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Laurent Vergès, 19 ans après ...
12 octobre 2007
Les anniversaires posthumes se suivent et rapprochent les vivants qui se souviennent. Ils rapprochent cette semaine trois figures de révolutionnaires, trois brefs parcours qui, bien que très différents, ont en commun bien plus que le seul fait de s’être trop tôt éteints. Ernesto “Che” Guevara, disparu il y a 40 ans le 9 octobre, et Thomas Sankara, assassiné lui aussi un 15 octobre, il y a 20 ans, sont deux révolutionnaires qui ont poussé leur engagement jusqu’à donner leur vie pour leur pays ou pour leur idéal de libération. Ils ont tous deux été éliminés par ceux qui incarnaient l’injustice et les inégalités que l’un comme l’autre avaient juré de combattre et ils ont rejoint au panthéon des révolutionnaires, les Saint-Just, Louise Michel, Lumumba, Frantz Fanon, Emiliano Zapata, Gandhi, Steve Biko, Martin Luther King... et tant d’autres.
A La Réunion, Laurent Vergès nous a quittés le 12 octobre 1988, après un violent accident de la route dû sans doute à la vitesse, et au moins autant à un surcroît de fatigue cumulée pendant une rude semaine de négociations politiques post-électorales. Lui aussi, à l’échelle de l’île et au niveau d’engagement qui était le sien dans son parti, a tout donné.
Dans des contextes très différents, ces trois hommes ont donné l’exemple de ce qu’il est possible de faire dans une courte vie vouée à un engagement total pour une cause collective, pour des idéaux partagés.
Leur départ brutal et prématuré est pour beaucoup dans la formation d’un mythe qui, après leur mort, survit à chacun pour transmettre par-delà les générations le sens de leur engagement d’humain.
Quand un homme ou une femme, porteur des aspirations les plus exigeantes, les plus radicales d’une communauté humaine - c’est le sens le plus général du mot “révolutionnaire” - disparaît, c’est d’une part toujours trop tôt ; mais c’est aussi pour laisser place à une figure plus grande, atemporelle et universelle, dont chacun pourra se réclamer.
Les témoignages venimeux d’exilés cubains dorés sur tranche à Miami, sur une violence révolutionnaire à laquelle ils n’ont rien sacrifié, ne peuvent rien contre le mythe du “Che”. Parce que celui-ci sublime chacun des actes réels pour ne garder que le sens de son engagement dans l’Histoire et les messages qu’il laisse aux générations futures.
Les adversaires de Thomas Sankara ne se sont pas contentés de le tuer : ils ont fait disparaître son cadavre, parce qu’ils savaient que l’exemple laissé allait encore grandir après sa mort.
Laurent Vergès aussi a laissé beaucoup : à ses proches, à ses amis, à ceux qu’il côtoyait dans la vie politique et en toute occasion. Qu’en faisons-nous ?
Mais avant de se demander ce qu’il reste de son exemple pour les générations d’aujourd’hui et de demain, il faut aussi contredire un romantisme bon marché qui voudrait qu’il n’y ait de vrais révolutionnaires que morts. C’est ce que suggérait cette semaine un article paru dans la presse locale, dont l’idée générale pourrait se résumer ainsi : “Il y aurait bien des combats à mener, mais il n’y a plus de révolutionnaires... Ils sont tous morts !” Au moment où ce confrère désespéré, rattrapé par le Vieux Monde, écrit cela, il se tient au Port un Festival montrant chaque jour des témoignages soit de résistances africaines, soit de gestes collectives par lesquelles les peuples d’aujourd’hui résistent et crient leurs espérances. Encore faut-il sortir de chez soi !
Les “révolutionnaires” ne deviennent ce qu’ils sont qu’au contact des autres et parce qu’ils ont décidé de les servir en un combat qui résume et englobe tous les autres. Ce sont aussi des gens qui savent que la voie qu’ils ont choisie les conduira à renoncer à leur confort ou à certains avantages pour ne jamais perdre de vue les priorités de leur combat. Quelle que soit la forme de ce combat : il n’y a pas que la lutte armée qui soit révolutionnaire. Dans certains contextes, elle est inévitable, c’est tout.
