Il y avait beaucoup de monde mardi après-midi dans l’église Sainte Jeanne d’Arc du Port pour participer aux obsèques de Jean-Marc Sacanaby, décédé dimanche dernier à l’âge de 62 ans. De nombreux Portois ont ainsi voulu rendre hommage à un ouvrier, syndicaliste CGTR, conseiller municipal, militant communiste, humanitaire et sportif, qui a eu une vie exemplaire au service de son pays.
Le prêtre qui a présidé la cérémonie religieuse a souligné les nombreuses qualités humaines de Jean-Marc, rendant hommage à cet homme qui était à la fois un fidèle de la paroisse et un militant fervent.
Ensuite, la foule s’est rendue au cimetière paysager. En tête du cortège, se trouvaient les membres et les responsables du Football club municipal du Port, dont Jean-Marc Sacanaby était le président d’honneur depuis une dizaine d’années. Avant l’inhumation, plusieurs personnalités ont prononcé des allocutions d’adieu et de reconnaissance à Jean-Marc.

La passion du foot

En premier, Sergio Érapa, ancien président du Football club municipal du Port, a rendu hommage à Jean-Marc Sacanaby. Au nom de Willy Séraphine, le président actuel, et de tout le club, il a déclaré : « Aujourd’hui nous sommes bien tristes car c’est un grand ami qui s’en va. Nous avons tous eu l’occasion de bien le connaître à travers une passion commune : le football. Son engagement et son dévouement autour de notre club étaient sans faille. Président d’honneur, il a su instaurer par sa sagesse la solidarité au sein du groupe. Il était toujours à l’écoute et au service des autres. Jean-Marc, ta présence nous manquera et on ne t’oubliera jamais. Tu nous as marqué par tes paroles et tes conseils. Tu étais toujours là dans les bons et les mauvais moments. Tu nous as laissé de bons souvenirs. Camarade, on t’aime et, au nom de tous, nous te disons merci ».

« La tête relevée »

Ensuite, Marie-France Dégoutho, animatrice en informatique au Comité des chômeurs et des mal logés du Port, a prononcé une allocution au nom de la présidente Maryse Dache. Celle-ci était trop émue pour prendre la parole et pour parler de cet homme qui venait tous les jours bénévolement distribuer la nourriture aux personnes sans domicile fixe et qui était conduit à sa dernière demeure au cours de la Journée mondiale de lutte contre la misère.
« Jean-Marc, a-t-elle déclaré, nous laisse le souvenir d’un homme engagé pour ses idées. Il fait partie de ces citoyens exceptionnels qui refusent la fatalité d’un ordre social où les plus fragiles devraient se contenter de leur malheureux sort. Pilier du Comité des chômeurs et des mal logés du Port, Jean-Marc n’a jamais cessé de combattre pour le respect de la dignité des Réunionnais.
Ce combat ne se résume pas uniquement à ses fonctions de conseiller municipal, de militant politique et syndical ; sa lutte était quotidienne dans les rues de son quartier, au plus près des Portois.
Jean-Marc n’acceptait pas toutefois qu’on se contente de la facilité. Ce qui lui conférait un caractère rigoureux que certains auraient pu juger sévère. Mais cette exigence, il l’appliquait à sa propre vie, car même fatigué par la maladie, il a voulu aller jusqu’au bout de ses actes. Non pas par égoïsme ou vanité, mais pour le respect de l’amour de l’autre.
Nous ne pourrons plus entendre ses fous rires ni admirer l’élégance de ses lettres sur le tableau noir de l’association. Jean-Marc laisse à notre disposition, acteurs de la vie portoise, le modèle de son existence pour continuer humblement la longue marche de l’humanité vers la liberté. Nout kamarad, nout frèr lé parti péi la mor ! Nout tout nou va alé péi la, to ou tar. Mé na ptèt in manyèr i alé : la tête relevée é le pa assuré ».

Homme de terrain

Enfin, le Maire du Port a mis l’accent sur la perte que représente la disparition de ce membre dévoué et toujours disponible de l’équipe municipale. Jean-Yves Langenier a rappelé à quel point cet élu et ce militant était au service des autres, au point qu’il fut victime de la répression patronale en tant que syndicaliste. Homme de terrain, Jean-Marc était présent dans toutes les luttes pour le progrès et la liberté, au Port bien sûr, mais aussi à Saint-Paul, lorsqu’il y avait des rendez-vous électoraux.
Le maire a présenté comme les autres personnes présentes ses condoléances à la famille du défunt. “Témoignages” redit toute sa sympathie aux personnes frappées par ce deuil. Jean-Marc restera vivant dans notre mémoire.

L. B.