Le message de Sylvie Mouniata

Sa simplicité et sa grandeur d’âme resteront à jamais gravées dans mon cœur

8 février 2013

Camarade de luttes d’Adrien Minienpoullé, Sylvie Mouniata a transmis hier cet hommage.

« Quand j’ai appris la nouvelle mercredi soir, une très grande tristesse s’est emparée de moi. Tout de suite, j’ai pensé à mes parents — ma mère et en particulier mon père. Adrien les connaissait bien. De nombreux souvenirs ont ressurgi de ma mémoire.

Je me rappelle comme si c’était hier, j’avais 12 ans quand je l’ai connu. Il venait très souvent nous rendre visite à la case au Champ-Borne là où je suis née à Saint-André. Adrien et mes parents discutaient du parti et de ses luttes. Toujours, il soutenait le courage de maman qui exploitait la plantation d’oignons (Champ-Borne était le berceau, le lieu où la culture d’oignons était très réputée) et de papa qui coupait et chargeait la canne. On était une famille très modeste. Avec 7 enfants, il fallait bien trouver les moyens de nous envoyer à l’école et nous nourrir.

A cette époque, les aides n’existaient pas comme maintenant, et à chaque rentrée des classes, le camarade Adrien nous aidait beaucoup. Il nous ramenait du matériel scolaire.

Depuis, j’ai toujours gardé le contact avec lui. Il prenait très souvent des nouvelles de mes parents, me rappelant sans cesse leur engagement dans les combats du Parti communiste réunionnais, malgré la répression à l’encontre des militants. Il avait toujours un fait ou une anecdote liée aux luttes du parti à me raconter. A chaque fois, c’était une page d’histoire, l’histoire du parti et des camarades. C’était très passionnant de l’écouter, c’était une mémoire vivante. Adrien me donnait aussi des conseils et m’encourageait toujours dans mes actions militantes.

A la mort de mon père, en avril dernier, il me disait : « Je salue l’humilité de tes parents — c’étaient de braves camarades —, ils n’avaient jamais baissé les bras devant l’adversité —, sois fière de leur héritage politique ». J’ai été très touchée par son soutien. Adrien était plus qu’un camarade pour moi. Sa simplicité et sa grandeur d’âme resteront à jamais gravées dans mon cœur. C’est avec beaucoup d’émotion que je lui rends un très grand hommage aujourd’hui, le remerciant encore pour toute la richesse qu’il m’a transmise. A sa famille et à ses proches, je leur adresse mes plus vives et sincères condoléances dans cette terrible épreuve. »

Sylvie Mouniata


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