Marche blanche au Port en hommage à Kevin

« Stop à la violence et justice pour tous ! »

30 janvier 2012

La marche blanche d’hier matin avait été espérée, voulue, impulsée par la famille de Kevin, ce jeune Portois victime d’un meurtrier à la violence aveugle, à l’avant-veille de Noël. Très vite soutenus par l’Association pour la Vérité et la Justice pour Aafifoudine (AVJA) puis par l’Association Portoise de Médiation (APM), le père et la famille de Kevin ont réussi à mobiliser dans le recueillement et le respect une foule nombreuse et solidaire, qui s’est retrouvée unie pour transmettre à notre société réunionnaise deux forts messages : “Stop à la violence !” et “Justice pour tous !”.

Plus de 200 personnes étaient déjà regroupées, bien avant l’heure du départ, dans la cité Say, à deux pas de chez la grand-mère de Kevin. Tout de blanc vêtus, les participants étaient pour la plupart porteurs de roses blanches ou rouges. Tous les âges étaient présents, enfants en tête de cortège, adolescents très nombreux, parents tous si proches des parents de Kevin, jusqu’aux personnes âgées qui avaient tenu à suivre tout le parcours.

C’est le long des rues du centre-ville du Port que ce parcours s’est avancé, cortège impressionnant de dignité et d’émotion contenue. Une halte a été effectuée près de l’église le temps d’une prière, puis la marche a repris pour se terminer sur le lieu où s’est produit le drame.

Un drame dont les racines lourdes de violence et de haine ont été dénoncées par M. Eric Samourgompoullé, le papa du défunt. D’une voix ferme malgré sa douleur, il a remercié toutes et tous pour leur solidarité, et il a lancé un appel : « Arèt la violans ! Donn anou lo réspé et lédukasion ! » . Il a fait un autre appel, celui-là lancé à l’adresse des autorités judiciaires : « Que justice soit faite ! » .

Au nom de l’AVJA, Saylane a exprimé sa pleine solidarité avec cette exigence de justice, rappelant que « des questions sont toujours sans réponse » dans le cadre de la recherche de la vérité sur la disparition d’Aafifoudine. Au nom de nos frères et sœurs d’origine comorienne, Jacob Combo a déclaré : « On ne peut vivre bien avec la haine et la violence en soi » , répétant : « Que la Justice fasse pleinement son travail, pour que nous puissions faire notre deuil ». La Ville, représentée par de nombreux conseillères et conseillers municipaux, a également apporté son soutien et son appui à la famille et aux proches de Kevin, par une déclaration émue de Sabine Le Toullec.

Des prières ont ensuite été dites, musulmanes et tamoules, mettant encore un peu plus en évidence la cohésion recherchée de notre société. Cette cohésion sociale, cet esprit d’unité et de dialogue, tout cela a été revendiqué à plusieurs reprises lors de plusieurs interventions finales, venant de mamans, de voisins et de jeunes. Interventions qui se sont conclues sur un mot d’ordre scandé par tous : « Justice pour tous ! ».

(Texte et photos A.D.)


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