Roger Beaulieu n’est plus. Avec lui, c’est une grande figure du football réunionnais qui disparaît…

18 décembre 2010

Il avait marqué le monde du football réunionnais et plus particulièrement celui de la Ville de Saint-Louis dont il était le capitaine du club phare. C’était dans les années 1960/1970. Roger Beaulieu est décédé ce vendredi 17 décembre, en début d’après-midi, des suites d’une longue maladie.
Avec Marc Rivière, son ancien président de club, avec Sydney Laverdure, Fortuné Valmy (dit Kalou) et Jean-Claude Lacouture qui furent ses co-équipiers sous le célèbre maillot vert, avec Axel Royer, l’ancien CTR, et avec le journaliste Alex Eyquem aujourd’hui à la retraite, nous nous étions rendus à son domicile dans le quartier de Basse-Terre à Saint-Pierre, pour une visite dont il n’est point difficile d’imaginer combien elle était débordante d’émotion. Nous le savions gravement malade.
C’était le mercredi 9 juin dernier. Avec Roger, nous avions, cet après-midi là et en quelques trop courtes heures, passé en revue mille et mille souvenirs, à travers les nombreuses coupures de presse que notre ami avait sorties de là où il les conservait soigneusement. Nous avons alors remonté le temps, ce temps où nous aurions payé pour jouer, un temps où le respect et l’amitié prenaient le devant sur les rivalités, du temps où de solides amitiés ont pu se tisser entre amoureux du ballon rond jusqu’à ne jamais s’effacer. Sa fermeté que nous avions tous ressentie à partir de sa poignée de main, la précision qui était la sienne dans le rappel de tout ce que nous avions pu vivre ensemble, chacun dans son club et à son poste, chacun dans ce qu’il avait à faire dans les structures de formation ou dans les journaux, tout cela nous avait alors profondément marqués et émus. Et quand le moment fut venu de le quitter, nous étions partagés entre, d’une part, la satisfaction d’avoir revu, pour une dernière fois pour certains d’entre nous, un ami dont nous mesurions combien il avait été au tout premier rang des meilleurs et, d’autre part, le sentiment d’une tristesse qui nous interrogeait au plus profond de nous-mêmes.
Roger se savait condamné. Pas plus tard que lundi, je lui avais rendu visite. Il disposait toujours d’une étonnante lucidité bien qu’il n’ignorait pas que le grand départ n’était maintenant plus qu’une question de jours. Et nous avions, l’espace d’un instant certes, parlé football…
Il nous a donc quittés hier. Il avait 71 ans. Son corps a été exposé au Centre funéraire de la Ligne Paradis, à Saint-Pierre. Ses obsèques auront lieu cet après-midi, à 14 heures en l’église de la Châtoire avant qu’il ne rejoigne les siens au cimetière du Tampon.

Raymond Lauret


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