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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
... À Raymond Vergès, décédé il y a 50 ans - IX -
11 juillet 2007
Voici le 9ème volet de la série d’articles d’Eugène Rousse commencée le lundi 2 juillet dernier à l’occasion du 50ème anniversaire du décès du docteur Raymond Vergès (1882 -1957). Dans les 8 premiers articles, nous avons vu comment cet homme a mis ses compétences au service des autres à travers sa profession mais aussi ses nombreux engagements de militant. Nous avons vu comment son combat politique a notamment débouché sur le vote historique de la loi du 19 mars 1946 abolissant le statut colonial de La Réunion.
Toutes ces luttes de Raymond Vergès pour les plus pauvres lui ont valu les pires inimitiés de la part de ses adversaires - dont une « magistrature de classe » -, qui ont tout fait jusqu’à la fin de ses jours pour l’empêcher de réaliser ses idéaux d’humaniste réunionnais.
Le souci permanent du docteur Raymond Vergès de rassembler ses compatriotes afin qu’ils puissent être en mesure de faire respecter leurs droits l’a conduit à jouer un rôle très actif dans diverses organisations démocratiques, comme la Ligue des Droits de l’Homme, l’Union départementale des syndicats et fédérations CGT, la Fédération réunionnaise du PCF.
Il est aussi à l’origine de la création à La Réunion d’une Section de l’Union des Femmes Françaises (UFF), née en France en 1945 et dont le congrès constitutif s’est tenu dans l’île le 12 septembre 1948 en sa présence. Il n’est pas non plus étranger à la constitution à La Réunion d’une section du Secours Populaire Français (SPF).
Mobilisation pour sauver l’usine de Quartier-Français
C’est en raison de l’audience de Raymond Vergès au sein de la classe ouvrière et aussi en raison de ses mandats politiques importants, que l’usinier René Payet estime en 1955 que le député-maire de Saint-André est le seul homme capable de l’aider à empêcher la fermeture de son usine du Quartier-Français. Une usine dont les autres sucriers de l’île se préparaient à se partager les dépouilles.
Le docteur Vergès est loin d’être un ami de René Payet, qu’il avait fait lourdement condamner en 1938 pour diffamation. Mais sans hésiter, il mobilise tous les militants de la Fédération réunionnaise du PCF afin de mettre en échec les plans des adversaires de l’usinier de Quartier-Français. Ceux-ci rêvent d’asphyxier un concurrent gênant et de se donner ainsi les moyens d’exploiter un peu plus les planteurs de l’Est.
Grâce à cette mobilisation des militants et élus communistes et suite aux concessions faites aux planteurs de Saint-André et de Sainte-Suzanne, René Payet pourra faire fonctionner son usine jusqu’en 1982, date de son décès.
La reprise de la direction de “Témoignages”...
Le 2 décembre 1947, deux jours après la création de la Fédération réunionnaise du PCF, le député-maire de Saint-André devient le directeur de “Témoignages”, dont il avait été le 5 mai 1944 l’un des cofondateurs.
En mai 1952, en application de la loi Menjoz-Soustelle qui vise à museler la presse, le directeur de “Témoignages” - qui est protégé par l’immunité parlementaire - doit obligatoirement s’adjoindre un co-directeur. Poste occupé successivement par Alice Pévérelly et Bruny Payet.
Solidaire de Bruny Payet
Condamné injustement pour délit de presse à une énorme amende - restée impayée - ce dernier ne peut éviter la saisie de tous ses biens mobiliers. La vente aux enchères a lieu à Saint-André le 29 avril 1956, en présence du docteur Vergès, entouré de nombreux Saint-Andréens. L’huissier, Maître Mario Lacaille, débute la vente par la mise à prix d’une armoire. Celle-ci ne trouve pas preneur pour des raisons faciles à imaginer.
En vue de mettre fin à une opération qui ne peut qu’échouer, le docteur Vergès propose à l’huissier - qui ne s’y oppose pas - de tout lui vendre pour la somme de 10.000 francs CFA. La mission de Maître Lacaille peut ainsi prendre fin au bout de 10 à 15 minutes et lorsqu’il se retire, le docteur Vergès fait don à son secrétaire général de mairie de la totalité des biens vendus.
Directeur d’un journal
anti-colonialiste
N’ayant pas sollicité le renouvellement de son mandat de député le 2 janvier 1956, le docteur Vergès assume pleinement à partir de cette date la direction de “Témoignages”. Ce journal est alors un hebdomadaire, avant de devenir bi-hebdomadaire le 1er juin 1956.
Dans son journal, l’ancien député continue le combat qu’il a constamment mené contre toutes les guerres coloniales. Il dénonce notamment les guerres menées par les colonialistes français contre l’Indochine, pays qui lui est particulièrement cher, contre Madagascar puis contre l’Algérie.
Condamné injustement un mois avant son décès
S’agissant du conflit algérien, il puise tout naturellement ses informations dans la presse parisienne. Pour avoir écrit dans “Témoignages” : « En Algérie, des scènes de tortures, de pillages (...) des atrocités se commettent quotidiennement sous les yeux de l’armée, de la police », il est poursuivi en correctionnelle, alors que les journaux parisiens qui rapportent et condamnent ces faits ne sont pas inquiétés.
En raison de son état de santé, le procès qui lui est intenté est reporté plusieurs fois. Finalement, le directeur de “Témoignages” comparaît le 16 mai 1957. Le mardi 4 juin, le tribunal rend son verdict : Raymond Vergès est condamné à 50.000 francs CFA d’amende.
Son décès, survenu moins d’un moins après la grave injustice dont il est victime, le privera de la possibilité de s’adresser à d’autres juges. Cette nouvelle injustice de la Justice montre que le “médecin des pauvres” resta un militant jusqu’à la fin de sa vie.
Eugène Rousse
(à suivre)
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