L’hommage du PCR à un militant fidèle

Maurice Soubou, un homme d’engagement

3 juillet 2017

Lors de la cérémonie d’adieu à Maurice Soubou hier au Funérarium de Saint-Denis, Ary Yée Chong Tchi Kan, secrétaire du Parti commmuniste réunionnais, a rendu l’hommage du Parti à un fidèle militant.

Mesdames, messieurs,
Amis et camarades,

Vendredi nous apprenions le décès Maurice, un ami pour certain, un camarade pour beaucoup. Nous avons tous été surpris par cette brutale disparition. A sa maman, ses sœurs, ses frères et ses proches, le PCR vous prie de trouver ici l’expression de ses sincères condoléances.

Comme toujours en pareille circonstance, il est osé de faire un éloge funèbre devant des personnes qui ont bien connu le défunt. Mais la tâche est nécessaire car la vie continue et l’histoire est notre matière d’œuvre. La vie continue dans quel sens ? Que nous laisse-t-il pour nourrir la connaissance ? Et, en quoi nous lui sommes reconnaissants ?

Maurice Soubou était un homme de valeurs et de convictions. Pour illustrer notre propos, instinctivement, nous sommes allés chercher les informations dans l’endroit qu’il affectionnait le plus : les réseaux sociaux, les nouveaux lieux de réflexions, de dialogues et de rencontres. L’annonce de son décès s’est propagée de manière virale et les hommages affluaient de toutes parts.

C’est dans cet espace virtuel que sa discrétion légendaire témoignait d’une vie débordante. En voici quelques extraits : « je le voyais a chaque manif de la CGTR depuis 15 ans et je recevais ses mails d’information. il n’a jamais rien lâché. immense respect ».

Plus sobrement, voici la réaction d’une personne qui le connaissait bien depuis plus de 15 ans : « je ne verrai plus mon camarade dans les manifs ».

La réaction d’un ami qui l’a côtoyé depuis la France : « compagnon de lutte depuis l’UGTRF à Paris des années 70 à aujourd’hui. Un militant humble mais déterminé et lucide de notre combat ».

Celle d’une militante culturelle : « Merci Maurice pou out soutien dann nout batay pou nout lang. Té gayar kan ou té vien apui nout rein. Nar artrouv in jour ».

Enfin, voici le témoignage d’une personne qui se prépare à voyager à l’autre bout de la planète : « j’ai reçu un mail de lui mardi sur les résultats du second tour par commune ou fraction de commune. Je suis triste même si je ne le connaissais pas bien. Il respirait vraiment la gentillesse et l’honnêteté ».

Oui, Maurice était un homme d’engagement de tous les instants : syndical, culturel, associatif et politique. Ce serait fastidieux de relever toutes les réactions. A travers de ces nombreux hommages, ses amis mettent en avant ses traits de caractères, ses convictions aux valeurs humaines. Les mots qui reviennent souvent parle de discrétion, d’altruisme, de partage, de camaraderie. Voici 2 témoignages de plus : « un Camarade de tous les instants, discret, fidèle, altruiste ». Quelqu’un qu’il avait accueilli à son retour à La Réunion écrit : « tu as été un brave, un modèle par ton engagement, ta modestie et ton amour pour ton prochain ».

Le plus significatif, c’est que dans tous les éloges, personne n’a douté, un seul instant, de sa fidélité à ses convictions profondes et aux idées du PCR pour l’avenir de La Réunion et de l’Humanité. Une telle longévité doit faire réfléchir. Comment a-t-il traversé toutes les crises, debout et sans renoncement ?

Retenons la cohérence. Toutes les analyses sur les changements climatiques, la démographie, les ressources qui s’épuisent,… concourent à l’avènement d’une nouvelle civilisation et à la remise en cause de nos pratiques, conforts et certitudes. Or, Maurice se déplaçait à pied ou en bus. Il était trésorier de l’association Alternatives Transports Réunion (ATR) affiliée à la Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports (Fnaut). A sa manière, il avait une longueur d’avance sur beaucoup d’entre nous. Il n’était pas si discret que cela.

Mesdames, messieurs,

Ce qui marque le plus son engagement pour ses idées politiques, c’est qu’elle était nourri par l’action de masse. D’aucuns soulignent que pas plus tard que mardi, du Nord au Sud, ils avaient reçu de lui de précieuses informations sur les dernières élections pour les aider dans leur combat. Mercredi matin, dernier jour pour consulter les documents électoraux, il a examiné les PV de 115 bureaux de votes à la Mairie de Saint-Denis et noté de précieuses informations qu’il devait ensuite partager. Il était devenu la référence, en matière de données électorales. Il forçait le respect par tant de clairvoyance en la matière. Il avait une grande connaissance de l’histoire électorale de La Réunion. Certains parlent de lui comme d’une “mine d’or d’informations”, ou encore “d’une banque de données”.

En effet, il disposait des éléments pour créer un data-système élections. Il prenait le bus pour aller aux rendez-vous des bureaux électoraux dans les mairies. Ensuite, il partageait des informations. Cette tâche essentielle et moderne a été sous-estimée par beaucoup d’entre nous, pas par lui. Sa disparition, si brutale, nous prive d’une compétence et de quelqu’un de valeur. C’est une perte immense. Même si d’autres se porteraient volontaires pour continuer le travail commencé, ce serait une grande perte si ses données personnelles et ses connaissances ne sont pas récupérées.

D’autres pourraient vous parler de sa passion pour les connaissances. Il aimait les Conférences ; il écumait les braderies à la recherche de livres et documents. Il lisait beaucoup.

Chers amis et camarades,

La disparition de Maurice, comme celle de beaucoup d’autres camarades, avant lui, nous rappelle que des générations de militants s’en vont sans avoir pu sauver ni leur expérience ni leur connaissance. Ce serait un gâchis immense de ne pas prendre les dispositions qui s’imposent.

En ce sens, sa disparition nous rappelle ce devoir suprême, de la transmission des savoirs et connaissances. La Réunion a besoin de nous tous, nous ses enfants.

Merci, Maurice, de nous l’avoir rappelé.

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCRMaurice Soubou

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus