Marc Nasseau s’en est allé, après toute une vie donnée au Sport…

7 août 2010

Aujourd’hui samedi 7 août, il aurait eu 63 ans. Mais Marc Nasseau, de toute évidence, n’a pas souhaité souffler les bougies d’un anniversaire de plus. Quelques jours seulement avant, il s’en est allé, espérant peut-être (qui sait avec le bonhomme !) que son départ de cette terre se serait passé dans la plus grande des discrétions.
Raté, bien cher Marc, totalement raté… Tes amis, de tous les bords, de tous les âges, de tous les horizons donc, Éricka Bareigts et Alain Couderc, tous deux adjoints au maire du chef lieu, une grosse quantité d’anciens champions et puis les anonymes comme on dit familièrement, sont venus ce mercredi te saluer, comme le méritait le garçon entier et généreux que tu as toujours su être. Dans l’église de la Source, ils étaient nombreux, pour soutenir ta sœur Jocelyne et les autres membres de ta famille évidemment, mais sans doute surtout pour revivre, dans le secret de cet instant de recueillement, les moments d’intense vie qu’ils ont connus en ta compagnie, sur les stades de Saint-Denis et d’ailleurs. C’est que ta vie, tu l’as consacrée au Sport, avec ce qu’on appelait alors tes coups de gueule lancés pour être entendus, aussitôt suivis de tes conseils donnés sous le sceau de la quasi confidence pour que l’élève qui les percevait n’oublie jamais qu’avec toi, il n’avait pas le choix : il lui fallait envisager de dépasser le maître !
Ta vie, tu l’as consacrée à la grandeur de notre athlétisme et de notre football, mais encore à la nécessité pour nous, et donc pour toi, de veiller à ce que la société et ses élus donnent à la pratique sportive sa dimension pleinement politique et l’élèvent à la hauteur d’un acte culturel quotidien de premier plan. C’est pourquoi, après avoir occupé, en survêtement et le sifflet autour du cou, les espaces de jeux et les couloirs de course, tu présidas, sans veste ni cravate, mais avec la même passion, l’OMS de Saint-Denis.
Et tant pis si, de là où tu te trouves aujourd’hui, tu penses qu’on fait trop : saches que nous sommes quelques uns et quelques unes à nous dire que la municipalité trouvera bien un bout de stade — ou un stade entier, pourquoi pas ? — pour y fixer ton nom. Ce ne serait que juste reconnaissance pour ce que tu laisses comme exemple.

Raymond Lauret


• Chantale Ronsard, Professeur d’EPS : « Nous étions de ta famille »
Marc,
Que dire de toi ? Tu étais quelqu’un de fort, de jovial, qui aimait le Sport. Combien d’enfants tu as entraîné et qui sont, aujourd’hui encore, dans le monde sportif ? Avec tes mots remplis de ta force de conviction à l’attention des jeunes, tu réussissais là où personne ne t’attendait, que ce soit en Athlétisme et en Foot avec La Patriote, au Basket avec l’AS Camélias puis au BCD. Tout le monde savait que tu étais là. Aujourd’hui que tu es parti, sans doute pour entraîner d’autres personnes là-haut, je suis sûre que tu réussiras là aussi avec les anges que tu chantais tant. Et puis, saches que tu manqueras à tes dallons de la Source et du Brûlé. Ils ne t’oublieront pas de sitôt, ceux et celles du Clan des veuves ou du Club de domino, avec lesquels tu trouvais bon notre « gâteau patate ». Saches que “la lyonnaise” et “Guillermo”, tes copines de classe, Noël, Martin et tous les autres ne cessent d’évoquer vos moments de grande complicité et de joie de vivre. Ils étaient…nous étions de ta famille.
Adieu, l’Ami…
Ton ancienne élève, Chantale

• Jean-Jacques Morel, avocat : « Tu m’avais accueilli « rugueusement », et puis tu m’avais fait asseoir… »
C’était à la Source. J’avais débarqué chez toi un samedi après-midi, un peu par hasard. Nous étions en été. Une de ces journées étouffantes de février ou mars 1994. Je briguais le siège de conseiller général laissé vacant par Éric Boyer.
Tu m’avais accueilli « rugueusement » en traitant « les politiques » de tous les noms d’oiseaux. Et puis, tu m’avais fait asseoir et servi un verre d’eau fraiche.
Et là, tu avais évoqué ton admiration pour le docteur Pierre Lagourgue et, finalement, ta sympathie pour le jeune candidat UDF qui était assis à ta table.
Intarissable sur le football de la grande époque de La Patriote, tu m’as parlé de tous les anciens, Yves, Mamode, et les autres qui peuplaient ta mémoire.
Au moment pour moi de partir, un sourire glissa sur ton visage. Celui de l’amitié. Aujourd’hui, j’y pense encore…

• Jean-Albert Rollin, président du Club animation prévention de Saint-Denis

« Marc Nasseau a présidé aux destinées de l’OMS de Saint-Denis, dans le même esprit de camaraderie et de sérieux que l’avaient fait les Raymond Nando, Jurien Paris, André Lichardy, Younous Vally, Monique Royer et Jean-Pierre Clain qui l’avaient précédé dans cette fonction depuis 1972 et sous la présidence desquels il avait été secrétaire général et vice-président, à compter de 1985. De 1994 à 1998, il sera élu président avant de laisser la place à moi-même, puis de nouveau à Jean-Pierre Clain et enfin à Jean-Pierre Lessor actuellement en poste. Je me souviens qu’il aimait rappeler à ceux qui l’entouraient que « si les bons résultats ont une foultitude de pères, les échecs sont toujours de la responsabilité du président ». Nous l’apprécions, sans doute parce qu’il savait assumer les responsabilités qui relevaient de son autorité… ».

• Éricka Bareigts, adjointe au maire de Saint-Denis et conseillère régionale
« Je n’ai personnellement pas connu M. Marc Nasseau. On m’avait seulement dit qu’il avait été une remarquable figure du sport dionysien, il y a encore quelques années et cela jusqu’au moment où la maladie l’a cruellement handicapé, le forçant à ne se déplacer qu’en fauteuil roulant. Ce mercredi, dans l’église de la Source, en écoutant Chantale Ronsard parler de lui, je n’avais pas de mal à l’imaginer dans le rôle de bâtisseur des personnalités de nos jeunes. Pour cela, il s‘appuyait sur le sport avec ses exigences de préparation et de respect de l’adversaire. Détail qui, en fin de compte, n ‘est pas anodin du tout : on m’a dit que Marc Nasseau n’a jamais eu de diplômes d’éducateur sportif, sauf peut-être sur « le tard » de sa carrière. Et dire qu’il excella auprès des jeunes sur les stades de foot et d’athlétisme et qu’il s’occupa aussi de handisport ! Sans hésiter, j’abonde dans l’idée qu’une structure sportive de la capitale devrait s’honorer de porter le nom d’un autodidacte de cette dimension. Avec mon collègue Alain Couderc, j’en parlerai au bureau municipal, en association avec les gens du quartier de la Source, là où il fut un militant associatif respecté ».


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Merci à vous d’avoir fait cet hommage à mon tonton chéri , il nous manque , merci à tous d’être là pour nous de nous avoir soutenu et d’avoir été là pour lui. C’est vrai c"était un grand homme du monde sportif réunionnais il a beaucoupo fait et aujourd’hui il devait fêter ses 63 ans malheureusement il est parti trop vite mais la maladie a pris le dessus. Je ne saurais vous dire plus car l’émotion m’atteint . MERCI je suis sûr que de la où il est il doit être content de voir que malgré ses coups de gueule les gens l’aime quand même.


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus