Presqu’un demi siècle, le 28 mars 1967

Un car plonge dans la ravine des Poux : 31 blessés-29 morts !

29 mars 2016

Le lendemain de la fête des Pâques, le 28 mars 1967, La Réunion est endeuillée ; le car de ligne des hauts en provenance de Trois-Bassins direction Saint-Pierre bascule dans la “Ravine des poux” sur la RD 13 à Saint-Leu.

Cet accident reste à ce jour, le plus dramatique accident de l’ile faisant 31 blessés et 29 morts dont 8 collégiens.

A cette époque, il n’y avait pas de transport scolaire et les élèves qui allaient au collège de Piton Saint-Leu (le seul existant) devaient prendre ce bus de ligne qui bien souvent était plein à craquer comme ce jour-là. Pas d’autres solutions que de voyager debout. L’essentiel, c’était de pouvoir se rendre à l’école…

Ce 18 mars 1967, parmi les décédés, trois élèves à peine montés dans ce car trouvent la mort à 200 m de leur domicile…

Que s’est-il passé ? Quelle est l’origine de l’accident ?

Tellement de questions auxquelles il y a si peu de réponses…

Le car circulait sur une route étroite, d’un côté le flanc de montagne, de l’autre la ravine. Il n’y avait aucun accotement, les herbes étaient hautes et il y avait plu la veille…

Que s’est-il passé ? Certains diront qu’il y aurait eu un croisement avec une camionnette ! Mais les médias n’en font pas cas du conducteur de cette camionnette ! Certains accuseront le chauffeur de bus de rouler trop vite. D’ailleurs, même mort, il a subi des atrocités, sa tombe fut saccagée à plusieurs reprises… Alors qu’il venait de prendre des passagers à l’arrêt !

Toujours est-il que le car à un moment donné, a glissé lentement avant de basculer dans la ravine sur un niveau déracinant des pans d’arbres, puis a continué sa chute pour s’écraser sur les rochers du bas fond ! Le spectacle était horrible. Parmi les personnes décédées, certaines étaient écrasées, d’autres écartelées. Des corps mutilés, broyés sous la carcasse du bus ; un passager a eu même la tête vidée…

Quel dispositif sur place ?

En 1967, les moyens de secours étaient obsolètes et les pompiers peu formés. Le véhicule de secours communal de l’époque n’avait rien de confortable. Il y avait un morceau de planche à la place du siège… Il n’y avait pas de brancards non plus. N’en parlons pas de cellule d’écoute, ou psychologique, ni d’aide à l’accompagnement des familles dans ces moments difficiles…

La solidarité de la population a joué pleinement malgré les conditions difficiles d’accès. Les victimes étaient remontées avec des cordes dans des sacs de « gonis ». Certains ont survécu, d’autres sont morts…

Presqu’un demi-siècle écoulé, quel constat ?

Sur nos routes des hauts sillonne aujourd’hui un ballet de grands bus transportant chaque jour des scolaires. Les routes sont toujours étroites et sinueuses et donc non adaptées aux dimensions de ces bus qui doivent faire diverses manœuvres pour faire les virages. Ne parlons pas des bus de passagers empruntant chaque jour les petites routes des quartiers… Quelle sécurité pour les enfants transportés, quelle sécurité pour la population des hauts ?

Faut-il attendre qu’il y ait un drame pour que nos responsables des pouvoirs publics réagissent ???

Simone Yée-Chong-Tchi-Kan
« Rescapée de l’accident »

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