Disparition d’une figure de la lutte anti-apartheid

Miriam Makeba : hommage de Nelson Mandela

14 novembre 2008

Les hommages ont afflué de partout à travers le monde à la suite du décès de la légendaire chanteuse sud-africaine Miriam Makeba. Les pays africains ont salué la mémoire d’une sœur de lutte, qui a mis sa vie au service d’une cause : vaincre l’apartheid et faire triompher la liberté, l’égalité et la réconciliation.

De par le monde, de nombreux hommages ont afflué. En tout premier lieu, celui de l’ancien Président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela. Ce dernier a déclaré que : « Malgré son énorme sacrifice et la douleur qu’elle sentait en laissant derrière elle sa chère famille et son pays au moment où elle était partie en exile, elle a continué à faire notre fierté en se servant de sa renommée internationale pour attirer l’attention sur l’horreur de l’apartheid ».
« Ses lancinantes mélodies ont exprimé la douleur de l’exil et le bouleversement qu’elle a connu durant les 31 longues années d’exil ».
« Dans le même temps, sa musique a inspiré un puissant sentiment d’espoir en chacun de nous. Même après son retour au bercail, elle a continué d’utiliser son nom pour faire la différence en conseillant les musiciens. Un de ses plus récents projets a été de mettre l’accent sur la situation des victimes des mines antipersonnel ».
« Elle était la première dame sud-africaine de la chanson et méritait amplement le nom Mama Africa. Elle était la mère de notre lutte et de notre jeune nation. Il est normal que ses derniers moments soient passés sur scène en faisant plaisir aux autres et apporter son appui à la bonne cause »,
a-t-il déclaré.


Makéba : synonyme de lutte mondiale contre l’apartheid

Le ministre sud-africain des Arts et de la Culture, Pallo Jordan, a pour sa part déclaré que le nom de Makeba était devenu synonyme de la lutte mondiale contre l’apartheid et de la liberté sud-africaine.
« Sa musique projetait les aspirations et l’espoir des peuples africains dans un monde meilleur, comme aucun autre musicien l’a fait pendant ces trois dernières décennies. Peut-être plus que tout autre chanteuse africaine, Miriam Zenzile Makeba a été en mesure d’utiliser son art comme une arme. Sa dimension internationale a contribué grandement à l’échelle mondiale à la campagne en faveur de sanctions et l’isolement du régime de l’apartheid ».
« Sur le continent africain, Miriam Makeba s’est distinguée en tant que patriote, en préconisant la juste cause des peuples de l’Afrique australe dans la lutte contre le colonialisme et l’apartheid. La mort de ce remarquable artiste africain est une grande perte pour la musique et la culture sud-africaine ».
« Miriam Makeba était en quelque sorte une créatrice sud-africaine qui a gagné une place dans le Village culturel mondial grâce à son talent et sa magnifique voix »,
a déclaré M. Jordan.


« Suivre l’exemple de Miriam Makeba »

Le président du Cap-Vert, pays natal de Césaria Evora, a déclaré avoir été « profondément touché et attristé » par la nouvelle de la mort de la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba survenue dimanche en Italie à l’âge de 76 ans, a-t-on appris, mercredi, de source officielle.
Dans un message de solidarité et de condoléances envoyé à son homologue sud-africain, Kgalema Motlanthe, le chef de l’Etat cap-verdien souligne qu’« en ce moment de tristesse, où la voix de l’espérance, de la liberté et de la dignité cesse de chanter, nous nous réconfortons du fait que “Mama Africa” ait pu voir et expérimenter ses rêves qui sont devenus une réalité par une nouvelle Afrique du Sud et un continent libre de la ségrégation raciale et du colonialisme ».
Le président cap-verdien déclare croire « en la nouvelle génération amoureuse de la liberté et de la paix qui, certainement, est prête à suivre l’exemple de Miriam Makeba et à mener à bon terme le défi de la construction d’une Afrique du Sud moderne et d’un avenir plus gai pour l’Afrique en général ».


Les Nigérians pleurent Miriam Makeba

La disparition brutale, dimanche, de la légende sud- africaine de la chanson, Miriam Makeba, a suscité une forte émotion et de nombreux hommages au Nigeria, où elle était beaucoup estimée à cause de son rôle dans la lutte contre l’apartheid dans son pays natal.
Les politiciens, les professionnels des médias et d’autres ont exprimé leur tristesse après la mort de "Mama Africa", en particulier à un moment où beaucoup de personnes espéraient la voir jouer un rôle important durant l’investiture du premier président Noir américain.
« Je souhaitais tellement qu’elle soit en vie pour chanter à l’occasion de l’investiture du 44ème président des Etats-unis Barack Obama », a déclaré le gouverneur de l’État de Lagos, Babatunde Fashola. « Il aurait certainement été l’une des plus belles récompenses de sa vie marquée par la longue lutte pour la liberté et les droits civils des opprimés », a ajouté le gouverneur.
Pour Fashola Babatunde, Makeba était une « une institution, un génie de la musique et l’un des plus grands icônes et ambassadeurs de la culture africaine ».
Le principal mouvement syndical du Nigeria, le Congrès national du travail (NLC), qualifie Makeba de « combattante tenace et cohérente qui a utilisé sa musique pour inspirer et soutenir les mouvements anti-colonial et de libération nationale ».
« Avec des gens comme Fela Anikulapo-Kuti, Robert Nesta Marley, Hugh Masekela, Makeba a ouvert et soutenu un front culturel de libération de l’Afrique », a déclaré le NLC dans un communiqué.
Les journaux locaux n’ont pas été en reste dans les hommages, avec la mort de Makeba qui fait la Une de la plupart des journaux publiés mardi.
« Miriam Makeba est décédée à l’âge de 76 ans... Mandela et autres pleurent », barre la Une du journal ("The Nation").
« Mandela, d’autres pleurent Mirian Makeba », écrit "The Guardian", « Mama Africa, Miriam Makeba, meurt à 76 ans », écrit ("The Punch") et « Miriam Makeba meurt d’une crise cardiaque », a titré ("Nigeria Compass") sont quelques-uns des titres.


La FAO rend hommage à Miriam Makeba

Le directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, a estimé que la mort a emporté, avec la disparition de la chanteuse sud-africaine Miriam Makeba, la voix d’un des soutiens les plus dévoués de l’agence onusienne qu’il dirige.
« Pendant presque une décennie, l’Ambassadrice de bonne volonté de la FAO Miriam Makeba a été un soutien actif du combat de la FAO pour réduire la faim et améliorer les moyens d’existence des plus pauvres de par le monde », a affirmé Jacques Diouf dans un communiqué dont copie a été transmise mardi à la PANA.
Miriam Makeba a participé, au fil des ans, à une longue liste d’événements et de concerts organisés par la FAO à travers le monde pour lever des fonds destinés à des projets TeleFood de la FAO.
La chanteuse sud-africaine, appelée aussi Mama Africa, prenait également une part active à la plupart des campagnes de communication de lutte contre la faim organisées par la FAO, à travers des interviews avec les médias internationaux et des campagnes d’information.
« Mama Africa combattait la violence, l’inégalité et la maladie qui condamnent tant de personnes, particulièrement les femmes et les enfants, à vivre dans des conditions de pauvreté extrême. Son énergie et son souci respectueux des plus vulnérables nous manqueront », a souligné le directeur général de la FAO.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus