
Turbulence à la Mairie de Saint-André
5 juillet, parAprès les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
28 juillet 2009
Samedi dernier, plusieurs dizaines de personnes sont venues rendre hommage au Père Jean Cardonnel au cimetière des esclaves et du Père Jean Lafosse au Gol Saint-Louis.
Voici les témoignages de Lucien Biedinger et de Michel Séraphine.
• Lucien Biedinger, ancien directeur de "Témoignage Chrétien de La Réunion", journaliste retraité, professeur de philosophie.
Un prêtre qui a fait de la religion non pas un facteur de résignation, mais de transformation de la société
Chers amis, frères, sœurs et camarades,
Merci à Reynolds et aux autres ami(e)s qui ont organisé cette rencontre fraternelle entre Réunionnais, unis dans la diversité de leurs engagements, sensibilités et activités pour rendre hommage au Père Jean Cardonnel. Des Réunionnais qui rendent hommage à une personne ayant vécu à 10.000 km de La Réunion, mais qui, par tout juste quelques brefs passages dans notre île, a marqué l’Histoire de ce pays. C’est dire la force et la justesse du "kozman" de ce prophète rebelle et subversif.
À la demande de Reynolds, je vous dirai juste quelques mots sur le contexte de son premier passage dans l’île en août–septembre 1969, il y a quarante ans. Un séjour qui a touché tellement de Réunionnais que des événements importants, ayant contribué à faire progresser la société réunionnaise, s’en sont suivi. Pour plus de détails, je vous invite à consulter le dernier livre de Reynolds Michel, "Au cœur des conflits. Itinéraire d’un chrétien engagé".
Je dirai tout d’abord que cette venue de Jean Cardonnel à La Réunion est le fruit d’une rencontre entre le frère dominicain à Paris en août 1968 avec Alain Lorraine, étudiant en journalisme, futur journaliste, écrivain, poète, militant chrétien progressiste, et Paul Vergès, secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais. L’un et l’autre étaient persuadés que la visite de Jean à La Réunion pourrait fortement contribuer à briser le mur que certains responsables politiques et religieux ne cessaient de dresser entre le christianisme populaire et le communisme populaire réunionnais afin de perpétuer le système néo-colonial toujours en vigueur 22 ans après l’abolition du statut de colonie de notre pays par la loi du 19 mars 1946.
Cette visite de Jean en 1969 est aussi le fruit du travail effectué par plusieurs groupes de Réunionnais, chrétiens ou non, prêtres ou laïcs, militants politiques ou non, regroupés dans un Comité d’accueil animé notamment par Reynolds, prêtre à La Rivière des Galets.
Ces Réunionnais voulaient que l’Église catholique à La Réunion et les chrétiens en général puissent être davantage solidaires des luttes du peuple réunionnais contre les inégalités sociales, la fraude électorale, toutes les formes de répression et d’oppression. D’ailleurs, dès l’arrivée de Jean dans l’île, les fraudeurs et leurs alliés anticommunistes de l’Église catholique et de la presse néo-coloniale se sont empressés de l’insulter dans ses conférences, dans leurs journaux et sur les murs.
Mais comme d’habitude, ces comportements rétrogrades et conservateurs ont aidé les Réunionnais à prendre conscience de la nécessité de se rassembler pour en finir avec ces méthodes du passé.
Cela a donné naissance un an après au Groupe Témoignage Chrétien de La Réunion, qui a entraîné plusieurs événements :
- l’expulsion de l’un des responsables du groupe,
- la parution du journal mensuel "Témoignage Chrétien de La Réunion",
- l’arrestation et l’expulsion de Reynolds Michel,
- un large mouvement de protestation dans toute l’île contre cette mesure arbitraire et révoltante,
- la transformation de "TCR" en hebdomadaire soutenu par de nombreux militants réunionnais dans tout le pays,
- le renforcement du mouvement progressiste, qui s’est traduit notamment par quatre importantes victoires des forces démocratiques lors des élections municipales de mars 1971 au Port, à La Possession, à Saint-Louis et à Saint-Philippe.
Trente-huit ans après, dans un contexte différent, le combat pour achever la décolonisation continue car les effets dramatiques de cette politique conservatrice se font sentir tous les jours pour 52% des Réunionnais condamnés à vivre sous le seuil de pauvreté. Dans ce combat pour "abolir la pauvreté", notre frère Jean Cardonnel est toujours présent car il fut un prêtre qui a fait de la religion non pas un facteur de résignation, mais de transformation de la société. Et cela est génial et inoubliable.
Je vous remercie.
• Michel Séraphine, pour la Fédération CGTR Ports et Docks
Un homme « de conviction, épris de liberté, de justice et d’équité »
Jean Cardonnel fait partie de ces personnages comme on en croise peu dans une vie et qui, une fois que vous les avez rencontrés, vous marquent à jamais.
J’ai fait la connaissance de Jean il y a une vingtaine d’années par son fidèle ami, Georges Benne et, tout naturellement, nous nous sommes liés d’amitié. Il ne pouvait en être autrement vu que nous partagions la même passion militante, le même engagement et le même espoir pour un monde plus égalitaire et fraternel.
Homme de conviction, épris de liberté, de justice et d’équité, Jean œuvrait de toute son âme pour la défense des plus pauvres. Il soutenait avec une ardente ferveur les combats pour le respect de la démocratie, des droits de travailleurs, de la dignité humaine. À de nombreuses occasions, il a manifesté sa solidarité avec les dockers, particulièrement suite à la brutale répression dont ils ont été victimes lors du mouvement de grève en 1994.
Son regard sans complaisance et ses prises de position fermes sur les différents problèmes qui touchent notre société ont fait de Jean un rebelle aux yeux de son église, lui attirant parfois les foudres de ses pairs.
Libre-penseur, homme de foi révolutionnaire, il bousculait l’ordre établi et les idées reçues dans le seul but d’éveiller les consciences. Il poursuivait contre vents et marées sa quête pour un monde meilleur, un monde où l’intérêt humain serait placé au-dessus de toutes les aspirations. Jean a dédié son existence et sa foi au service d’une humanité en laquelle il croyait plus que tout.
Jean, nous t’aimons et nous te respectons. Ton engagement inconditionnel, ta générosité et ton dévouement exemplaires inspireront nos combats présents et à venir.
Après les coupures d’eau mémorables sur fond de polémique, le conflit Mairie de Saint-André-Cirest qui perdure, les plaintes à répétition, les (…)
Le CIOM « national » aura bien lieu le 10 juillet au Ministère des Outre-mer, en présence du Premier ministre, François Bayrou et du ministre de (…)
Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)
En avril 2025, la ministre malgache des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika a déclaré que "la position de Madagascar concernant la (…)
L’ancien chef de la diplomatie européenne a déclara qu’« en un mois, 550 Palestiniens affamés ont été tués par des mercenaires américains ». Une (…)
Après l’opération militaire d’Israël « Rising Lion » (« Lion dressé ») contre l’Iran dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin 2025, et celle (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
C’est dans une ambiance chaleureuse avec un état d’esprit fraternel que les délégués de la Section PCR de Sainte-Suzanne se sont réunis en (…)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Les technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)
Le patron des communistes, Fabien Roussel, ne se rendra pas à une réunion de la Gauche sur l’hypothèse d’une candidature commune de gauche en (…)