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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Hommage à Raymond Vergès, décédé il y a 50 ans - VI -
7 juillet 2007
Voici le 6ème volet de la série d’articles d’Eugène Rousse commencée lundi dernier dans “Témoignages” à l’occasion du 50ème anniversaire du décès du docteur Raymond Vergès (1882 -1957). Les cinq premiers articles ont montré comment après une jeunesse consacrée à se former, cet homme s’est mis au service des autres par son travail et ses engagements de militant. Un militant qui a résisté courageusement à la répression infligée par le pouvoir colonial et qui, après avoir fait à 62 ans une entrée décisive sur la scène politique, sera élu député avec son camarade Léon de Lépervanche le 21 octobre 1945. Ce qui débouchera sur le vote historique de la loi du 19 mars 1946 abolissant le statut colonial de La Réunion.
Certains opposants à la transformation de la colonie de La Réunion en département français en voulaient à mort à Raymond Vergès et à ses amis. Ils ont commis les pires crimes contre la démocratie et contre les Réunionnais pour tenter de s’opposer à cette évolution statutaire et à l’application du principe d’égalité. C’est le cas notamment d’Alexis de Villeneuve, maire de Saint-Benoît.
Lors de l’élection d’une nouvelle Assemblée constituante le 2 juin 1946, celui-ci se lance dans une campagne d’une extrême violence contre le docteur Raymond Vergès dans la 1ère circonscription de l’île, où le maire bénédictin a déjà été battu deux fois en moins d’un an, malgré sa fraude électorale massive.
Appels incendiaires
Pour Alexis de Villeneuve, la départementalisation de La Réunion ne peut être que génératrice de « chaos ».
Dans son journal “le Planteur”, il multiplie les appels incendiaires et se déclare prêt au sacrifice suprême : « l’ultime résolution des planteurs, c’est vaincre ou mourir ».
Dans le même numéro, on peut lire : « les planteurs sont décidés à passer à l’action, quoi qu’il puisse arriver ».
Il n’est donc pas étonnant qu’en dépit d’une circulaire gubernatoriale datée du 11 mai 1946, précisant à tous les maires de l’île que « les réunions électorales ne peuvent avoir lieu sur la voie publique », Alexis de Villeneuve n’hésite pas à organiser un « grand rassemblement » place de la Cathédrale à Saint-Denis le 25 mai 1946.
Arbitraire et illégalité du gouverneur
Cette manifestation illégale, qui se déroule devant le domicile de Raymond Vergès, en présence de plusieurs dizaines de gendarmes et de policiers, se termine par un drame affreux : Alexis de Villeneuve est tué par balle au cours d’une échauffourée qu’il a lui-même provoquée.
Devant l’énorme émotion suscitée par la fin tragique du maire de Saint-Benoît, le gouverneur André Capagorry prend dans la nuit du 25 au 26 mai une double initiative :
1) Il dissout la municipalité dirigée par Raymond Vergès, coupable selon lui d’avoir entretenu une « atmosphère de passion », alors que sa propre responsabilité est engagée dans la tenue d’une manifestation illégale.
2) Il fait diffuser par Radio Saint-Denis à l’aube du 26 mai un communiqué dans lequel il viole le Droit français en affirmant : « déjà trois coupables sont arrêtés (...) la Justice sera impitoyable ».
Une grave injustice
Dans la soirée du 25 mai, alors que le docteur Vergès échappe de justesse à un guet-apens qui lui est tendu sur la route de la Montagne, son fils Paul, revenu dans l’île le 6 mai après avoir participé à la libération de la France, est arrêté. Il est accusé d’être le meurtrier de De Villeneuve. Ce qui, pour des raisons évidentes, n’a pu être démontré devant la Cour d’Assises du Rhône en juillet 1947.
Il n’en reste pas moins que Paul Vergès est resté en prison durant 14 mois. 14 mois pendant lesquels son père s’est battu pour que soit réparé ce qu’il a toujours considéré avec raison comme une grave injustice.