A La Réunion, l’enjeu du combat révolutionnaire a aussi changé depuis la Seconde Guerre mondiale. Lorsque Paul Vergès fonde le PCR, en 1959, les communistes réunionnais ont pour objectif de débarrasser définitivement La Réunion des résidus de colonialisme. Lorsque Laurent Vergès entre en politique à La Réunion, il est nourri des idées autonomistes et sait, parce que les formes politiques ont changé, que cette bataille connaîtra de nombreux avatars et que l’important est de poursuivre l’objectif en conscience et en s’efforçant d’y gagner un nombre toujours croissant de Réunionnais. Il a mené ce combat dans les conditions qui étaient celles de La Réunion.
Il avait décidé de reverser son indemnité de parlementaire à son parti pour permettre d’embaucher deux jeunes qui l’ont suivi dans ses batailles. Ayant fait de solides études et quelques voyages, il aurait pu mener une vie de journaliste-reporter international dans n’importe quel grand journal. Il a choisi de mettre sa formation et ses compétences au service de La Réunion, à “Témoignages” parce qu’il vouait une admiration sincère à son grand-père, Raymond Vergès (le fondateur du journal) et parce qu’il voyait dans le journalisme une façon de maintenir un lien quotidien avec ceux qui luttent pour le développement et l’émancipation de leur pays.
Avec la population de Saint-André, il a eu auprès des jeunes qui le suivaient une action très formatrice, parce qu’il était au plus près d’eux, expliquant chaque moment de la bataille et tirant toujours les leçons des étapes franchies, victorieuses ou non. Son dernier combat, mené depuis la tribune de l’Assemblée nationale, a été pour demander l’instauration du RMI, comme mesure sociale destinée à renforcer “le socle de l’égalité”. Pas comme une fin en soi : toujours comme un rebond.
Laurent n’est plus là. Mais il appartient à chacun ou chacune, en méditant son exemple*, de donner un sens à sa vie, en la nourrissant des expériences des autres et en l’inscrivant dans notre devenir collectif.
P. David
* Voir “Laurent, Jeunesse rebelle” édité par le PCR en 1989.
Un combat à continuer
« Une vie au service de son peuple »
Nous publions ci-après la notice biographique de Laurent Vergès établie par le bureau de presse du P.C.R. et publiée dans "Témoignages" le 13 octobre 1988. « Le fil d’une vie, très tôt militante au service du peuple réunionnais. Un combat brutalement interrompu qu’il nous faut continuer », soulignait le PCR.
« Laurent Vergès est né à Saint- Denis le 23 avril 1955. Fils de Paul et Laurence Vergès, il a deux sœurs aînées et un frère, Pierre, Conseiller régional et Vice-président du Conseil général.
Père de deux fillettes de 5 ans et demi et 4 ans qu’il avait eues avec Marina Dobaria, il habitait à Saint- Denis dans la maison familiale. Etudes à Saint-Denis, puis à Paris. Il abandonna ses études de sciences économiques pour devenir journaliste reporter photographe, (il réalisa notamment un album illustrant le voyage à La Réunion que fit - en 1979 - Georges Marchais alors candidat aux élections européennes). Il travailla au journal “L’Humanité” et devint correspondant de “Témoignages”.
Il réalisa des reportages dans les maquis d’Erythrée et voyagea des Etats-Unis à Cuba, traversant le Mexique, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua libéré, le Costa-Rica, le Panama et enfin le Salvador. Il rapporta de son périple des photos parfois dramatiques.
Il est également allé en délégation officielle au Portugal, en URSS, en Chine, en Ethiopie, au Sahara Occidental (Front Polisario), et pour ce qui est de notre région, à Madagascar et à Maurice.
En 1980, rentré définitivement à La Réunion, il travaille comme journaliste à “Témoignages”. Elu au Conseil régional en février 1983, il en devient vice-président en 1986.
En mars 1983, candidat aux élections municipales de Saint-André, il est privé de la victoire par 47 voix dans un scrutin massivement truqué. Conseiller municipal de cette ville, candidat aux Législatives en 1986 sur la liste du PCR, il devient député en octobre 1987, à la suite de la démission de Paul Vergès et Élie Hoarau en protestation contre la loi-programme du gouvernement Chirac qui refusait l’égalité pour les DOM.
En juin dernier, dès le premier tour, il est élu député de la deuxième circonscription avec plus de 56% des voix.
Il était membre du Comité Central et Secrétaire du Parti Communiste Réunionnais. »
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