Max Roustanjee nous a quittés…

30 juillet 2015

Comme beaucoup d’autres, j’ai connu Monsieur Roustanjee au travers de ce que fut son engagement citoyen dans cette ville du Port, cette ville qui l’a vu naître. Il est décédé ce mercredi 29 juillet. Il aurait eu 82 ans le 9 décembre prochain.
Bien sûr, personne n’ignorait combien sa conscience professionnelle au poste d’employé administratif en charge des problèmes comptables et du personnel de la SRPP était hautement appréciée de ses supérieurs qui le savaient honnêtes et rigoureux dans le suivi des responsabilités qui lui étaient confiées.

Oui, il a beaucoup apporté à l’entreprise qui l’employait. Et il savait pouvoir compter sur son épouse Iris et ses quatre enfants – Marilyse, Jean Max, Nadia et Ketty – pour l’épauler dans son ambition première : grandir et avancer dans la vie.

Pour lui, grandir et avancer dans la vie, c’était ne jamais oublier que tout ce qui vaut quelque chose se mérite. Pour lui, grandir et avancer dans la vie, c’était se rappeler sans cesse que l’on a toujours à apprendre des autres. Et c’est en écoutant les conseils de nos aînés que notre vie pourra vraiment s’épanouir.

Max Roustanjee n’est pas né célèbre. Dès l’adolescence, il a dû et il a su affronter les difficultés de la vie. Ce sont les parcours semés d’embûches qu’il a eu à surmonter qui lui ont permis d’être respecté et d’être dans notre estime, au cœur de notre cité portuaire.

Je me rappelle très bien de cet homme qui, toujours, a souhaité prendre sa part d’engagements pour que cette société dans laquelle il vivait apporte autour de lui un peu de bonheur à chacun.

C’est tout naturellement qu’il milita pour que la pétanque se hisse, avec l’Association des Boules Portoises dont il fut le Président fondateur, au niveau d’une grande famille qui a permis à mille talents de pointeurs et de tireurs de donner à la pétanque réunionnaise la dimension d’une discipline sportive riche en émotions, capable de mobiliser les foules pendant des heures et des heures.

Toutes celles et tous ceux qui ont aimé jouer aux boules dans notre ville du Port – et aussi ailleurs dans l’île – savent tout ce que nous devons à celui qui fut aussi un précieux vice-président de la Ligue Réunionnaise de Pétanque.
C’est tout naturellement qu’il répondit à la demande de Monsieur André Gontier, lui-même décédé le 25 juin dernier, pour assumer également de précieuses responsabilités à la Jeanne d’Arc.

Comme de nombreux autres jeunes Portois, j’ai pu alors noter l’immense patience qu’il mettait pour régler au plus vite chaque problème que le club phare de notre ville pouvait rencontrer.
La franchise et la compréhension de l’autre étaient pour lui les principaux atouts d’une bonne relation. Nous aimions pouvoir compter sur lui. Et je crois que nous lui en étions reconnaissants.

Faut-il s’étonner que, quelques temps plus tard, en 1983, la Municipalité accepte de nous suivre lorsque nous osons une audacieuse proposition, au moment où un premier vrai boulodrome vient d’être construit, au cœur de quartiers populaires du Port ?….
Ne l’oublions pas : très rares sont, dans toute la France, les exemples où une construction publique porte le nom de quelqu’un qui est toujours vivant.
La personnalité de Max Roustanjee et ce qu’il avait fait pour que la pétanque s’enracine au Port ont été perçus par le Maire de la ville comme une forte particularité qui permettait que la règle soit dépassée.
Notre proposition fut jugée légitime. Elle sera acceptée. Il y eut donc le « Boulodrome Max Roustanjee », comme, dans un autre quartier de la commune, et sur la base d’une analyse similaire, il y eut une école primaire qui porte depuis le nom de « Paule Legros », à l’époque toujours vivante elle aussi.

Ainsi, notre ville faisait le choix de nous inviter à méditer sur la grande valeur de ces hommes et de ces femmes dont l’humilité et la modestie donnent du sens et de la dimension à l’engagement bénévole.

Ainsi, la Municipalité du Port élevait Max Roustanjee au rang du simple citoyen qui est pourtant un exemple pour les générations à venir.
Nous ne devons pas oublier la grande leçon que Max Roustanjee nous laisse, lui qui entendait soutenir ceux qui œuvrent pour le bien public, qu’ils soient classés à droite ou à gauche, lui qui, en se levant chaque matin, se disait que c’est encore le moment de faire une bonne action.

Aujourd’hui, il nous reste à le faire connaître aux générations qui arrivent sur le marché de la vie et qui auront besoin de savoir que « si par notre sacrifice, nous pouvons apporter de la joie à quelqu’un, ce n’est plus un sacrifice, c’est un privilège ».
Adieu, Max… Adieu, Monsieur Roustanjee

Raymond Lauret

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