
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Hommage
16 janvier 2007
Des milliers de personnes, selon la police, et jusqu’à 60.000, selon les organisateurs, se sont rassemblées dimanche à Berlin à la mémoire de deux dirigeants communistes allemands, Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht. Ils avaient été assassinés le 15 janvier 1919. En 1902, Rosa Luxemburg publiait sous le titre de “Martinique” un article tirant les enseignements de l’éruption de la Montagne Pelée en Martinique. Ce jour-là, des dizaines de milliers de personnes sont mortes alors que la catastrophe était prévisible.
Des montagnes de ruines fumantes, des tas de cadavres mutilés, une mer fumante, partout où l’on se tourne boue et cendres, c’est tout ce qui reste de la petite ville prospère perchée comme une hirondelle sur la pente rocheuse du volcan. Depuis quelque temps, on avait entendu le géant en colère gronder et s’emporter contre la présomption humaine, contre la suffisance aveugle des nains à deux jambes. Au grand cœur dans sa colère même, un véritable géant, il avait prévenu les créatures insouciantes qui rampaient à ses pieds. Il fumait, répandant des nuages ardents ; dans son sein il y avait un bouillonnement et un fourmillement, des explosions semblables à des coups de fusils et au tonnerre du canon. Mais les seigneurs de la terre, ceux qui ordonnent à la destinée humaine, ont maintenu la foi inébranlable en leur propre sagesse.
Le septième jour du mois, une commission expédiée par le gouvernement a annoncé à la population inquiète de Saint-Pierre que tout était en règle dans le ciel comme sur la terre. Tout est en règle, aucune cause d’alarme ! Comme ils l’avaient dit, intoxiqués par les danses de salon, à la veille du serment du Jeu de paume à l’époque de Louis XVI, alors qu’une lave ardente s’accumulait avant l’éruption du volcan révolutionnaire. Tout est en ordre, la paix et la tranquillité règnent partout ! Comme ils le disaient, il y a 50 ans, à Vienne et à Berlin à la veille de l’éruption de mars. Mais, le vieux titan souffrant de la Martinique n’a prêté aucune attention aux rapports de l’honorable commission, après que la population a été rassurée le septième jour par le gouverneur, il fit irruption au cours des premières heures du huitième jour et il a enterré en quelques minutes, le gouverneur, la commission, la population, les maisons, les rues et les bateaux sous les exhalaisons ardentes de son cœur indigné.
Le travail a été radical. Quarante mille vies humaines fauchées, une poignée de réfugiés sauvés, le vieux géant peut gronder et bouillonner en paix, il a manifesté sa puissance, il s’est affreusement vengé de cet affront à sa puissance primale. Et maintenant, dans les ruines de la ville détruite, un nouvel arrivant s’invite en Martinique, un invité encore inconnu, jamais rencontré auparavant : l’être humain. Ni maître, ni serf, ni noir, ni blanc ; ni riche, ni pauvre, ni propriétaire de plantation ou esclave salarié, l’être humain survient sur l’île brisée et minuscule, l’être humain qui ressent seulement la douleur et constate seulement le désastre, qui cherche seulement à aider et secourir. Le vieux Mont Pelé a réalisé un miracle ! Oubliés les jours de Fachoda, oublié le conflit de Cuba, oubliée "la Revanche" ; les Français et les Anglais, le Tsar et le Sénat de Washington, l’Allemagne et la Hollande donnent de l’argent, envoient des télégrammes, tendent une main secourable. La confrérie des peuples contre la haine brûlante de la nature, une résurrection de l’humanisme sur les ruines de la culture humaine s’est manifestée. Le prix du retour à l’humanité fut élevé, mais le tonnerre du Mont Pelé a capté leur attention.
La France pleure sur les 40.000 cadavres de l’île minuscule, et le monde entier s’empresse de sécher les larmes de la République. Mais comment était-ce quand, il y a quelques siècles, la France a versé le sang à torrents pour prendre les Petites et les Grandes Antilles ? En mer, au large des côtes de l’Afrique de l’Est, existe l’île volcanique de Madagascar. Il y a 50 ans, nous vîmes comment la République aujourd’hui inconsolable et qui pleure la perte de ses enfants a alors soumis les indigènes obstinés à son joug par les chaînes et l’épée. Nul volcan n’y a ouvert son cratère, ce sont les bouches des canons français qui ont semé la mort et de la désolation. Les tirs de l’artillerie française ont balayé des milliers de vies humaines de la surface de la terre jusqu’à ce que ce peuple libre se prosterne face contre terre et que la reine des "sauvages" soit traînée, comme trophée, dans la "Cité des Lumières".
