune des batailles électorales voit engagés sur les listes progressistes.
Le courage d’Anick
Comment dans ces conditions, la famille qu’il a construite avec Anick, aurait-elle pu ne pas exprimer les mêmes valeurs d’engagement pour l’intérêt général ?
Et c’est donc tout naturellement, pourrait-on dire, que Claude et Anick, du statut d’amis d’enfance, sont passés à celui de couple de militants partageant les mêmes espoirs de développement pour leur pays.
En notre nom à tous et à toutes, je veux particulièrement témoigner à Anick notre admiration pour son grand courage. Je crois que sa force, elle la tient d’elle-même mais aussi de convictions qui ont tressé le lien indestructible l’unissant à Claude depuis une enfance jalonnée de luttes.
Li lé touzour èk nou
Bien que brossé à grands traits, ce témoignage et ceux qui l’ont précédé nous font mieux mesurer la perte que représente la disparition de Claude pour les uns et les autres.
Nous savons qu’il a vécu des semaines de grand bonheur en partant avec Anick retrouver ses enfants et petit-enfant.
Il est parti, dans les bras d’Anick, bercé de ces dernières journées imprégnées de ce grand bonheur.
Et nous, ici, privés de son sourire, de son humour, de sa gentillesse, de sa serviabilité, de son énergie tranquille et efficace, c’est à nous qu’il revient de le faire vivre dans nos luttes en étant fidèles à son combat pour que ses rêves - nos rêves - d’égalité et de justice puissent se réaliser. Et nous pensons également avec émotion à tous les camarades disparus dont nous devons continuer le combat.
Li la désot la mèr, épi la désot la vi, mé li lé touzour èk nou, sanm nou dan la lit.
(lire les autres interventions en page 6)
HOMMAGE
Les allocutions lors de l’hommage à Claude Le Toullec
o Guy Éthève
"C’était un homme d’exception"
Voici de larges extraits de l’allocution prononcée samedi par Guy Éthève en hommage à Claude Le Toullec. Celui-ci a travaillé à ses côtés en tant que directeur de cabinet lorsqu’il était maire de Saint-Louis de 1995 à 2001.
Mes premiers mots, je voudrais les consacrer à l’épouse de Claude, Anick, et à leurs enfants : Laurent, Fabien, Bruno, à sa petite fille Lucile, à Marthe, sa maman, à ses sœurs, à ses frères, à tous les membres de sa famille.
Je voudrais leur dire que le linceul qui a si brutalement et si froidement enveloppé le corps de Claude pour l’arracher à la vie et le soustraire à l’affection des siens - parents, amis, camarades et connaissances - nous conduit à nous recueillir et à nous incliner devant la douleurs de sa famille et l’affliction des dirigeants de son parti.
Au nom de tous ceux qui, à l’annonce du brutal décès de Claude n’ont pas cru à l’incroyable nouvelle, tant ils ont été bouleversés, frappés de stupeur, suivie d’un profond sentiment de tristesse et d’injustice, je voudrais leur exprimer notre soutien, notre réconfort, en renouvelant nos condoléances sincères attristées et émues. (...)
Un grand vide
Claude nourrissait de nombreux projets inachevés pour sa famille, pour son journal “Témoignages”, pour la ville qui l’avait vu naître et grandir, pour son parti. (...)
Il respirait la joie de vivre, d’aimer, de servir et de construire. (...)
La brutale disparition de notre compagnon de route laisse un grand vide dans son entourage et en particulier à Saint-Louis, où son extraordinaire dévouement et son caractère avenant était apprécié de tous ceux qui avaient l’occasion de travailler en sa compagnie.
Quand je suis arrivé aux responsabilités de maire de Saint-Louis en 1995, j’étais littéralement perdu dans le labyrinthe des nouveaux textes. Heureusement, Claude, que tu étais là ! Dans tes fonctions de chef de cabinet, tu m’as conseillé, guidé avec simplicité, dignité et abnégation. Tu m’as épargné à cette fonction bien des hésitations et des faux-pas. Tu étais, à cette fonction, un puits d’expériences et de connaissances des textes, des affaires, des lieux et des personnes. (...)
Une intégrité morale à toute épreuve
En mon nom et en celui de notre équipe au conseil municipal de Saint-Louis, je te suis profondément reconnaissant pour tout ce que tu as fait. Tu as été pour moi et pour mes colistiers, le conseil éclairé, l’ami toujours présent quand on a besoin de lui, le confident, l’homme de confiance dans toute la force du terme.
