Hommage à Marcel Soubou

Un sacré lycéen, notre Marcel…

7 janvier 2011

Raymond Lauret nous a promis qu’une toute prochaine grille de ses “Mots croisés… d’ici et d’ailleurs” serait réalisée en une sorte d’hommage à Marcel Soubou. Pour l’heure, il nous a fait parvenir les quelques lignes ci-dessous. Elles nous font remonter le temps…

J’ai vraiment connu Marcel au Lycée Leconte de Lisle. Je crois qu’il y arriva, comme moi, en 1962. Je venais du Port, lui peut-être de La Saline. Par le hasard des emplois du temps, nous nous sommes retrouvés dans la même classe de “Première Moderne prime 1”, nous qui venions de la province et qui, c’était en tout cas ma situation, n’avions fait ni latin, ni grec, et seulement l’anglais en langue étrangère. C’était en 1963.

Nous avions un prof de Physique-Chimie assez original. Il n’aimait pas… les communistes. Et il nous le disait. C’était la porte ouverte pour que nous ne laissions pas passer la moindre occasion pour lui rendre, à ce prof pour le moins imprudent, la monnaie de sa pièce. Mais avec finesse, intelligence et toujours en provoquant un éclat de rire qui ne pouvait que tourner en notre faveur. Notre brave prof de Physique-Chimie acceptait alors que nous soyons à la hauteur de la répartie. Et dans ce domaine, Marcel excellait.

Marcel excellait également au simple niveau des études. C’est ainsi qu’à la fin de notre année de Première, au moment donc de passer ce qui s’appelait alors le premier Bac et qui valait entrée en Terminale, au tableau que l’administration du lycée, sous la signature du respecté et admiré Albert Lougnon, le Proviseur, joignait à chacun de nos dossiers respectifs, Marcel était classé premier des 28 élèves que comptait notre classe. Et ladite classe ne manquait pas de belles et grosses têtes. Pensez donc.

Notre groupe, c’était toute une flopée de garçons qui sont par la suite devenus médecins (Joseph Chane Tune, Courtois Gheslin, Chong-Fah-Shen René…) ou qui ont fait de belles carrières ici ou là (Moreau Luçay, Morau Albert, Singaïny Michel, Lépinay Yves, Houssen Ayoub, Baillif Gilbert, Beaudemoulin Philippe, Junot Alex, Defaud Alain, Ng-Ah-King Jean-Pierre pour ne citer que quelques-uns), dans l’enseignement, la Préfectorale, l’Industrie, l’Agriculture, les Hôpitaux, etc. Marcel nous dominait tous, avec ses 11,85 de moyenne. Pour ma part, avec (mes seulement) 7,15 de moyenne, je faisais « élève sérieux et appliqué, mais résultats insuffisants », notre ami devant sans doute s’offrir une appréciation du genre « élève dissipé, mais brillant »…

Plus tard, lorsqu’il fut chargé des analyses économiques à la S.R.21, il lui arrivait de me demander un avis. Plus souvent qu’à son tour, c’est moi qui construisais mon positionnement à partir des éléments sur lesquels il m’indiquait avoir monté son raisonnement.

Ce mardi 4 janvier au petit matin, à l’heure où le soleil ne s’est pas encore levé, sur le parcours de santé du littoral Nord de la commune du Port, mon épouse et moi, nous l’avions croisé. Il faisait, comme de nombreux Portois, sa marche de trois ou quatre kilomètres. Nous avions discuté un petit moment, le temps pour lui de constater qu’il n’avait peut-être pas ma bonne adresse mail. Mon épouse devait me confier l’avoir senti fatigué. Ce n’était pas mon avis. Marcel ne nous a jamais habitués à quelqu’un qui fait dans l’embonpoint. L’instinct féminin avait vu juste, plus juste que nos certitudes masculines. Le lendemain, sans crier gare, il nous quittait.

Adieu ami…

Raymond Lauret

Marcel Soubou

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