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Aimé Césaire, frère de lutte des Réunionnais pendant plus de 60 ans
19 avril 2008, par
Grande figure des luttes pour la décolonisation, Aimé Césaire a été aux côtés des Réunionnais dans la bataille pour l’application de la loi du 19 mars 1946. Tirant les enseignements de plus de soixante ans de luttes communes pour l’égalité lors d’un dialogue avec Paul Vergès, Aimé Césaire avait souligné que c’est à la nouvelle génération de prendre le flambeau de la lutte pour la responsabilité, concluant son intervention par cet appel à la fraternité : « nous savons ce dont nous avons hérité, (...) un cycle est terminé, mais un autre cycle commence. Il faut tenir compte de tout cela et faire un monde nouveau, sans nier le passé ».
Immédiatement après le vote de la loi du 19 mars 1946, Aimé Césaire, aux côtés de Raymond Vergès et Léon de Lépervenche à l’Assemblée nationale, est dans la lutte pour que soit effectivement appliqué l’abolition du statut colonial en Guadeloupe, en Guyane, en Martinique et à La Réunion.
Ce combat devait faire face à des gouvernements qui ont voulu donner un contenu réactionnaire à la départementalisation. Pour cette raison, derrière ce mot se cachait en réalité les résistances de la classe des anciens dominants de l’époque coloniale, soutenus par Paris.
Lors d’un dialogue avec Paul Vergès diffusé à l’occasion du soixantième anniversaire de l’abolition du statut colonial, Aimé Césaire rappelait les objectifs de cette loi ainsi que les conservatismes qu’il a fallu affronter : « nous voulions l’application aux Antilles et à La Réunion, nous voulions l’application des lois sociales et les lois du progrès social qui était en train de se faire ou déjà fait en partie dans la France métropolitaine. C’est ce qui a été fait et cela n’a pas été facile. Vous croyez que la France s’est précipitée ? C’était bon pour les discours, mais en fait ils étaient extrêmement réticents, parce que ils avaient bel et bien une politique coloniale d’un certain type qu’ils voulaient maintenir ».
Pour empêcher l’application effective de l’abolition du statut colonial, les opposants de la loi du 19 mars ne reculèrent devant rien. Ce sont les fraudes massives pour faire taire toute expression démocratique, c’est la censure et la désinformation sur le service public d’information et dans les médias dominants. Ce sont également les attentats contre les démocrates, dont plusieurs payèrent de leur vie leur engagement dans le combat pour la liberté.
Une des mesures caractérisant la répression de cette époque est l’Ordonnance Debré de 1960. Pour des raisons politiques, des fonctionnaires étaient obligés de faire le choix entre le chômage ou l’exil.
Dans cette difficile bataille pour faire respecter la loi du 19 mars 1946, Aimé Césaire a lutté aux côtés des Réunionnais. En 1968, il signe avec Paul Vergès le Manifeste pour l’autodétermination appelant à la fin de toute influence coloniale dans la résolution des défis auxquels les peuples de l’Outre-mer sont confrontés.
Et lorsque les acquis obtenus par la bataille de l’égalité ouvrent la perspective d’une nouvelle étape dans la lutte, Aimé Césaire répond présent. Lors des dernières élections européennes, il a été le président d’honneur du Comité de soutien à la liste de l’Alliance pour l’Outre-mer.
Deux ans plus tard, lors de la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars, Aimé Césaire tirait les enseignements de 60 ans de luttes lors d’un dialogue avec Paul Vergès : « Le monde est en danger, mais le vieillard que je suis vous dit : eh bien, nous savons ce dont nous avons hérité, je sais ce que nous avons fait, Raymond Vergès et moi. Mais nous avons conscience aujourd’hui qu’un cycle est terminé, je vous passe le flambeau. Mais oui, un cycle est terminé, mais un autre cycle commence. Il faut tenir compte de tout cela et faire un monde nouveau, sans nier le passé. ». Un dialogue conclut par un « Au revoir et fraternité » prononcé par Paul Vergès.
M.M.
• 18 mars 1946
Appliquez la loi du 19 mars 1946 : abolissez le statut colonial dans les faits
Aimé Césaire est le rapporteur de la proposition de loi du 19 mars 1946 qui est présentée par Raymond Vergès, Léon de Lépervenche et leurs collègues du groupe communiste.
Or, un an après, l’application de la loi est loin d’être une réalité. Les députés des nouveaux départements écrivent alors une lettre commune au Président du Conseil des ministres de la République.
Les députés rappellent que cette loi est « l’aboutissement d’un siècle d’espérances et d’efforts ». « Nous vous demandons de respecter la volonté du législateur en mettant tout en œuvre pour substituer au régime colonial, qui continue à nous être imposé, le régime départemental prévu par les textes et conforme à nos aspirations démocratiques ».
Parmi les signataires de cette lettres se trouvent Aimé Césaire, Léon de Lépervenche et Raymond Vergès. C’est un des événements fondateurs de la bataille pour l’application de la loi du 19 mars, à travers la lutte pour l’égalité sociale.
