
La vérité lé tétu ! i pé pa tourn ali lo do kontinyèlman !
4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
Hommage à Raymond Vergès, décédé il y a 50 ans - VIII -
10 juillet 2007
Nous publions aujourd’hui le 8ème volet de la série d’articles d’Eugène Rousse commencée l’autre lundi dans “Témoignages” à l’occasion du 50ème anniversaire du décès du Docteur Raymond Vergès (1882 -1957). Dans les 7 premiers articles, nous avons déjà pu voir comment cet homme a mis ses compétences au service des autres à travers sa profession mais aussi ses nombreux engagements de militant. Nous avons vu comment son combat politique a notamment débouché sur le vote historique de la loi du 19 mars 1946 abolissant le statut colonial de La Réunion.
Ce combat pour la transformation de notre pays en département au service des plus pauvres a conduit Raymond Vergès et ses proches à lutter en particulier contre la fraude électorale.
À propos de la mobilisation des communistes réunionnais pour la démocratie et pour le respect du suffrage universel, rappelons cette déclaration de Raymond Vergès lors de la séance d’installation du Conseil général au Palais Rontaunay le 12 octobre 1949 :
« L’Assemblée qui s’installe ne représente pas le peuple créole. (...) La fraude est protégée dans ce pays par une magistrature de classe. Avec le peuple créole, avec le peuple de France, nous continuerons ici, comme partout, le combat contre l’oppression, pour la liberté ».
Ce combat contre la fraude électorale va durer encore de nombreuses années.
La disparition d’André Hoarau
Il est bon de rappeler que, 9 jours après cette allocution historique, le docteur Vergès a la douleur de perdre un de ses plus fidèles compagnons de lutte, en la personne d’André Hoarau.
Élu conseiller général de Saint-André le 9 octobre 1949, ce directeur du Cours complémentaire de la ville - père notamment de Claude Hoarau et d’Aliette Gauvin - meurt à l’âge de 43 ans. Il est victime d’une bronchite contractée au cours de la campagne électorale.
Au soir du scrutin du 9 octobre, après avoir proclamé les résultats du bureau de vote qu’il préside, André Hoarau prend immédiatement son lit, pour ne plus se relever, malgré les soins qui lui prodigués par les docteurs Paul Lamarque et Raymond Vergès. Il laissait une veuve et neuf orphelins.
Pour la démocratie
au Conseil Général
Élu conseiller général de Saint-André le 17 avril 1955, Raymond Vergès préside une nouvelle fois le 12 mai 1955 - en qualité de doyen d’âge - la séance d’installation des conseillers généraux nouvellement élus. À l’ouverture de la séance, Paul Vergès, élu de Saint-Paul, et Roland Jamin, élu de La Possession, exercent les fonctions de secrétaires, en qualité de benjamins de l’assemblée.
Cette fois, le doyen de l’assemblée n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la honteuse et ruineuse guerre d’Algérie, ainsi que les menaces qui pèsent sur la paix en divers points du monde. Il déplore le manque dramatique de moyens dont souffre l’enseignement à La Réunion. Il souligne la détresse de la majorité de la population réunionnaise, qui en est toujours à attendre l’application dans l’île de la loi du 19 mars 1946, votée depuis plus de 9 ans.
Raymond Vergès émet une fois de plus le vœu que l’opposition ait la place qui lui revient dans le Bureau et dans les commissions du Conseil Général.
Il demande que soit respectée une règle démocratique élémentaire constamment violée depuis octobre 1949. Cette demande, à laquelle restent sourds successivement les présidents Roger Payet, Marcel Cerneau et Pierre Lagourgue, ne sera satisfaite qu’après l’application à La Réunion des lois de décentralisation de 1982.
De Saint-Denis à Saint-André
Comme aux municipales de 1945, le docteur Vergès est candidat aussi bien à Saint-Denis qu’à Saint-André lors des élections municipales du 19 octobre 1947.