Tu as été celui qui, en silence et avec une disponibilité remarquable, a partagé les soucis et les espérances de ceux qui, au devant de la scène, assumaient la charge.
Claude Le Toullec, méritait grandement la confiance que lui témoignaient les élus, les chefs de service, le personnel dans son ensemble et une grande partie de la population.
En toutes circonstances, il savait garder son calme. Il maîtrisait parfaitement ses émotions. Présent dans l’action de tous les jours, témoin en première ligne de tous les événements, jamais il ne commit la moindre imprudence. Il était d’une discrétion parfaite, il avait le sens de l’organisation. Il était d’une intégrité morale à toute épreuve. Il était sérieux !
Le souci du service public
Avec l’humour qui le caractérisait, il savait, parfois dans des circonstances difficiles, faire preuve d’un solide bon sens. Homme de raison et de cœur, sans faiblesse mais sans dureté, il dégageait souvent une solution mesurée, empreinte de solidarité et de générosité, pour venir en aide à ceux qui étaient dans le besoin.
Son souci du service public au sein de notre équipe faisait de lui l’observateur impartial et le garant de l’intérêt général dans la décision.
Son sens de la justice et du respect de l’autre forçait l’estime et la considération de tous ceux qui le sollicitaient dans l’exercice des délicates fonctions qui étaient les siennes à la direction du cabinet du maire. (...)
Avec émotion, je dis à la grande famille Le Toullec et plus spécialement à Anick et à Marthe, épouse et mère si durement éprouvées par ce deuil cruel, vous pouvez être fiers de Claude, c’était un homme d’exception.
o Pierre Vergès
"Hasta la victoria siempre !"
Pierre Vergès, vice-président du Conseil régional, a rendu hommage à Claude Le Toullec au nom des élus de l’Alliance. On sait que Claude avait, à la demande de Paul Vergès, intégré en 2004 les services de la Région, où il avait apporté sa compétence et son dévouement.
Claude, c’est à moi qu’il revient de te rendre un hommage mérité, au nom du groupe de l’Alliance au Conseil régional.
Un hommage, pas à un employé de la Région seulement.
Pas à l’époux de notre collègue et amie Anick seulement.
Mais à toi Claude tout simplement. En quelques minutes, en quelques mots simples, à la mesure de la simplicité qui te caractérisait.
Pour une parole réunionnaise au monde
“C” comme Claude, comme Communiste, comme Camarade, fidèle à tes convictions mais à l’écoute de tous.
“L” comme Claude Libre, ce qui te permettait de t’adapter aux situations les plus difficiles avec le recul nécessaire.
“A” comme Claude Alliance, pour laquelle tu t’es engagé afin de faire gagner La Réunion.
“U” comme Claude Unité, parce que c’est ensemble que nous gagnerons.
“D” comme Claude Diversité, parce que l’unité ne signifie pas uniformité et que l’acceptation de la diversité ne signifie pas renoncement à ses convictions.
“E” comme Claude Épanoui parce que, même si j’ai tenu à ne pas parler de choses personnelles, je garde le souvenir partagé avec Anick d’un Réunionnais qui a vécu pleinement.
La lutte continue. Hasta la victoria siempre, commandante Che ! (“Jusqu’à la victoire toujours, commandant Che !” - NDLR)
La preuve : nous voilà rassemblés pour une dernière réunion dans une cellule nouvelle avant que tu te disperses pour partir un peu du port maritime et rester beaucoup pour notre Réunion, pour une parole réunionnaise au monde.
À bientôt camarade.
Merci de ta chère présence.
Remerciements
Mme Anick Le Toullec née Tsiliana et ses enfants, Laurent, Fabien, Bruno, Cécile et Lucile,
Mme Marthe Le Toullec et ses enfants,
Remercient très sincèrement la famille, les amis, collègues, voisins et connaissances pour toute la sympathie et soutien qu’ils ont manifestés lors de la brutale disparition de Claude.
Votre présence, votre courrier, vos marques d’affection nous ont été d’un très grand réconfort dans notre douleur et nous ont permis d’atténuer un peu notre peine.
Claude, là où il est, a autant que nous aimé votre amicale assistance et votre précieux soutien.
Son souvenir restera en nous.
Comme l’a écrit le poète Charles Peguy :
"La mort n’est rien
Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi.
Vous êtes vous.
Ce que j’étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez moi le nom que vous m’avez toujours donné.
Parlez moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent.
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez.
Souriez.
Pensez à moi.
Priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l’a toujours été,
Sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin ".
Merci
Au revoir notre CHE...
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