Sur la côte asiatique, lavée par les vagues de l’océan, se trouvent les souriantes Philippines. Il y a six ans, nous y avons vu les Yankees bienveillants, le Sénat de Washington au travail. Il n’y a pas là-bas de montagne crachant le feu et pourtant le fusil américain y a fauché des vies humaines en masse ; le cartel du sucre du Sénat qui envoie aujourd’hui des dollars-or par milliers à la Martinique pour sauver des vies, avait auparavant envoyé des canons et des canons, des vaisseaux de guerre et des vaisseaux de guerre ; des millions et des millions de dollars-or sur Cuba pour semer la mort et la dévastation.
Hier et aujourd’hui, très loin dans le sud de l’Afrique, où il y a quelques années encore, un petit peuple tranquille y vivait de son travail et en paix, nous avons vu comment les Anglais y ont tout ravagé. Ces mêmes Anglais qui sauvent la mère et l’enfant en Martinique, nous les avons vus piétiner brutalement des corps humains et même ceux d’enfants avec leurs bottes de soldats, se vautrant dans des mares de sang et semant la mort et la dévastation.
Ah, et les Russes, le Tsar de toutes les Russies, aidant et pleurant - une vieille connaissance ! Nous vous avons vus sur les remparts de Prague, où le sang polonais encore chaud coulait à flots faisant virer le ciel au rouge de ses vapeurs. Mais c’était autrefois. Non ! Maintenant, il y a seulement quelques semaines, nous avons vu les Russes bienveillants sur les routes poussiéreuses, dans des villages russes ruinés, confronter une foule de loqueteux en révolte et tirer sur des moujiks haletants, nous avons vu le sang rouge des paysans se mélanger à la poussière du chemin. Ils doivent mourir, ils doivent tomber parce que leurs corps sont tordus par la faim, parce qu’ils réclament du pain et encore du pain !
Et nous vous avons vus, vous aussi, oh République, en larmes ! C’était le 23 mai 1871, quand le soleil glorieux du printemps brillait sur Paris, des milliers d’êtres humains pâles dans des vêtements de travail étaient enchaînés ensemble dans les rues, dans les cours de prison, corps contre corps et tête contre tête ; les mitrailleuses faisaient crépiter par les meurtrières leurs museaux sanguinaires. Aucun volcan n’avait éclaté, aucun jet de lave n’avait été versé. Vos canons, République, ont tiré sur la foule compacte, poussant des cris de douleur - plus de 20.000 cadavres ont recouvert les trottoirs de Paris !
Et vous tous - Français et Anglais, Russes et Allemands, Italiens et Américains - nous vous avons vus tous ensemble pour une première fois dans une entente fraternelle, unie dans une grande ligue des nations, aidant et vous entraidant les uns les autres : c’était en Chine. Là, vous aviez oublié toutes les querelles entre vous, là aussi vous aviez fait la paix des peuples - pour le meurtre et l’incendie. Ah ! Combien d’individus sont tombés sous vos balles, comme un champ de blé mûr haché par la grêle ! Ah ! Combien de femmes jetées à l’eau, pleurant leurs morts dans leurs bras froids et fuyant les tortures mêlées à vos embrassades ardentes !
Et maintenant, ils se tournent tous vers la Martinique d’un même mouvement et le cœur sur la main, ces meurtriers bienveillants aident, sauvent, sèchent les larmes et maudissent les ravages du volcan. Mont Pelé, géant au grand cœur, tu peux en rire ; tu peux les mépriser, ces carnivores pleurants, ces bêtes en habits de Samaritains. Mais un jour viendra où un autre volcan fera entendre sa voix de tonnerre, un volcan qui grondera et bouillonnera et, que vous le vouliez ou non, balayera toute ce monde dégoulinant de sang de la surface de la terre. Et c’est seulement sur ses ruines que les nations se réuniront en une véritable humanité qui n’aura plus qu’un seul ennemi mortel : la nature aveugle.