Battu à Saint-Denis par Jean Chatel, il devient maire de Saint-André le 26 octobre 1947. Mais il n’a pas pour autant abandonné l’espoir de reconquérir le chef-lieu, où il dispose d’un capital de voix important, comme en témoignent les résultats obtenus aux différents scrutins dionysiens :
- le 7 juillet 1946, malgré la honteuse exploitation de la mort d’Alexis de Villeneuve par son adversaire Jean Chatel, malgré les grossières irrégularités qui ont marqué le scrutin, il n’a été devancé que de 1.000 voix sur près de 12.000 suffrages exprimés.
- le 26 avril 1953, dans une triangulaire qui l’oppose à Raphaël Babet et à Jules Olivier, maire sortant, il devance ce dernier de 569 voix et son nombre de sièges passe de 11 à 13 sur 31. D’ailleurs, lors de l’élection du maire, c’est au bénéfice de l’âge que Jules Olivier est élu.
Manque de concertation et de cohésion
À Saint-André, en 1947, Raymond Vergès dirige un Bureau municipal composé comme suit :
- 1er adjoint : Hervé Grondein
- 2ème adjoint : Jean Ramassamy
- 3ème adjoint : Gabriel Gamel
- 4ème adjoint : Issop Affeejee
- Adjoint spécial du Champ-Borne : Léonce Panon.
En raison, semble-t-il, des fréquentes absences du maire qui, ne l’oublions pas, est également député de La Réunion, la cohésion de ce Bureau ne tarde pas à se fragiliser. L’autoritarisme dont fait preuve le premier adjoint fait également partie des causes de ce problème.
La quasi absence de concertation entre Hervé Grondein et les autres membres du Bureau, y compris avec Raymond Vergès qui, à cette époque, ne peut pas être joint téléphoniquement, aboutit à l’isolement presque total du 1er adjoint. Le maire déplore publiquement son comportement, qui fait le jeu de l’opposition au sein de la municipalité.
Début à Saint-André de la fraude institutionnalisée
Il n’est donc pas étonnant que Hervé Grondein ne figure pas sur la liste conduite par Raymond Vergès aux municipales du 26 avril 1953 et que le poste de premier adjoint soit confié à Jean Ramassamy. Celui-ci a une solide expérience des affaires municipales, puisqu’il exerce les fonctions de secrétaire général de mairie dans la commune de Bras-Panon.
Mais, en l’absence du maire retenu assez souvent à Paris, les relations entre le premier adjoint et la majorité de l’équipe municipale se dégradent à un point tel que celle-ci, dans une motion, demande au premier magistrat de la commune de destituer Jean Ramassamy. En bon démocrate, Raymond Vergès donne satisfaction à la majorité municipale.
Désormais, le Maire de Saint-André comptera au sein de sa municipalité un adversaire de poids, qui ira grossir les rangs de la minorité municipale de droite. Il deviendra un adversaire, qui sera candidat contre lui aux cantonales du 17 avril 1955.
Battu à ces cantonales, Jean Ramassamy prendra sa revanche immédiatement après la mort du docteur Vergès, en se faisant “plébisciter” lors du scrutin grossièrement truqué du 15 septembre 1957, qui marque le début d’une longue période au cours de laquelle la fraude électorale sera institutionnalisée à La Réunion.
L’estime de la population saint-andréenne
Raymond Vergès a ainsi été dans l’obligation de se priver des services de ses deux premiers adjoints au cours des dix années passées à la mairie de Saint-André (1947-1957). De plus, il disposait de maigres crédits, ce qui ne lui a pas permis de réaliser tous ses projets.
Malgré tous ces problèmes, on peut affirmer que le docteur Vergès a remarquablement œuvré afin d’améliorer les conditions de vie de ses administrés.
L’effort consenti par sa municipalité en matière de santé, d’enseignement, de voirie lui a valu l’estime de la population saint-andréenne.
Celle-ci ne cachait pas, par ailleurs, sa satisfaction de rencontrer à la mairie un secrétaire général aussi compétent et aimable que Bruny Payet et des élus aussi dévoués que Marie Gamel et Issop Affeejee, pour ne citer que ceux-là.
Eugène Rousse
(à suivre)
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