Pour Edwilia, décédée le 5 Janvier 2010 à 96 ans

14 janvier 2010

Edwilia Robert s’est éteinte en ce début d’année à Bras de Pontho Tampon. La section PCR comme les militantes UFR du Tampon garderont « l’image de cette douce vieille dame à chapeau que tous ceux qui l’ont connue et aimée garderont dans un coin de leur cœur ». Une mère et femme « courage ».

En rangeant des papiers, résolution de nouvelle année, j’ai retrouvé des pages “femmes” de "Témoignages" et relisant certaines je me suis dit que c’était bien, cette rubrique réservée à des portraits de militantes. Aussi, à la place d’un communiqué annonçant le décès d’Edwilia Robert, j’ai eu envie d’en dire un peu plus pour évoquer la vie d’une Réunionnaise restée fidèle à ses convictions jusqu’au bout.

Née le 2 mai 1913

Edwilia Robert est née Hoarau le 2 mai 1913. J’ai fait sa connaissance en 1974 lorsque j’ai commencé à militer au Tampon et tout naturellement j’ai aussi rencontré ses enfants et sa famille.
Petite femme un peu ronde avec des yeux étonnamment bleus et vifs, je l’ai toujours vue avec une capeline de vétiver sur la tête. Quand marcher lui est devenu difficile, elle passait une grande partie de la journée assise dans un fauteuil sous sa tonnelle de raisins dans la petite cour de la maison de Bras de Pontho qu’elle habitait depuis son mariage avec Saméry.

Samèry et Edwilia, même combat

Saméry Robert était le fils de Payen Robert qui était "blocard" et bien sûr partisan de la départementalisation avec Raymond Vergès et Lepervenche.
Samèry et Edwilia ont continué le même combat. Edwilia a même été sur la liste d’Adrien Bègue aux municipales dans les années 60. Les adversaires avaient fait son “portrait”, une poupée baba chiffon à son effigie, ils voulaient se promener avec dans tout le Tampon... heureusement certains de cette liste gagnante ont refusé qu’on la ridiculise... qui sait ce qui serait arrivé ?

La première réunion de l’UFR dans le Sud, chez les Robert

La première réunion de l’UFR dans le sud a eu lieu chez les Robert, il y avait Isnelle Amelin, Laurence Vergès, Éloise Lepinay, Madame Le toullec... Les femmes étaient les premières victimes de la misère et du chômage dans leurs foyers et Edwilia s’est toujours intéressée à la lutte des femmes, elle était fière que sa fille Mimose perpétue la tradition dans son engagement politique.
Pendant, la clandestinité de Paul Vergès les gendarmes ont perquisitionné dans la petite case du couple, sans succès évidemment ! Hélas en 1972, Edwilia devenait veuve de façon dramatique et faisait face avec courage à ce mauvais coup de la vie. Elle a vécu avec sa fille Nicole et l’entourage affectueux et attentionné de tous les autres enfants dont les maisons sont proches. Jusqu’à son décès, le 5 janvier 2010, malgré les difficultés liées à l’âge et à la maladie, incapable de se déplacer, elle a toujours suivi la politique et demandé à voter par procuration. Si la cause des femmes a progressé c’est bien grâce à celles qui comme Edwilia ont refusé de rester silencieuses face à l’ordre établi. Rappelons nous qu’à cette époque, les épouses étaient plutôt vouées aux tâches ménagères qu’à la bataille politique.

La capeline qu’elle affectionnait

Edwilia a été enterrée avec la capeline qu’elle affectionnait et c’est l’image de cette douce vieille dame à chapeau que tous ceux qui l’ont connue et aimée garderont dans un coin de leur coeur.

La section PCR et les militantes UFR du Tampon présentent toutes leurs plus sincères condoléances aux enfants d’Edwilia : Mimose, Nicole, Serge et Frédo, ainsi qu’à leurs conjoints, aux 14 petits enfants et aux 18 arrières petits enfants. Depuis le 6 Janvier 2010, Edwilia repose dans le cimetière de son Bras de Pontho, quartier du Tampon qui peut s’enorgueillir d’abriter des familles fortes et soudées, passerelles entre le passé et l’avenir comme celle d’Edwilia, Samery et Payen.

Marie-Hélène Berne


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