Rosa Luxemburg
Rosa Luxemburg
Née en 1871, militante polonaise, fondatrice du SPDiL (Parti Socialiste de Pologne et de Lituanie). Elle est issue d’une famille de commerçants juifs et fait des études brillantes au lycée de Varsovie.
Elle milite au sein d’un parti socialiste révolutionnaire polonais : “Prolétariat”. Son activité politique la contraint à fuir en Suisse. Elle n’a pas 18 ans.
À Zurich, elle reprend ses études qu’elle conclut par une thèse d’économie politique sur l’industrialisation de la Pologne. En 1893, elle lance le premier numéro du journal "La cause ouvrière" qui parait à Paris, puis elle co-fonde avec Leo Jogiches le SDKPiL, Parti social-démocrate du Royaume de Pologne et de Lituanie (gauche polonaise). Elle acquiert la nationalité allemande et s’installe, en 1898, dans ce pays où elle milite au sein du Parti Social Démocrate (SPD) et de la Deuxième Internationale. Elle sera en Allemagne la dirigeante incontestée de la gauche du SPD. À ce titre, elle dirige la lutte qui s’engage contre le révisionnisme montant dans la social-démocratie.
En août 1914, elle est opposée au vote des crédits de guerre et s’engage dans le processus de regroupement menant en 1915 à la fondation de la ligue Spartakiste, qui se transformera en KPD (1918). Elle est arrêtée pour cela en février 1915. Libérée en février 1916, elle est de nouveau arrêtée en juillet et reste en prison jusqu’au 8 novembre 1918, date à laquelle elle est libérée par la révolution allemande.
Pendant cette période, elle est exclue du SPD et organise de façon clandestine le mouvement révolutionnaire spartakiste, ancêtre du Parti Communiste Allemand (KPD). Elle rédige le programme et précise la tactique de ce Parti. Elle écrit de nombreux textes où elle admire et critique la Révolution russe.
L’insurrection spartakiste se déclenche le 5 janvier 1919, Rosa Luxemburg dirige le journal de sa formation politique “Die Rote Fahne”.
Elle est arrêtée avec Karl Liebknecht et assassinée le 15 janvier 1919 par une unité de "corps francs", sur ordre de Gustav Noske “commissaire du peuple” social-démocrate chargé de la répression de l’insurrection. Sa dépouille sera jetée dans un canal.
Karl Liebknecht
Né en 1871, fils de W. Liebknecht, fondateur du SPD et compagnon de Marx-Engels.
Membre du parti avant 1914, emprisonné pour ses écrits contre le militarisme (1907), député en 1912. Dirigeant de la gauche du SPD avec Rosa Luxemburg.
À la veille de la Première Guerre mondiale, il participe à un rassemblement contre la guerre, organisé avec des représentants des partis sociaux-démocrates belge, français et allemand à Condé sur l’Escaut.
En août 1914, il s’oppose au vote des crédits de guerre. En décembre 1914 il est le premier député du reichstag à voter contre ces crédits de guerre, passant outre la consigne de son groupe parlementaire. Au début de l’année 1915 il fonde le mouvement spartakiste avec Rosa Luxemburg. Il milite tout au long de la Première Guerre mondiale en expliquant qu’il ne faut pas combattre les prolétaires d’autres pays, mais les bourgeois de son propre pays. Forcé au service militaire, il refuse de se servir d’une arme. Lors du rassemblement du 1er mai 1916, appelé par les spartakistes, il prononce à nouveau un discours contre la guerre, est arrêté, accusé de haute trahison et emprisonné.
Libéré par la révolution allemande de novembre 1918, il est avec Rosa Luxemburg un des fondateurs du Parti communiste d’Allemagne. La première République allemande ("République de Weimar") est proclamée mais c’est une République socialiste que réclament Liebknecht et Rosa Luxemburg.
Au cours de la révolte spartakiste qui affronte directement le gouvernement du social-démocrate Ebert, il est favorable à l’insurrection armée. Avec Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht sera arrêté puis assassiné le 15 janvier 1919.
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