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Inauguration de l’Amphithéâtre Olympe de Gouges au Tampon
29 février 2008
Il aurait pu s’appeler Amphi 350 comme 350 places. Mais le plus grand amphithéâtre de la Faculté du Tampon, inauguré aujourd’hui, sera baptisé du nom de cette femme d’exception, militante progressiste dans la plume et la voix, féministe ralliée à la cause des opprimés : Olympe de Gouges ; guillotinée le 3 novembre 1793 pour avoir défendu l’idéal républicain de liberté, d’égalité et de fraternité.
A personnage remarquable, inauguration singulière. A 13 heures 30 aujourd’hui, tous les étudiants de la Faculté du Tampon sont invités à envahir les gradins du nouvel amphi où les élèves de l’atelier théâtre offriront des extraits “vollaresques” de “L’esclavage des Noirs”, pièce de théâtre abolitionniste écrite par Olympe de Gouges et réadaptée en 1989 par le théâtre citoyen réunionnais.
1789-1989 : une pièce de théâtre qui fait date
Emmanuel Genvrin lui-même sera présent pour éclairer l’histoire de cette oeuvre qui compte en fait 4 titres et 5 versions, dont la première “Zamore et Mirza” publiée en 1784. Fait remarquable, “L’esclavage des Nègres”, l’un de ses autres titres, sera jouée à la Comédie Française en 1789, alors que les premières émeutes de la faim agitent la capitale ; avant d’être retirée sous la pression des pro-colonisateurs. « Alors que le sujet était extrêmement tabou, c’est la première fois que des Noirs seront sur scène », note Emmanuel Genvrin. Ce dernier proposera également cette après-midi des extraits vidéos de sa réinterprétation réunionnaise composée en deux parties, “Etuves” et “L’esclavage des Noirs”, dont le maître d’œuvre de Vollard en est l’auteur et que la troupe a jouée pour la première fois en 1989 à l’occasion du bicentenaire de la Révolution (voir par ailleurs). La même année, Vollard la présentera au Festival des Francopholies de Limoges et sur la scène du Botanique à Bruxelles. Toujours en 1989, “Etuves” traduite en américain, sera jouée dans une Université new-yorkaise. 19 ans après, c’est au tour des étudiants réunionnais d’inscrire comme connaissance, dans ce lieu de transmission des savoirs qu’est la Faculté, la parole abolitionniste d’Olympe de Gouges, réécrite, modernisée et “battue” en créole par Vollard.
« Un personnage catalyseur »
Encadrés par Francine Barreau, intervenante de la DRAC qui était d’ailleurs à l’époque régisseuse sur “Etuves”, les étudiants de l’atelier théâtre répètent depuis plus de 6 mois pour assurer le spectacle. « Ils ont vraiment pris les choses en mains », souligne Jean-Yves Bernard, chargé de mission culture à l’Université. Autorisés par Emmanuel Genvrin à s’appuyer sur sa relecture de “L’esclavage des Noirs” et même à revêtir les costumes de la troupe, ils se sont pleinement investis dans ce projet qui leur tient à cœur, car la célébration d’Olympe de Gouges est porteuse de sens pour cette génération. « A travers cette pièce, il y a bien sûr ce rapport à l’histoire abolitionniste, mais en rendant hommage à Olympe de Gouges, on va bien au-delà, précise Jean-Yves Bernard. C’est un personnage catalyseur qui montre aussi à ces jeunes l’identité des femmes et le respect qui leur est dû. Ce souci de reconnaissance est important quand on sait que les violences faites aux femmes à La Réunion est un sujet brûlant ». Il ne faut pas oublier qu’elle est l’auteure de la “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne” publiée en septembre 1791, transposition de la “Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen”. Il faut aussi que les générations de ce siècle retiennent de cette autodidacte sa formidable ténacité, elle qui a réussi à s’imposer avec courage dans le débat politique alors réservé aux hommes, affichant ses opinions progressistes.
Une humaniste guillotinée
Plusieurs de ses nombreux projets de réformes publiés dans les journaux de l’époque ont même été adoptés par l’Assemblée nationale. C’est grâce à Olympe de Gouges que l’égalité des droits civils de la femme et de l’homme ainsi que l’autorisation du divorce ont été proclamés ; qu’une une caisse patriotique pour les plus démunis a été créée. Car ses réflexions sur les moyens d’améliorer la condition humaine, à commencer par celle des femmes, ont porté sur tous les opprimés, les laissés-pour-compte. Son audace et la force de ses convictions l’ont conduite sur l’échafaud. Quelques jours après Marie-Antoinette, Olympe est la seconde femme guillotinée pour avoir fait imprimer « des ouvrages qui sont un attentat à la souveraineté du peuple ». Celle qui écrit dans l’Article X de la “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne” que « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la tribune » aura franchi les deux estrades avec le même courage.
Stéphanie Longeras
Jouer franc-jeu : la marque de Vollard
En 1982, à l’époque où Emmanuel Genvrin a découvert la pièce d’Olympe de Gouges et ses différentes versions, Vollard voulait construire un théâtre réunionnais, un théâtre de ton et d’idées, un théâtre du plaisir et de la réflexion. La troupe mettait en scène ses propres créations puis s’appuyait sur un répertoire ayant un écho à La Réunion. Emmanuel Genvrin a découvert une pièce, mais avant tout son auteure, cette abolitionniste et femme de courage : il a voulu mettre en lien les deux. Il a réécrit la pièce, l’a modernisée et a, encore cette fois, trouvé l’idée géniale : proposer une pièce dans la pièce. Emmanuel Genvrin a imaginé une troupe de théâtre dans La Réunion de 1794 qui ne parvient pas à monter la pièce d’Olympe de Gouges. Résultat : le spectateur achetait un ticket pour deux jours de représentations : le premier soir, en coulisse, il assistait au montage raté, soit “Etuves”, et le second soir, il revenait pour finalement se confronter au résultat final, soit “L’esclavage des Noirs”, mis en scène à partir de toute la machinerie du 18ème siècle (costumes, décors, "effets (très) spéciaux").
Emmanuel Genvrin explique encore que sa réécriture a tenu à ne pas cacher les idées de l’époque, alors que les versions de l’auteure en offraient « un discours quand même assez atténué », « paternaliste ». Jouer franc-jeu, c’est bien la marque de Vollard, et pour le cas, ne pas laisser entendre au public réunionnais que c’est la République qui a fait grâce de la liberté, mais que le combat pour l’émancipation a bel et bien existé. C’est l’esprit du théâtre citoyen de Vollard telle qu’on l’a connu, et qu’il nous manque aussi. Un esprit qui lui a fait parcourir le monde.
SL
Pour en savoir plus sur Vollard, redécouvrir des clichés de la troupe sur scène et même des extraits de vidéos : www.vollard.com
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