Un prétexte sans fondement
Au plan politique, le drame du 25 mai a eu pour conséquence d’enlever arbitrairement à Raymond Vergès la mairie de Saint Denis. L’enquête diligentée par le parquet du chef-lieu a clairement établi que le prétexte invoqué pour la dissolution était sans fondement.
Autre conséquence : la non réélection de Raymond Vergès à la seconde Assemblée constituante lors du scrutin truqué du 16 juin. Il lui a fallu attendre le 10 novembre 1946 pour retrouver son siège à l’Assemblée nationale. Siège qu’il occupera pendant deux législatures.
Malgré les épreuves terribles qu’il aura subies, Raymond Vergès restera toujours actif au service de son peuple. Aussi, chaque arrivée et chaque départ du député donnent lieu à d’imposants rassemblements à l’aéroport de Gillot ou au pont du Butor, où le parlementaire descendait pour parcourir à pied en compagnie d’une foule de travailleurs les 400 mètres le séparant de son domicile, face au Petit Marché.
Contre la suppression du chemin de fer
et pour l’application de l’égalité
Faute de ne pouvoir dresser, dans le cadre du présent dossier, un bilan du travail législatif du député Raymond Vergès, contentons-nous de rappeler qu’il est l’auteur de deux propositions de loi (présentées respectivement les 23 janvier et 20 novembre 1951) visant toutes les deux à maintenir en fonctionnement le chemin de fer de La Réunion dont un demi-siècle plus tard les Réunionnais sont unanimes à déplorer la suppression.
Il nous faut aussi souligner qu’au Palais-Bourbon et dans les ministères, il n’a eu de cesse de réclamer l’extension à La Réunion de l’intégralité de la législation métropolitaine.
Fin 1955, désireux de ne se consacrer qu’à “Témoignages” et à ses mandats électoraux, le docteur Vergès décide de ne pas se présenter aux législatives du 2 janvier 1956. Est-il besoin de dire que le succès de la liste qu’il soutient lors de ce scrutin lui procure une des plus grandes satisfactions de sa vie militante. En effet, cette liste obtient deux élus : Paul Vergès et Raymond Mondon ; la liste de droite conduite par Raphaël Babet n’obtenant qu’un siège.
Fondateur de la fédération de La Réunion du P.C.F.
C’est sous la présidence de Raymond Vergès que se tient à l’hôtel de ville de Saint-Denis le 30 novembre 1947 l’assemblée générale constitutive de la fédération réunionnaise du Parti communiste français (PCF). Cette assemblée se tient en présence d’un membre du Comité central du PCF, Hubert Ruffe.
Le poste de président du Comité fédéral élu ce jour-là échoit tout naturellement à Raymond Vergès. Ce qui le conduit à consacrer une grande partie de toute l’année 1948 à travailler, en compagnie d’un instructeur du Comité central du PCF, Louis Odru, à structurer la fédération de La Réunion.
1949 : une année importante
L’année suivante est une année particulièrement importante dans la vie du docteur Vergès.
Le 25 janvier 1949, son élection du 10 novembre 1946 ainsi que celle des 2 autres députés réunionnais est enfin validée. Le 7ème bureau de l’Assemblée nationale, chargé de l’examen de ce dossier au Palais-Bourbon, avait hésité à plusieurs reprises à cautionner les résultats de scrutins grossièrement truqués, notamment dans les communes de Saint-Joseph et de Saint-Benoît (1).
Le docteur Vergès recouvrait ainsi la totalité de ses prérogatives parlementaires.
L’envoi d’une commission d’enquête dans l’île n’ayant pas été jugé opportun après d’interminables débats, le 7ème bureau demande toutefois à l’Assemblée d’adopter la motion suivante : « l’Assemblée nationale (...) décide d’inviter le gouvernement à appliquer après enquête complète les mesures propres à assurer la sincérité des élections à La Réunion... ». Motion adoptée à l’unanimité.
Eugène Rousse
(à suivre)
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