• 29 janvier 1948
Solidarité pour relever La Réunion
Le 29 janvier 1948, Aimé Césaire et Raymond Vergès co-signent une proposition de loi visant à réparer rapidement les dégâts provoqués par le cyclone de 1948.
Ils demandent d’inscrire au budget 200 millions de francs pour que la solidarité nationale puisse aider La Réunion à panser ses plaies après le cyclone meurtrier.
• 6 mai 1968
Ensemble dans la lutte anti-coloniale
Le 6 mai 1968, 17 organisations des Antilles et de La Réunion appellent à rompre avec les structures coloniales que les partisans de la forme conservatrice de la départementalisation tentent par tous les moyens de maintenir, au mépris du respect du suffrage universel.
Les signataires identifient les blocages à une véritable décolonisation de leurs pays et soulignent que c’est aux peuples d’être responsables des décisions qui engagent l’avenir de leur pays. C’est le "Manifeste pour le droit à l’autodétermination et contre toute solution néocolonialiste".
Aux côtés du PPM représenté par Aimé Césaire, on a notamment des organisations réunionnaises le PCR et son secrétaire général Paul Vergès, l’Union CGT (Fabien Lanave), le FJAR, le Comité de solidarité de La Réunion (Ariste Bolon), l’UFR (Isnelle Amelin), l’UGTRF (Gervais Barret).
Visite de Paul Vergès aux Antilles en 1968
« La profonde amitié et la solidarité de lutte entre les peuples antillais et réunionnais »
Le 13 mai 1968, "Témoignages" évoque la visite de Paul Vergès aux Antilles. Une semaine plus tôt, Paul Vergès avait au nom du PCR signé le "Manifeste pour le droit à l’autodétermination et contre toute solution néo-colonialiste".
"Témoignages" cite des extraits d’un article paru dans "le Progressiste", l’hebdomadaire du Parti progressiste martiniquais dirigé par Aimé Césaire :
« Du vendredi 19 au dimanche 21, la Martinique eut un hôte de marque : Paul Vergès, que nos lecteurs et nos militants connaissent bien.
Le Parti progressiste martiniquais se devait de le recevoir, saluant ainsi en lui le peuple réunionnais colonisé, certes à 20.000 kilomètres de nous, mais colonisé de la même manière et exploité par le même lobby sucrier, lequel n’a pas hésité à lui imposer comme député le nommé Debré Michel.
Le PPM devait aussi rendre hommage au courage personnel du leader Vergès, constamment aux prises avec le colonialisme dont il n’évita les geoles à la suite d’une condamnation à trois mois de prison, qu’en se retirant dans la clandestinité durant 28 mois, protégé à La Réunion même, par tout un peuple solidaire de lui parce que lui, incarne ce peuple.
Le PPM avait enfin à remercier Paul Vergès qui n’a jamais hésité à lutter pour la cause antillaise : deux fois il vint à la barre des juridictions répressives métropolitaines pour aider à dénoncer le colonialisme qui sévit chez nous.
Il fut un témoin essentiel au procès de l’OJAM, en décembre 1963, et, tantôt en février 1968, il fut remarquable dans sa déposition à la Cour de sûreté, en faveur des accusés guadeloupéens.
C’en était assez pour que, malgré le peu de temps imparti, le PPM alerte ses militants et ses amis.
Et, samedi 20 avril, Paul Vergès était reçu par nous, à la mairie de Fort de France, salué par notre camarade Aliker, vice-président du Parti progressiste martiniquais, en présence du secrétaire général Rodolphe Désiré, de tous les membres du Comité régional.
Et aussi, et surtout, démonstration émouvante de la solidarité, dans l’enthousiasme, de tout un peuple qui voulut connaître Vergès, lui serreer la main, obtenir de lui une signature, bref, lui manifester à sa manière sa sympathie, ses compliments, sa gratitude.
Grand merci à Paul Vergès d’avoir accepté d’être des nôtres ! Et prompt retour parmi nous ».
• 2 octobre 1982
Soyons les acteurs de notre développement
Lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur la décentralisation, Aimé Césaire met en avant le droit à la spécificité et appelle à libérer nos pays des séquelles de la colonisation.
Il s’agit d’« Eliminer de nos sociétés insulaires les séquelles coloniales, de neutraliser les vieux réflexes, d’en finir avec l’hypocrisie, d’élever nos communautés au sentiment de la responsabilité ».
• 8 juin 2004
Pour l’Alliance de l’Outre-mer
En 2004, Aimé Césaire accepte de sortir de sa retraite politique pour recevoir la présidence d’honneur du comité de soutien de la liste de l’Alliance pour l’Outre-mer conduite par Paul Vergès et Madeleine de Grandmaison.
La rencontre entre Aimé Césaire et Paul Vergès est le temps fort de la campagne du futur député au Parlement européen aux Antilles.
• 19 mars 2006
Le début d’un nouveau cycle
Le dialogue entre Aimé Césaire et Paul Vergès est le temps fort des célébrations du soixantième anniversaire de l’abolition du statut colonial à La Réunion.
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